Wall Street veut terminer l'année au plus haut !
Le S&P 500 de retour au sommet, avant la pause de Noël
Wall Street s'affiche toujours résistant ce mercredi, alors que l'indice large S&P 500 est revenu au contact de ses pics historiques. Le S&P gagne encore 0,19% à 6.923 pts, tandis que le Dow Jones prend 0,37% à 48.621 pts. Le Nasdaq grappille 0,03% à 23.567 pts avant la pause de Noël. Les marchés avaient été portés ces derniers jours par les espoirs de baisse des taux, mais les derniers chiffres extrêmement robustes du PIB américain du 3e trimestre ont perturbé quelque peu ce narratif. Quoi qu'il en soit, il semble pour l'heure que la bonne surprise concernant en particulier la consommation américaine l'emporte dans l'esprit des investisseurs.
Depuis le début de l'année, le Nasdaq grimpe de 22% et le Dow Jones prend 14% environ, tandis que le S&P 500 s'adjuge 18%... Parmi les plus belles performances de l'année, Micron et Seagate s'envolent de plus de 230%, Western Digital de 200%, Newmont de 180%, Warner Bros. Discovery de plus de 170% et Palantir d'environ 160%. Lam Research flambe de plus de 140%. Les titres KLA Corp. et GE Vernova ont doublé cette année. Broadcom gagne plus de 50%, Nvidia 35%, AMD 78%, Alphabet 65%, Tesla 26%... Les valeurs financières n'ont pas démérité, Goldman Sachs s'adjugeant près de 60% et Citigroup plus de 70%, contre 37% de hausse pour JP Morgan. Dans l'industrie, Caterpillar s'est accordé environ 60%.
Les chiffres préliminaires du PIB américain pour le 3e trimestre ont donc surpris hier en très forte progression. Le PIB trimestriel a progressé au rythme de 4,3%, bien plus que le consensus qui se situait à 3,2%. Sur la période antérieure de trois mois, l'expansion de l'économie américaine était de 3,8%. Les dépenses personnelles de consommation ont grimpé au rythme de 3,5% contre 2,7% de consensus. Ce rapport constitue la première estimation officielle de la croissance économique du troisième trimestre, alors même que le quatrième trimestre touche déjà à sa fin. À l'instar d'autres agences fédérales, le ministère du Commerce s'efforce de traiter un important retard de données suite à la paralysie des services gouvernementaux, ce qui a repoussé la publication du PIB de près de deux mois. Trump a estimé sur son réseau Truth Social que les droits de douane étaient responsables des excellents chiffres économiques américains. Il espère donc que la Cour suprême valide ces tarifs douaniers.
Quelques indicateurs économiques plus récents se sont révélés mitigés hier. Les commandes de biens durables aux États-Unis pour le mois d'octobre 2025 se sont établies en forte baisse de 2,2% en comparaison de septembre, contre -1,2% de consensus FactSet. Hors transport, ces commandes ont progressé toutefois de 0,2%, en ligne avec le consensus de marché... L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par le Conference Board pour le mois de décembre 2025 s'est établi ce mardi à 89,1, contre un consensus FactSet de 91,5 et un niveau révisé à 92,9 pour le mois antérieur... L'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond pour décembre s'est affiché à -7 contre -15 un mois avant... Les chiffres de la production industrielle américaine de novembre ont été marqués par une croissance de 0,2% d'un mois sur l'autre, légèrement au-dessus des attentes, pour un taux d'utilisation des capacités de 76%. La production manufacturière a peu évolué quant à elle.
Ce mercredi, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis pour la semaine close le 20 décembre se sont établies en recul de 10.000 d'une semaine sur l'autre à 214.000 selon le Département au Travail, alors que le consensus FactSet se situait à 231.500.
Wall Street clôturera à 19 heures, heure française, pour ce 24 décembre, et sera fermé demain pour Noël. Il n'y aura pas d'actualité économique vendredi. Le calendrier des publications trimestrielles d'entreprises est réduit voire inexistant cette semaine à Wall Street. Aucun groupe de plus d'un milliard de dollars de capitalisation ne devrait d'ailleurs publier de résultats avant l'année prochaine. Notons que la place américaine est tout de même ouverte vendredi.
