Clôture Wall Street : les marchés hésitent en vue de la Fed
Les chiffres de la consommation et de la production se montrent résilients...

Ce mardi en clôture, les marchés américains se montrent hésitants en attendant la baisse des taux de la Fed. Le S&P 500 recule de -0,13% à 6.606 pts. Le Dow Jones flanche de -0,27% à 45.757 pts. Le Nasdaq vire également au rouge pâle, redonnant -0,07% à 22.333 pts.
Les opérateurs ont pris connaissance de solides chiffres de la consommation outre-Atlantique, mais la semaine est surtout marquée par l'attentisme en vue de la réunion monétaire de la banque centrale américaine, qui se tient aujourd'hui et demain. Elle devrait se solder par un assouplissement des taux d'un quart de point.
Sur le front économique aux Etats-Unis, les ventes de détail pour le mois d'août 2025 se sont établies en augmentation de 0,6% d'un mois sur l'autre (0,2% de consensus FactSet). Hors automobile, elles ont progressé de +0,7% (+0,5% de consensus). Hors automobile et essence, la hausse ressort encore à 0,7%, bien plus que prévu. Un mois avant, les ventes de détail aux Etats-Unis avaient grimpé déjà de +0,6% d'un mois sur l'autre, ou +0,4% hors automobile.
Les prix à l'import et à l'export d'août 2025 ont augmenté de manière inattendue. Les prix à l'import ont progressé de +0,3% d'un mois sur l'autre (-0,2% de consensus). Les prix à l'export affichent une augmentation similaire par rapport au mois précédent.
La production industrielle américaine du mois d'août 2025 est ressortie en légère augmentation de +0,1% d'un mois sur l'autre, contre un consensus Bloomberg stable et après un recul de -0,4% en juillet. La production manufacturière s'est appréciée de +0,2% d'un mois sur l'autre (+0,1% de consensus). Le taux d'utilisation des capacités s'est affiché comme attendu à 77,4%.
L'indice du marché immobilier américain de la NAHB et Wells Fargo pour le mois de septembre 2025 s'est établi à 32, contre un consensus de 33 et une lecture de 32 un mois plus tôt.
Les stocks des entreprises du mois de juillet 2025 aux USA se sont établis en hausse de +0,2% d'un mois sur l'autre, en ligne avec le consensus de marché.
Donald Trump a estimé les conditions réunies pour une "baisse importante" des taux de la Fed cette semaine. Le président américain a fait ce voeu devant les journalistes avant-hier à son retour à Washington : "C'est parfait pour une baisse". Le mandat de Powell doit prendre fin en mai 2026 et Trump est déjà en train de sélectionner son successeur. Le président a publiquement désigné le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, le gouverneur de la Fed Christopher Waller, ainsi que l'ancien gouverneur de la Fed Kevin Warsh, comme les trois principaux candidats.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a exprimé sa satisfaction ce mardi à propos d'une "excellente discussion" avec James Bullard, ancien responsable de la Fed, dans le cadre de sa recherche d'un nouveau président succédant à Jerome Powell à la tête de l'institution. "M. Bullard et moi avons eu une excellente discussion d'environ deux heures. Il possède une expérience incroyable acquise à la Fed de St. Louis. C'est un expert en politique monétaire, avec un solide bagage universitaire et une connaissance approfondie de la Fed", a déclaré Bessent lors d'une interview à CNBC. Bullard a discuté la semaine dernière avec Bessent dans le cadre de la recherche du successeur de Powell, dont le mandat prend fin en mai. Bullard a indiqué pour sa part à Reuters qu'il souhaiterait défendre le statut de monnaie de réserve du dollar, maintenir l'inflation à un niveau bas et... protéger l'indépendance de l'institution.
Le Sénat américain a confirmé Stephen Miran, conseiller de Trump, au poste de gouverneur de la Fed, juste avant que ne débute la réunion monétaire qui devrait se solder par la première baisse des taux en neuf mois. Le Sénat a officiellement confirmé Miran comme nouveau candidat de Trump au board de la Fed par un vote serré (48 contre 47), juste à temps pour un vote crucial lors de la réunion qui se tiendra mardi et mercredi. Miran remplace l'ancienne gouverneure Adriana Kugler, qui a quitté la Fed en août. Le départ a offert à Trump une nouvelle opportunité d'imposer ses idées au sein d'une banque centrale qui tente de défendre son indépendance. La Fed devrait abaisser ses taux d'un quart de point pour la première fois cette année à l'issue de sa réunion demain soir, mais Trump a appelé à une baisse bien plus drastique. Il sera donc intéressant d'observer si Miran plaide pour un geste plus fort que les 25 points de base communément anticipés.
