Wall Street proche des sommets, après les chiffres impressionnants du PIB
Et malgré le risque d'un assouplissement monétaire plus lent
Wall Street se rapproche un peu plus des sommets en cette fin d'année. Le S&P 500 grappille encore 0,14% à 6.888 pts, alors que le Dow Jones prend 0,19% à 48.456 pts. Le Nasdaq avance de 0,15% à 23.464 pts. Les marchés avaient été portés ces derniers jours par les espoirs de baisse des taux, mais les derniers chiffres extrêmement robustes du PIB américain du 3e trimestre perturbent ce narratif. La croissance américaine vient en effet d'accélérer au T3, ce qui cadre mal avec les plans actuels de baisse des taux. Quoi qu'il en soit, il semble pour l'heure que la bonne surprise concernant en particulier la consommation américaine l'emporte dans l'esprit des investisseurs.
Les chiffres préliminaires du PIB américain pour le 3e trimestre ont surpris en très forte progression. Le PIB trimestriel a progressé au rythme de 4,3%, bien plus que le consensus qui se situait à 3,2%. Sur la période antérieure de trois mois, l'expansion de l'économie américaine était de 3,8%. Les dépenses personnelles de consommation ont grimpé au rythme de 3,5% contre 2,7% de consensus. L'indice des prix rattaché au PIB a par ailleurs augmenté plus que prévu. Ce rapport constitue la première estimation officielle de la croissance économique du troisième trimestre, alors même que le quatrième trimestre touche déjà à sa fin. À l'instar d'autres agences fédérales, le ministère du Commerce s'efforce de traiter un important retard de données suite à la paralysie des services gouvernementaux, ce qui a repoussé la publication du PIB de près de deux mois.
Trump estime sur son réseau Truth Social que "les droits de douane sont responsables des excellents chiffres économiques américains qui viennent d'être annoncés" et que les choses devraient encore s'améliorer. "Par ailleurs, pas d'inflation et une grande sécurité nationale", s'est félicité le président américain, qui espère que la Cour suprême validera donc les tarifs douaniers.
Les commandes de biens durables aux États-Unis pour le mois d'octobre 2025 se sont établies en forte baisse de 2,2% en comparaison de septembre, contre -1,2% de consensus FactSet. Hors transport, ces commandes ont progressé toutefois de 0,2%, en ligne avec le consensus de marché.
L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par le Conference Board pour le mois de décembre 2025 s'est établi ce mardi à 89,1, contre un consensus FactSet de 91,5 et un niveau révisé à 92,9 pour le mois antérieur.
L'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond pour décembre s'est affiché à -7 contre -15 un mois avant, assez proche des anticipations des économistes de la place.
Les chiffres de la production industrielle américaine de novembre ont été marqués par une croissance de 0,2% d'un mois sur l'autre, légèrement au-dessus des attentes, pour un taux d'utilisation des capacités de 76%. La production manufacturière a peu évolué quant à elle.
Demain, les investisseurs suivront également les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 20 décembre. Wall Street clôturera à 19 heures, heure française, pour ce 24 décembre, et sera fermé le 25 décembre pour Noël. Il n'y aura pas d'actualité économique vendredi. Le calendrier des publications trimestrielles d'entreprises est réduit voire inexistant cette semaine à Wall Street. Aucun groupe de plus d'un milliard de dollars de capitalisation ne devrait d'ailleurs publier de résultats avant l'année prochaine.
En ce qui concerne la Fed, l'outil CME FedWatch montre une probabilité de 13,3% seulement désormais d'un nouvel assouplissement monétaire d'un quart de point le 28 janvier 2026, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, contre 86,7% de 'proba' pour un statu quo. La baisse des taux devrait plutôt reprendre le 18 mars ou le 29 avril. Le taux des 'fed funds' se situe entre 3,50 et 3,75%. Donald Trump continue de plaider pour une forte baisse des taux de la banque centrale américaine. Le gouverneur de la Fed Stephen Miran, qui a été nommé par Trump et prévoit de rester éventuellement après la fin de son mandat si personne n'est confirmé à son poste au 31 janvier, estime que si la banque centrale n'ajuste pas sa politique, "nous courrons un risque croissant de récession".
