Wall Street : c'est le grand jour pour la Fed !
Tout en souplesse

Wall Street s'affiche toujours prudent avant bourse ce mercredi, consolidant sur les sommets en attendant la baisse des taux de la Fed. Le S&P 500 est attendu stable, alors que le Dow Jones grappille quelques points. Le Nasdaq consolide marginalement avec Nvidia, toujours dans le collimateur de Pékin. Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,5% à 64,2$. L'once d'or fin cède 0,4% à 3.676$. L'indice dollar prend 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin se maintient vers les 116.000$.
Sur le front économique aux États-Unis hier, les ventes de détail pour le mois d'août 2025 se sont établies en augmentation de 0,6% d'un mois sur l'autre, contre 0,2% de consensus FactSet. Hors automobile, elles ont progressé de 0,7% contre 0,5% de consensus. Hors automobile et essence, la hausse ressort encore à 0,7%, bien plus que prévu. Un mois avant, les ventes de détail aux États-Unis avaient grimpé déjà de 0,6% d'un mois sur l'autre, ou +0,4% hors automobile.
Les prix à l'import et à l'export d'août 2025, qui viennent aussi d'être publiés, ont augmenté de manière inattendue. Les prix à l'import ont progressé de 0,3% d'un mois sur l'autre contre -0,2% de consensus. Les prix à l'export affichent une augmentation similaire par rapport au mois précédent.
La production industrielle américaine du mois d'août 2025 est ressortie en légère augmentation de 0,1% d'un mois sur l'autre, contre un consensus Bloomberg stable et après un recul de 0,4% en juillet. La production manufacturière s'est appréciée de 0,2% d'un mois sur l'autre contre 0,1% de consensus. Le taux d'utilisation des capacités s'est affiché comme attendu à 77,4%.
Les mises en chantier de logements aux États-Unis pour le mois d'août 2025 annoncées ce jour sont ressorties au rythme de 1,307 million, contre 1,37 million de consensus et 1,429 million pour la lecture révisée du mois antérieur. Les permis de construire sont ressortis à 1,312 million, contre 1,37 million de consensus et 1,362 million un mois auparavant.
L'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta de septembre est attendu dans une heure. Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains pour la semaine close le 12 septembre sera connu à 16h30.
La soirée sera donc marquée par les annonces de la Fed, avec un communiqué monétaire attendu à 20 heures et une conférence de presse de Jerome Powell à 20h30. Selon l'outil CME FedWatch, la Fed devrait réduire ses taux d'un quart de point, ce qui les ramènerait entre 4 et 4,25% (probabilité de 94%). Le même outil fait ressortir une probabilité de 69% que la banque centrale américaine abaisse ses taux de trois quarts de point d'ici la fin de l'année. Donald Trump a maintenu la pression sur Powell ces derniers mois afin qu'il procède à des baisses de taux conséquentes. Le président américain juge qu'il n'y a "plus d'inflation" et plaide donc pour une très forte baisse des taux. Powell reste quant à lui prudent, mais les voix émergent au sein de la Fed jugeant également nécessaire de réduire nettement les taux, face à la faiblesse confirmée du marché de l'emploi.
Donald Trump a estimé les conditions réunies pour une "baisse importante" des taux de la Fed cette semaine. "C'est parfait pour une baisse", a-t-il lancé devant les journalistes il y a quelques jours. Le mandat de Powell doit prendre fin en mai 2026 et Trump est déjà en train de sélectionner son successeur. Le président a publiquement désigné le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, le gouverneur de la Fed Christopher Waller, ainsi que l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh, comme les trois principaux candidats.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a exprimé sa satisfaction hier à propos d'une "excellente discussion" avec James Bullard, ancien responsable de la Fed, dans le cadre de sa recherche d'un nouveau président succédant à Jerome Powell à la tête de l'institution. "M. Bullard et moi avons eu une excellente discussion d'environ deux heures. Il possède une expérience incroyable acquise à la Fed de St. Louis. C'est un expert en politique monétaire, avec un solide bagage universitaire et une connaissance approfondie de la Fed", a déclaré Bessent lors d'une interview à CNBC. Bullard a discuté la semaine dernière avec Bessent dans le cadre de la recherche du successeur de Powell, dont le mandat prend fin en mai. Bullard a indiqué pour sa part à Reuters qu'il souhaiterait défendre le statut de monnaie de réserve du dollar, maintenir l'inflation à un niveau bas et... protéger l'indépendance de l'institution.
Le Sénat américain a confirmé Stephen Miran, conseiller de Trump, au poste de gouverneur de la Fed, juste avant que ne débute la réunion monétaire qui devrait se solder par la première baisse des taux en neuf mois. Le Sénat a donc officiellement confirmé Miran comme nouveau candidat de Trump au board de la Fed par un vote serré (48 contre 47), juste à temps pour un vote crucial lors de la réunion qui se tiendra mardi et mercredi. Miran remplace l'ancienne gouverneure Adriana Kugler, qui a quitté la Fed en août. Le départ a offert à Trump une nouvelle opportunité d'imposer ses idées au sein d'une banque centrale qui tente de défendre son indépendance.