Trump n'a pu en revanche obtenir l'éviction accélérée de la gouverneure Lisa Cook, accusée d'avoir utilisé deux propriétés qu'elle avait achetées comme résidences principales, ce qui lui aurait permis d'obtenir des conditions de prêt plus avantageuses. Hier, une cour d'appel a rejeté la tentative de Trump de destituer Cook. L'administration Trump devrait se tourner vers la Cour suprême dans une tentative de dernière minute de façonner le conseil des gouverneurs de la Fed. Cook a demandé à un tribunal de district américain de rejeter la requête d'urgence de Trump qui permettrait au président de destituer Cook de la Fed.
Les pétroles se reprennent encore. La référence américaine, le baril de brut WTI, gagne +2,02% à 64,53$. Le Brent de mer du Nord prend +1,53%, grimpant à 68,50$.
Le dollar redonne -0,84% face à la monnaie européenne, et s'échange 0,8428 euro.
L'once d'or reste très ferme, avec un gain de +0,38% à 3.693,20$. Le métal jaune a touché un nouveau record en séance, avec un plus haut à 3.702,84$.
Le Bitcoin reprend +0,82% à 116.931$.
Demain, les marchés suivront les mises en chantier de logements et permis de construire d'août (14h30), ainsi que l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta de septembre (16h). Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains pour la semaine close le 12 septembre sera connu à 16h30.
La soirée sera marquée par les annonces de la Fed, avec un communiqué monétaire attendu à 20h et une conférence de presse de Jerome Powell à 20h30. Selon l'outil CME FedWatch, la Fed devrait réduire ses taux d'un quart de point, ce qui les ramènerait entre 4 et 4,25% (probabilité de 96,1%). Le même outil fait ressortir une probabilité de 72,4% que la banque centrale américaine abaisse ses taux de trois quarts de point d'ici la fin de l'année. Donald Trump a maintenu la pression sur Powell ces derniers mois afin qu'il procède à des baisses de taux conséquentes. Le président américain juge qu'il n'y a "plus d'inflation" et plaide donc pour une très forte baisse des taux. Powell reste quant à lui prudent, mais les voix émergent au sein de la Fed jugeant également nécessaire de réduire nettement les taux, face à la faiblesse confirmée du marché de l'emploi.
Les valeurs
* Ferguson Enter RG (+7,93% à 231,54$). Le distributeur américain spécialiste de la plomberie, du chauffage ou de la ventilation a réalisé des revenus de 8,5 Mds$ en augmentation de +6,9% en glissement annuel, une marge brute de 31,7% en hausse de 70 points de base et une marge opérationnelle également en progression de 70 pb à 10,9% (11,4% sur une base ajustée). Le bénéfice ajusté dilué par action a augmenté pour sa part de 17% à 3,48$. Le consensus était logé à 3,01$ de bénéfice ajusté par action pour 8,4 Mds$ de chiffre d'affaires. Sur l'exercice, les revenus ont été de 30,8 Mds$ (+3,8%), pour un bpa ajusté en croissance de 3% à 9,94$. Ferguson modifie la date de fin de son exercice financier du 31 juillet au 31 décembre. Après une période de transition de cinq mois (du 1er août 2025 au 31 décembre 2025), le groupe commencera à produire des rapports sur la base de l'année civile à compter du 1er janvier 2026.