En ce qui concerne la Fed, l'outil CME FedWatch montre une probabilité de 13,3% seulement désormais d'un nouvel assouplissement monétaire d'un quart de point le 28 janvier 2026, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, contre 86,7% de 'proba' pour un statu quo. La baisse des taux devrait plutôt reprendre le 18 mars ou le 29 avril. Le taux des 'fed funds' se situe entre 3,50 et 3,75%. Donald Trump continue de plaider pour une forte baisse des taux de la banque centrale américaine. Le gouverneur de la Fed Stephen Miran, qui a été nommé par Trump et prévoit de rester éventuellement après la fin de son mandat si personne n'est confirmé à son poste au 31 janvier, estime que si la banque centrale n'ajuste pas sa politique, "nous courrons un risque croissant de récession".
Le nom du successeur de Jerome Powell, actuel patron de l'institution monétaire, devrait être connu rapidement, même si le mandat de Powell ne prend fin qu'en mai. Kevin Hassett est toujours considéré comme l'un des favoris pour le poste de président de la Fed, mais Donald Trump a aussi rencontré dernièrement l'ancien gouverneur de la Réserve fédérale, Kevin Warsh, et laissé flotter l'idée qu'il serait un bon candidat. Le président américain a ainsi cité les deux hommes comme ses candidats privilégiés pour succéder à Jerome Powell, lors d'une interview accordée au Wall Street Journal il y a quelques jours. "Nous aurons bientôt un bon président de la Fed qui souhaitera voir les taux d'intérêt baisser", a martelé Trump lors d'une réception à la Maison Blanche... Hassett, président du Conseil économique national américain, a précisé que Trump était l'un des nombreux experts qu'il serait légitime de consulter, même s'il ne faisait finalement que donner des conseils sur la politique monétaire. Néanmoins, l'entourage du président américain s'inquièterait du fait que son conseiller économique soit considéré comme trop proche de Trump pour prendre la direction de la Fed.
Hassett a déclaré que l'administration Trump s'attendait à ce que la Cour suprême des États-Unis statue en sa faveur dans l'affaire contestant la légalité des droits de douane. La décision de la Cour est susceptible d'invalider la plupart des nouveaux droits de douane, mais aussi de contraindre le gouvernement à rembourser jusqu'à 100 milliards de dollars, ce qui, selon Hassett, interrogé dans le cadre de l'émission 'Face the Nation', engendrerait d'importants problèmes.
Le conseiller économique a indiqué par ailleurs que les chèques de remboursement de 2.000$ évoqués par Trump semblaient désormais beaucoup plus probables. "Cet été, je n'étais pas certain que le budget permette un tel versement, mais maintenant, j'en suis presque sûr", a lancé Hassett. Trump a aussi annoncé mercredi le versement d'une prime de 1.776$ à près de 1,5 million de militaires américains. "Nous avons gagné beaucoup plus d'argent que prévu grâce aux droits de douane", a ajouté le président américain.
Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a déclaré pour sa part que la Fed devrait réexaminer son objectif d'inflation, celle-ci se rapprochant des 2%. Il a proposé de passer d'un objectif fixe à une fourchette, par exemple de 1,5 à 2,5% ou de 1% à 3%, une fois les anticipations stabilisées. Bessent a reconnu les préoccupations du public concernant le coût de la vie, affirmant que les Américains ont subi une forte pression en raison de la hausse des prix ces dernières années.
Sur le front commercial, les États-Unis accusent la Chine de pratiques commerciales déloyales dans le secteur des semi-conducteurs, mais refusent d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de puces avant au moins mi-2027. Le Bureau du représentant américain au commerce (USTR) a publié mardi les conclusions d'une enquête de près d'un an sur le secteur chinois des semi-conducteurs. Lancée dans les dernières semaines de la présidence de Joe Biden, cette enquête laissait espérer une résolution du problème sous Trump. Entre-temps, ce dernier a conclu une trêve avec le président chinois Xi Jinping, mettant fin à une guerre commerciale. Si aucun droit de douane n'a été annoncé immédiatement, le gouvernement n'a pas exclu la possibilité d'en imposer ultérieurement. Le niveau initial des droits de douane restera nul pendant 18 mois, avant d'augmenter le 23 juin 2027 "à un taux qui sera annoncé au moins 30 jours avant cette date", a indiqué l'USTR, cité par Bloomberg. "La volonté de la Chine de dominer le secteur des semi-conducteurs est injustifiée et entrave le commerce américain, justifiant ainsi des mesures correctives", selon l'avis du Bureau.
