Wall Street : retour au calme ? Pas si sûr
La cote américaine attendue proche de la stabilité
Wall Street consolide très marginalement avant bourse ce vendredi, le S&P 500 reculant de 0,1% et le Nasdaq de 0,2%. L'indice historique Dow Jones reste assez stable. Hier, les indices américains s'étaient montrés très volatils, mais le Dow Jones avait terminé finalement en vive hausse, alors que le Nasdaq s'était hissé dans le vert de justesse avec Nvidia, malgré une chute d'Alphabet sur fond de craintes antitrust. Rappelons que les indices US avaient déjà fait preuve d'une volatilité forte plus tôt cette semaine, sur fond de risque géopolitique accru lié au dossier Russie-Ukraine.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,5% à 69,7$. L'once d'or fin prend 1% à 2.695$. L'indice dollar gagne 0,4% face à un panier de devises. Le bitcoin se rapproche des 100.000$, avec l'effet Trump et le départ du patron de la SEC, Gary Gensler, programmé pour janvier. Gensler était perçu comme un frein au développement de l'écosystème des cryptomonnaies...
L'outil CME FedWatch montre une probabilité de 59,4% désormais d'une baisse de taux d'un quart de point le 18 décembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, contre une 'proba' de 40,6% d'un statu quo. Le taux des fed funds est actuellement logé entre 4,50 et 4,75%, après un ajustement d'un demi-point en septembre, le premier d'un cycle espéré d'assouplissement. Néanmoins, les indicateurs économiques restent solides et le marché du travail résiste bien, tandis que l'inflation poursuit globalement sa décrue vers l'objectif des 2%. Ces éléments ne plaident donc pas pour l'heure pour une baisse accélérée des taux...
Un sondage Reuters montre que la Fed devrait réduire ses taux le mois prochain comme attendu, mais que les baisses de taux seraient lentes ensuite en 2025 du fait du risque inflationniste lié à la présidence Trump. 90% des économistes sondés envisagent une baisse de taux d'un quart de point en décembre, mais 85% jugent que le risque de résurgence de l'inflation l'an prochain a augmenté. La médiane des prévisions montre ensuite une baisse de taux d'un quart de point par trimestre sur les trois premiers trimestres 2025, ce qui ramènerait les taux entre 3,50 et 3,75% en fin d'année prochaine.
Michael Barr, Lisa Cook, Michelle Bowman et Susan Collins de la Fed, s'exprimaient avant-hier. Barr, vice-président de la Fed pour la supervision, a indiqué qu'il prévoyait de servir jusqu'à la fin de son mandat, en réponse à la question de savoir ce qu'il ferait si Trump désirait l'évincer... Cook, gouverneure de la banque centrale américaine, a jugé l'économie en bonne position, bien que l'inflation ajustée soit encore un peu élevée... La gouverneure Bowman, rompant avec le discours classique de la Fed, a indiqué une fois de plus son scepticisme concernant la baisse des taux... Collins, qui dirige la Fed de Boston, a jugé, mais de manière moins insistante, qu'il ne fallait pas réduire les taux trop rapidement. Enfin, Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, anticipe une poursuite de la baisse de l'inflation, mais note aussi que l'économie est plus vulnérable aux chocs inflationnistes qu'il y a cinq ans.
Austan Goolsbee a indiqué hier que la Fed se reposait sur les données économiques, mais que le rythme des baisses de taux pourrait avoir à décélérer. Le patron de la Fed de Chicago juge qu'il s'agit d'un moment critique pour la politique monétaire. Il estime que les taux seront légèrement plus bas l'année prochaine.
Pour les fans de la Fed, notons que la gouverneure Michelle Bowman s'exprime encore ce soir.
Dans l'actualité économique américaine ce vendredi, l'indice flash PMI composite préliminaire de novembre sera annoncé à 15h45 (consensus 48,8 pour l'indice manufacturier, 55,3 pour les services et 54,7 pour l'indice composite). L'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de novembre sera communiqué à 16 heures (consensus 73,3, avec un indice des anticipations d'inflation à un an de 2,6%).