* Tesla (+2,82% à 421,62 $). La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) américaine a ouvert une enquête sur environ 174.000 Tesla Model Y de l'année 2021, suite à des signalements de poignées de porte électroniques potentiellement inopérantes, indique Reuters. La NHTSA dit avoir reçu 9 signalements faisant état d'une impossibilité d'ouvrir les portes extérieures, notamment après que les parents soient sortis du véhicule pour retirer un enfant ou pour l'installer sur le siège arrière avant de prendre la route. L'évaluation préliminaire constitue la première étape avant que l'agence ne puisse demander le rappel des véhicules si elle estime qu'ils présentent un risque déraisonnable pour la sécurité. La NHTSA précise que son examen initial suggère que ce problème se produit lorsque les serrures électroniques des portes reçoivent une tension insuffisante du véhicule. Aucun propriétaire n'a signalé d'avertissement de batterie basse tension avant la défaillance des poignées...
* Oracle (+1,49% à 306,65$). Le titre avait très bien réagi la semaine dernière malgré l'annonce de résultats trimestriels légèrement inférieurs aux attentes. Les marchés saluaient surtout les prévisions du management. La directrice générale Safra Catz a indiqué que le groupe avait signé 4 contrats de plusieurs Mds$ avec 3 différents clients durant le trimestre, permettant au groupe d'ambitionner des revenus d'infrastructure cloud en très forte augmentation de 77% à 18 Mds$ sur l'exercice, puis une progression à 32, 73, 114 et 144 Mds$ au cours des 4 années suivantes. Le backlog de "RPO", qui représente les revenus contractuels provenant de produits ou services qui n'ont pas encore été livrés et qui n'ont donc pas été reconnus comme des revenus, atteint... 455 Mds$, en croissance de... 359%. Ces chiffres à peine croyables proviendraient essentiellement d'un seul très gros client. OpenAI, la startup à l'origine de ChatGPT, aurait signé un contrat avec Oracle... pour l'achat de 300 Mds$ de puissance de calcul sur environ 5 ans, selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal.
Depuis hier soir, la hausse reprend de plus belle sur la valeur, les Etats-Unis et la Chine étant parvenus à un accord préliminaire sur le dossier de l'application de partage de vidéos courtes TikTok. Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, a confirmé que les deux pays s'étaient mis d'accord sur le cadre d'un deal. Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping doivent s'entretenir vendredi, ce qui permettrait de finaliser l'accord. Le nom de l'acquéreur américain potentiel de TikTok n'est pas encore connu, mais Oracle compte parmi les favoris.
Rappelons que TikTok risque une interdiction aux Etats-Unis à moins que l'application ne cède sa propriété à un pays américain ou allié des Etats-Unis d'ici le 17 septembre, bien que Trump ait déclaré qu'il pourrait prolonger encore ce délai. D'autres prétendants qu'Oracle ont également manifesté leur intérêt pour l'entreprise de médias sociaux, notamment un groupe d'investisseurs mené par Frank McCourt Jr., Microsoft, Mr. Beast, Perplexity (...). Politico rapportait plus tôt cette année que la Maison Blanche envisageait un accord avec Oracle pour gérer TikTok. Un tel accord pourrait laisser à ByteDance un certain contrôle sur l'application, selon The Information. CBS News affirme enfin qu'Oracle ferait partie d'un consortium d'entreprises qui permettraient à TikTok de poursuivre ses opérations aux États-Unis si un accord-cadre sino-américain était conclu.
* Nvidia (-1,61% à 174,88$). Le leader mondial de la conception, du développement et de la commercialisation de processeurs graphiques programmables reste sous surveillance à Wall Street ce mardi. Selon Reuters, sa nouvelle puce RTX6000D d'intelligence artificielle conçue pour le marché chinois n'aurait rencontré qu'une demande mitigée, certaines grandes entreprises technologiques ayant choisi de ne pas passer commande. Reuters cite deux sources au courant des discussions d'approvisionnement.
La RTX6000D, conçue principalement pour les tâches d'inférence d'IA, serait considérée coûteuse pour sa fonction, ont indiqué les deux sources de Reuters. Elles ont ajouté que des tests sur des échantillons ont montré que ses performances étaient inférieures à celles de la RTX5090, une puce interdite d'utilisation en Chine par les États-Unis, mais qui serait toujours facilement disponible sur le marché gris à moins de la moitié du prix de la RTX6000D, soit environ 50.000 yuans (7.000 dollars). Des géants chinois de la 'tech', dont Alibaba, Tencent ou ByteDance, attendraient également des précisions sur le traitement des commandes pour la puce H20 de Nvidia, ont indiqué des sources distinctes de Reuters plus tôt ce mois. Nvidia a obtenu à nouveau l'autorisation de vendre la H20 en juillet, mais les livraisons n'ont pas encore repris. De plus, les entreprises espèrent selon Reuters que la puce B30A de Nvidia, bien plus puissante que la H20, sera approuvée par Washington. L'agence souligne que ces trois puces sont des versions dégradées de modèles vendus hors de Chine, développées pour se conformer aux restrictions à l'exportation mises en place par les États-Unis.