Dans l'actualité géopolitique cette fois, le leader ukrainien Volodymyr Zelensky veut discuter avec Donald Trump des questions sensibles telles que celle des territoires, afin de trouver enfin un accord de paix avec la Russie, et suite aux pourparlers du week-end à Miami entre les délégations ukrainiennes et américaines. Washington et Kiev seraient proches d'un compromis sur un accord-cadre de 20 points. "C'est un document qui est un document-cadre, fondamental pour mettre fin à la guerre. Un document politique entre nous, l'Amérique, l'Europe et les Russes", a déclaré le président de l'Ukraine, selon des propos rapportés par Reuters.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI régresse de 0,1% à 58,3$. L'once d'or fin se tasse de 0,5% à 4.465$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises. Le bitcoin hésite autour des 87.000$.
Les valeurs
Intel (-1,8%) perd du terrain à Wall Street suite aux informations de Reuters indiquant l'arrêt des tests par Nvidia du procédé de fabrication de puces 18A du groupe californien de Santa Clara. Le groupe de Jensen Huang, géant des puces d'IA, évaluait la possibilité de fabriquer ses puces grâce à la technologie de production avancée 18A d'Intel, mais aurait donc finalement renoncé à poursuivre les tests. Un porte-parole d'Intel a déclaré à Reuters que les technologies de fabrication 18A "progressaient bien", sans fournir davantage de détails sur la décision de Nvidia d'interrompre les tests.
Nvidia (-1,2%). Une collaboration importante avait été annoncée en septembre entre les deux groupes. Aux termes de l'accord, Intel devait développer des processeurs x86 personnalisés pour les plateformes d'infrastructure d'IA de Nvidia, et créer des systèmes sur puce x86 intégrant des puces graphiques Nvidia RTX pour les appareils informatiques personnels. Nvidia s'était alors engagé par ailleurs à investir 5 milliards de dollars dans les actions ordinaires d'Intel à un prix d'achat de 23,28$ pièce, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires. L'arrêt des tests soulève des questions quant à la viabilité technique du processus de fabrication avancé d'Intel, élément crucial de la stratégie de relance du DG du groupe, Lip-Bu Tan. Reuters précise également qu'un responsable du département US au Commerce a déclaré que les États-Unis avaient donné une chance à Intel, sans toutefois que le fabricant de puces soit devenu "trop stratégique pour échouer".
Lockheed Martin (+1,2%), le géant américain de la défense, devrait rester entouré en bourse à Wall Street en cette fin d'année. Il faut dire qu'un contrat déjà très rémunérateur précédemment attribué au groupe de Bethesda, Maryland, pour la livraison, le développement et l'ingénierie de l'avion C-130J, d'une valeur de 15 milliards de dollars, a été porté à 25 milliards de dollars, selon des annonces du Pentagone relayées par Reuters. Le contrat en question concerne des ventes à l'Égypte, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la France, les Philippines, la Norvège et l'Allemagne, selon le Pentagone.
Dynavax (+38,6%) bondit à Wall Street, s'ajustant sur le prix de l'OPA de Sanofi. Le laboratoire français a annoncé la signature d'un accord d'acquisition avec Dynavax Technologies Corporation, entreprise de vaccins cotée en bourse sur le Nasdaq, qui commercialise un vaccin contre l'hépatite B pour adultes (HEPLISAV B) et développe un candidat vaccin différencié contre le zona. Cette acquisition renforce la présence de Sanofi dans le domaine de la vaccination pour adultes en combinant l'expertise vaccinale de Dynavax avec la dimension internationale, les capacités en développement et la force de distribution de Sanofi. Le géant français lancera une offre en numéraire pour acquérir toutes les actions en circulation de Dynavax pour 15,50$ pièce en numéraire, soit une valeur totale d'environ 2,2 milliards de dollars.
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