Trump n'a pu en revanche obtenir l'éviction accélérée de la gouverneure Lisa Cook, accusée d'avoir utilisé deux propriétés qu'elle avait achetées comme résidences principales, ce qui lui aurait permis d'obtenir des conditions de prêt plus avantageuses. Hier, une cour d'appel a rejeté la tentative de Trump de destituer Cook. L'administration Trump devrait se tourner vers la Cour suprême dans une tentative de dernière minute de façonner le conseil des gouverneurs de la Fed. Cook a demandé à un tribunal de district américain de rejeter la requête d'urgence de Trump qui permettrait au président de destituer Cook de la Fed.
Dans l'actualité économique jeudi aux USA, les investisseurs suivront justement les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 13 septembre, ainsi que l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie et que l'indice des indicateurs avancés du Conference Board...
Enfin, la séance de vendredi pourrait être marquée par une certaine volatilité, puisqu'il s'agit de la journée dite des "Quatre Sorcières", avec l'expiration simultanée des options sur indices, options sur actions, et contrats à terme sur indices ou actions.
Sur le front commercial, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent et Trump ont laissé entendre que les États-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord sur le sort de TikTok. Sur Truth Social, le président américain a indiqué qu'un accord avait été conclu concernant une certaine entreprise "que les jeunes de notre pays souhaitaient vivement sauver". "La grande réunion commerciale en Europe entre les États-Unis et la Chine s'est très bien déroulée ! Elle se terminera prochainement", a ajouté le président américain. "Je m'entretiendrai avec le président Xi vendredi. Nos relations restent très solides !", a tenu à rassurer Trump... Le président américain a ajouté ce jour qu'il allait annoncer le nom de l'acquéreur de TikTok, précisant que "nous avons un groupe de compagnies qui veulent racheter" l'application.
Trump a déclaré s'être entretenu avec le Premier ministre indien Narendra Modi afin d'apaiser les tensions dans un contexte de conflit autour des droits de douane et des achats de pétrole russe par New Delhi, note Bloomberg. Trump a évoqué un entretien "formidable" avec le dirigeant indien, dont il a salué le "travail extraordinaire" et à qui il a souhaité un bon anniversaire, ajoute l'agence. "Narendra : Merci pour votre soutien pour mettre un terme à la guerre entre la Russie et l'Ukraine !" États-Unis et Inde ont repris leurs négociations commerciales cette semaine, avec des discussions qualifiées de positives. Trump avait décidé le mois dernier d'imposer des droits de douane de 50% sur les exportations du pays. Le président américain avait doublé le taux de droits de douane de 25% sur les produits indiens, afin de sanctionner également New Delhi pour ses achats d'énergie russe. Sur le réseau social X, Modi a pour sa part indiqué qu'il soutenait les initiatives de Trump vers une résolution pacifique du conflit en Ukraine.
Les valeurs
Nvidia perd du terrain avant bourse à Wall Street ce mercredi, en retrait avec une fois encore l'actualité provenant de Chine. Le régulateur chinois de l'Internet a interdit en effet aux plus grandes entreprises technologiques du pays d'acheter les puces d'intelligence artificielle de Nvidia, indique le Financial Times. Pékin accentue ainsi ses efforts pour renforcer son industrie domestique et concurrencer les États-Unis, ajoute le FT. La Cyberspace Administration of China (CAC) a donc sommé cette semaine les compagnies locales, dont ByteDance et Alibaba, d'interrompre leurs tests et commandes de la nouvelle puce d'IA RTX Pro 6000D d'IA conçue par Nvidia pour le marché chinois, et dédiée surtout aux tâches d'inférence. Le FT cite à ce sujet trois sources ayant connaissance de la question.
Plusieurs compagnies avaient indiqué qu'elles allaient commander des dizaines de milliers de RTX Pro 6000D et avaient commencé à tester et vérifier le travail avec les fournisseurs de serveurs de Nvidia, d'après les sources du FT. Mais après avoir reçu la notification de la CAC, ces compagnies ont informé leurs fournisseurs qu'ils devaient arrêter le travail. L'interdiction irait au-delà des exigences antérieures des régulateurs qui se concentraient sur la puce H20, autre puce d'IA de Nvidia dédiée à la Chine. La décision intervient après que les régulateurs chinois ont conclu que les puces domestiques atteignaient des performances comparables à celles des modèles de Nvidia utilisés en Chine...