La faible demande pour la RTX6000D contraste selon Reuters avec les prévisions optimistes des analystes. L'agence note que JP Morgan a indiqué dans un rapport publié le mois dernier qu'elle prévoyait la production d'environ 1,5 million de RTX6000D au second semestre de cette année. Morgan Stanley prévoyait en juillet que Nvidia aurait 2 millions de RTX6000D en préparation.
Nvidia a commencé à livrer la RTX6000D cette semaine, selon l'une des sources de l'agence. Un porte-parole du groupe cité par Reuters a indiqué que le marché était concurrentiel et que Nvidia offrait "les meilleurs produits possibles". L'accès de la Chine aux puces d'IA de pointe est l'un des principaux points de discorde dans les tensions commerciales sino-américaines, rappelle l'agence. Les États-Unis ont renoncé à leur position antérieure, qui imposait des restrictions plus strictes à l'exportation, mais la Chine encourage de plus en plus ses entreprises à se tourner vers les puces nationales, même si les produits Nvidia sont privilégiés par de nombreuses entreprises.
Hier, Pékin a accusé par ailleurs Nvidia d'avoir enfreint la loi anti-monopole chinoise. Cette annonce intervient alors que des délégations des deux pays se réunissaient à Madrid pour discuter d'un accord commercial. Les autorités chinoises auraient également selon Reuters convoqué des entreprises, dont Tencent et ByteDance, au sujet de leurs achats de puces H20, leur demandant de s'expliquer et exprimant des inquiétudes à propos des risques liés à l'information...
* Salesforce (-1,32% à 239,31$). Le spécialiste des logiciels de gestion renforce son engagement en matière de sécurité nationale. Le géant californien de la relation client a annoncé la création d'une nouvelle unité commerciale appelée 'Missionforce', qui se concentrera sur l'intégration de l'IA dans les flux de travail de la défense, dans trois domaines principaux : le personnel, la logistique et la prise de décision. Missionforce sera dirigée par Kendall Collins, qui a rejoint Salesforce en 2023 et est actuellement directeur commercial (CBO) et responsable du staff de Marc Benioff.
* Ford (-0,60% à 11,61$). Le constructeur automobile du Michigan va supprimer jusqu'à 1.000 emplois dans la production de voitures électriques à Cologne, en Allemagne, face à la faible demande. "En Europe, la demande de voitures électriques reste bien inférieure aux prévisions de l'industrie", indique le groupe de Dearborn, qui va donc "passer à un fonctionnement en équipe unique à partir de janvier 2026". Le constructeur proposera des indemnités de départ volontaire aux personnes concernées.
* Alphabet (-0,18% à 251,16$). Google a annoncé un investissement de 5 Mds£ (plus de 6,8 Mds$) sur 2 ans au Royaume-Uni, avant la visite d'Etat du président américain Donald Trump dans le pays. Le groupe californien a aussi fait état de l'ouverture d'un nouveau centre de données près de Londres, conçu pour répondre à la demande croissante pour ses services basés sur l'intelligence artificielle. Google juge que l'investissement devrait créer 8.250 emplois... par an dans les entreprises britanniques. L'entité d'Alphabet a également annoncé un accord avec Shell qui contribuerait à la stabilité du réseau et à la transition énergétique du Royaume-Uni. Son centre de données de Waltham Cross utilise une technologie de refroidissement par air pour réduire la consommation d'eau et est équipé pour rediriger la chaleur du centre vers les foyers et les entreprises locales. Grâce à ses initiatives en matière d'énergie propre et au partenariat Shell, Google estime que ses opérations au Royaume-Uni devraient fonctionner à près de 95% d'énergie décarbonée en 2026.
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