Plus tôt ce jour, les investisseurs ont pris connaissance d'une inflation japonaise d'octobre un peu plus élevée que prévu (2,3%) et d'un indice manufacturier japonais quant à lui en zone de contraction... Les chiffres allemands du PIB du troisième trimestre ont déçu quelque peu, révisés en baisse pour leur lecture finale... En zone euro, l'indice PMI composite ressort en territoire de contraction à 48,1 en lecture préliminaire (45,2 pour l'indice manufacturier et 49,2 pour les services), alors que le consensus était de 50. En France, les indices PMI manufacturier et des services sont inférieurs aux attentes et en zone de contraction. En Allemagne, l'indice manufacturier est conforme aux attentes et celui des services déçoit, les deux indicateurs étant inférieurs à 50 et donc en territoire de contraction...
Au Royaume-Uni, l'indice CIPS composite de novembre est lui aussi moins bon que prévu en lecture préliminaire, à 49,9 contre 51,8 de consensus, avec deux composantes en dessous des attentes. De plus, les ventes de détail britanniques d'octobre ont aussi raté le consensus, en déclin de 0,7% d'un mois sur l'autre et en hausse de 2,4% sur un an contre 3,5% de consensus.
L'actualité des entreprises à Wall Street, dominée hier par Nvidia, est marquée côté publications par les annonces de Copart, Gap, Intuit ou NetApp.
Les valeurs
NetApp, société spécialisée dans l'infrastructure intelligente de données, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,87$ à comparer à un consensus de 1,79$. Un an avant, ce bpa ajusté se situait à 1,58$. Les revenus trimestriels ont été de 1,66 milliard de dollars, légèrement plus élevés que prévu, contre 1,56 milliard sur la période correspondante, l'an dernier. Le groupe relève ses estimations de profits et revenus pour l'exercice 2025, avec la forte demande en services de stockage de données et alors que les clients mettent à niveau leur infrastructure cloud. Le bénéfice ajusté par action 2025 est désormais anticipé entre 7,20 et 7,40$, contre une guidance antérieure allant de 7 à 7,20$. Les revenus annuels sont anticipés entre 6,54 et 6,74 milliards.
Copart, l'un des principaux fournisseurs mondiaux de services de vente aux enchères et de revente de véhicules en ligne, a annoncé pour son premier trimestre fiscal des revenus en croissance de plus de 12% à 1,15 milliard de dollars, au-dessus du consensus qui était de 1,1 milliard. Le bénéfice net part du groupe a atteint 362 millions de dollars, 37 cents par titre, sur ce trimestre clos fin octobre, à comparer aux 332 millions de dollars du premier trimestre de l'exercice précédent. Le groupe texan se conforme aux objectifs de brokers en termes de bénéfices. La marge brute progresse de 10,4% à 512 millions de dollars. Le bénéfice net pdg augmente de 9%.
Gap bondit avant l'ouverture à Wall Street, alors que son directeur général Richard Dickson a indiqué que la saison des fêtes affichait un solide départ, qui lui donne confiance dans un relèvement des anticipations. Sur le troisième trimestre fiscal juste clos, les revenus ont été de 3,8 milliards de dollars, en croissance de 2% en comparaison de l'an dernier, alors que les ventes à comparable ont progressé de 1%. Les ventes en magasins ont décliné de 2%, mais les ventes en ligne ont augmenté de 7%. Le bénéfice net est ressorti à 274 millions de dollars et 72 cents par titre. Pour l'exercice, le groupe anticipe désormais une croissance de 1,5 à 2% des ventes, une expansion de 220 points de base de la marge brute, et un bénéfice opérationnel en progression de 65% à 69%.