Jensen Huang, face à cette situation compliquée, prône la patience. Le fondateur et dirigeant du géant américain des puces a indiqué aux journalistes à Londres ce mercredi qu'il entendait discuter de la capacité du groupe à faire des affaires en Chine avec Donald Trump ce soir à l'occasion de sa visite d'État au Royaume-Uni. "Nous ne pouvons être au service d'un marché que si le pays veut de nous", a glissé Huang, cité par le FT. "Je suis déçu de ce que je vois, mais ils ont des agendas plus importants à régler, entre la Chine et les États-Unis, et je comprends cela".
Microsoft investira 30 milliards de dollars au Royaume-Uni pour "propulser l'avenir de l'IA", a annoncé hier le géant software de Redmond sur son blog officiel. À l'occasion de la visite d'État du président Trump, Microsoft "est fier de réaffirmer son engagement profond et durable envers le Royaume-Uni, un engagement qui établit une nouvelle référence en matière de collaboration technologique transatlantique". Microsoft annonce donc cet investissement de 30 milliards de dollars dans l'infrastructure d'IA et les opérations courantes au Royaume-Uni sur une période de quatre ans, de 2025 à 2028. Il s'agit de l'engagement financier le plus important jamais pris au Royaume-Uni. Il comprend 15 milliards de dollars d'investissements pour développer l'infrastructure cloud et d'IA du Royaume-Uni. "Cet investissement nous permettra de construire le plus grand supercalculateur du pays, doté de plus de 23 000 GPU Nvidia, en partenariat avec Nscale", ajoute Microsoft.
Cet investissement vise non seulement à répondre à la demande des clients, mais aussi à renforcer les liens économiques bénéfiques des deux côtés de l'Atlantique, insiste le groupe. Il marque également une avancée significative dans le partenariat technologique entre le Royaume-Uni et les États-Unis, "démontrant à quel point une collaboration étroite favorise les progrès réalisés dans le cadre des plans d'action pour l'IA du président Donald Trump et du Premier ministre Keir Starmer"... Royaume-Uni et USA sont convenus d'un pacte technologique destiné notamment à renforcer les liens dans l'IA et l'énergie nucléaire civile, note Reuters. Plusieurs grandes entreprises américaines, dont évidemment Microsoft, mais aussi Salesforce, AWS (Amazon), Oracle ou BlackRock, ont promis des investissements majeurs.
General Mills, le groupe alimentaire américain aux marques Géant Vert, Häagen-Dazs, Nature Valley, Yoplait, Cheerios ou Old El Paso, a annoncé pour son premier trimestre fiscal des revenus de 4,52 milliards de dollars légèrement au-dessus des anticipations de marché, pour un bénéfice ajusté par action de 86 cents (-20%) également supérieur aux attentes et un bénéfice net de 1,2 milliard de dollars environ. Les ventes sont en recul de 7% en données consolidées et 3% en organique, tandis que le bénéfice opérationnel ajusté a décliné de 18% à 711 millions de dollars. La marge opérationnelle ajustée ressort à 15,7% contre 17,8% un an avant. Le groupe maintient ses prévisions sur l'exercice 2026, tablant sur une évolution organique des ventes allant de -1% à +1% et un bpa ajusté dilué en retrait de 10 à 15%.
Workday, le groupe américain spécialiste des applications cloud dans le domaine des ressources humaines, bondit avant bourse à Wall Street, alors que l'investisseur activiste Elliott Management a indiqué qu'il avait bâti une position de plus de 2 milliards de dollars au capital. Elliott qui soutient le management actuel de Workday, fait pas si fréquent pour un activiste. La firme d'investissement vante ainsi les qualités du DG et du directeur financier du groupe, ainsi que les progrès importants des dernières années. L'investisseur se dit confiant dans le plan stratégique de plusieurs années de Workday et sa capacité à créer de la valeur à long terme. Hier, le groupe a par ailleurs annoncé le rachat pour 1,1 milliard de dollars du groupe actif dans l'IA, Sana, ce qui représente sa troisième opération annoncée en deux mois dans l'intelligence artificielle, après Flowise et Paradox.
Manchester United corrige à Wall Street après que le club de football anglais eut revu à la baisse ses prévisions de résultats annuels. Sur le nouvel exercice en cours, le groupe anticipe désormais un Ebitda ajusté compris entre 180 et 200 millions de livres sterling, contre 180 à 190 M£ précédemment pour des revenus allant de 640 à 660 M$, contre 660 à 670 M£ auparavant. Le Club explique avoir "mis en oeuvre un plan de transformation visant à améliorer son efficacité opérationnelle. Les bénéfices de ce plan devraient se faire sentir sur l'ensemble de ses revenus et de ses coûts au cours de l'exercice 2026 ". Sur le quatrième trimestre de l'exercice clos, ManU essuie une perte nette ajustée de 5,4 M£ pour des revenus de 164,2 M$. L'Ebitda ajusté a atteint 37,5 M£. Sur l'ensemble de l'année, le club de Premier League enregistre une perte de 33 M£, sa sixième consécutive !
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