Intuit, la firme américaine qui développe des solutions de gestion et de comptabilité à destination des petites entreprises, experts-comptables ou particuliers, a annoncé pour son premier trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,50$ pour des revenus de 3,28 milliards de dollars, contre un consensus de 2,36$ de bpa et 3,14 milliards de revenus. En glissement annuel, le bénéfice est pratiquement stable, tandis que les revenus progressent de 10%. Sur le trimestre entamé, clos fin janvier, soit le deuxième trimestre fiscal 2025, le groupe envisage un bpa ajusté de 2,58$ en milieu de fourchette (2,55 à 2,61$) pour des revenus de 3,83 milliards de dollars environ (3,812 à 3,845 milliards), alors que le consensus était de 3,25$ de bpa ajusté et près de 3,9 milliards de revenus. Le groupe maintient toutefois ses estimations pour l'exercice 2025 et table sur un bpa ajusté de 19,26$ en milieu de fourchette, pour des ventes en croissance de 12 à 13%, entre 18,16 et 18,347 milliards.
Ross Stores, la chaîne américaine de distribution discount, a dépassé les attentes de profits au troisième trimestre, affichant sur la période un bénéfice ajusté par action de 1,48$, à comparer à un consensus de 1,39$ et à un niveau de 1,33$ un an avant. Les revenus ont totalisé quant à eux 5,07 milliards de dollars, légèrement inférieurs aux anticipations de marché, à comparer à un niveau de 4,92 milliards de dollars un an avant. Ross Stores relève ses prévisions de bénéfice annuel par action entre 6,10 et 6,17$, à comparer à une guidance antérieure allant de 6 à 6,13$. Le groupe profite de la baisse des dépenses de fret et d'approvisionnement, et affiche un assortiment plus large de produits ciblant les bas revenus.
Alphabet peine à se remettre, après une chute de 4,7% hier sur des craintes antitrust, le Département américain de Justice visant toujours la position jugée dominante du groupe dans la recherche en ligne ainsi que ses ambitions dans l'IA. Par ailleurs, 'The Information' a aussi rapporté hier qu'OpenAI, le créateur de ChatGPT, aurait récemment considéré la possibilité de concevoir un navigateur internet combiné avec son robot conversationnel. La startup d'IA soutenue par Microsoft aurait discuté d'accords pour alimenter des fonctionnalités de recherche. OpenAI aurait notamment échangé au sujet d'un produit de recherche avec Priceline, Condé Nast, Redfin ou Eventbrite. The Information cite des personnes ayant vu des prototypes ou designs des produits considérés. Dans le même temps, le DoJ américain est allé jusqu'à demander que Google scinde son navigateur Chrome pour mettre un terme à son supposé monopole dans la recherche en ligne.
MicroStrategy, le groupe de Michael Saylor, a encore levé 3 milliards de dollars pour acheter plus de bitcoin. Le titre est retombé hier soir de 16,2%. Depuis le début de l'année, il flambe encore de près de 480%. Alors que l'activité software du groupe est passée au second plan, la valorisation repose sur la montagne de bitcoin amassée par MicroStrategy. Michael Saylor a précisé en début de semaine sur le réseau social X, que son groupe avait acquis 51.780 BTC de plus pour environ 4,6 milliards de dollars. Au 17 novembre, le groupe détenait 331.200 bitcoins acquis pour 16,5 milliards de dollars environ à un prix moyen de 49.874$ par bitcoin. Alors que le cours de la reine des cryptomonnaies dépasse désormais 98.000$, la valeur de la "réserve" de bitcoin du groupe est valorisée près de 33 milliards de dollars. Sauf que la capitalisation boursière de MicroStrategy, qui reste de plus de 80 milliards de dollars après la chute d'hier, a pris beaucoup d'avance sur la valeur de son portefeuille BTC.
L'aberration boursière a sauté aux yeux de Citron Research, qui a pris une position de vente à découvert sur MicroStrategy. "Citron" explique sur X qu'il y a pratiquement quatre ans, il avait été le premier à dire à ses lecteurs que MicroStrategy était la manière ultime d'investir dans le bitcoin. Désormais, après le rallye de la valeur, et alors que l'investissement dans le BTC est facilité, Citron juge que les volumes sur MicroStrategy sont déconnectés des fondamentaux. Alors que Citron reste "bullish" sur le bitcoin, il prévient qu'il se couvre par une position "short" sur MicroStrategy.
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