Le nom du successeur de Jerome Powell, actuel patron de l'institution monétaire, devrait être connu rapidement, même si le mandat de Powell ne prend fin qu'en mai. Kevin Hassett est toujours considéré comme l'un des favoris pour le poste de président de la Fed, mais Donald Trump a aussi rencontré dernièrement l'ancien gouverneur de la Réserve fédérale, Kevin Warsh, et laissé flotter l'idée qu'il serait un bon candidat. Le président américain a ainsi cité les deux hommes comme ses candidats privilégiés pour succéder à Jerome Powell, lors d'une interview accordée au Wall Street Journal il y a quelques jours. "Nous aurons bientôt un bon président de la Fed qui souhaitera voir les taux d'intérêt baisser", a martelé Trump lors d'une réception à la Maison Blanche. "Mais nous luttons contre des taux d'intérêt élevés", a encore insisté Trump.
Hassett, président du Conseil économique national américain, a précisé que Trump était l'un des nombreux experts qu'il serait légitime de consulter, même s'il ne faisait finalement que donner des conseils sur la politique monétaire. Néanmoins, l'entourage du président américain s'inquièterait du fait que son conseiller économique soit considéré comme trop proche de Trump pour prendre la direction de la Fed.
Hassett a déclaré que l'administration Trump s'attendait à ce que la Cour suprême des États-Unis statue en sa faveur dans l'affaire contestant la légalité des droits de douane. La décision de la Cour est susceptible d'invalider la plupart des nouveaux droits de douane, mais aussi de contraindre le gouvernement à rembourser jusqu'à 100 milliards de dollars, ce qui, selon Hassett, interrogé dans le cadre de l'émission 'Face the Nation', engendrerait d'importants problèmes.
Le conseiller économique a indiqué par ailleurs que les chèques de remboursement de 2.000$ évoqués par Trump semblaient désormais beaucoup plus probables. "Cet été, je n'étais pas certain que le budget permette un tel versement, mais maintenant, j'en suis presque sûr", a lancé Hassett. Trump a aussi annoncé mercredi le versement d'une prime de 1.776$ à près de 1,5 million de militaires américains. "Nous avons gagné beaucoup plus d'argent que prévu grâce aux droits de douane", a ajouté le président américain.
Notons aussi que Trump a dévoilé lundi une nouvelle classe de cuirassés, baptisés "Class Trump", les décrivant comme des navires de guerre supérieurs destinés à remplacer une flotte américaine "vieille, fatiguée et obsolète". "Ils contribueront à maintenir la suprématie militaire américaine, à relancer l'industrie navale américaine et à inspirer la crainte aux ennemis de l'Amérique dans le monde entier", a déclaré Trump depuis sa résidence de Mar-a-Lago.
Deux navires de guerre de la "Trump Class USS Defiant" seront construits dans un premier temps, a expliqué le président américain, qui compte participer activement à leur conception. Ils feront partie de la nouvelle "flotte dorée" commandée par le président pour la marine, destinée à mieux contrer la Chine et d'autres adversaires et à se conformer davantage aux critères esthétiques de Trump. "La marine américaine dirigera la conception de ces navires en collaboration avec moi, car je suis quelqu'un de très porté sur l'esthétique", a déclaré Trump.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,2% à 57,9$. L'once d'or fin avance de 0,2% à 4.454$. L'indice dollar fléchit de 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin se tasse vers les 87.000$.
Les valeurs
La dernière offre amendée de Paramount Skydance (-0,5%) pour racheter Warner Bros. Discovery (+1,4%) ne suffit toujours pas à Harris Oakmark, actionnaire important de Warner Bros cité par Reuters. Le cinquième actionnaire de WBD, qui détient 96 millions d'actions, environ 4% du capital à fin septembre, a indiqué qu'il exigerait davantage de Paramount, dirigé par David Ellison. "Les modifications apportées à la nouvelle offre de Paramount étaient nécessaires, mais insuffisantes", a déclaré Alex Fitch, gestionnaire de portefeuille et directeur de la recherche américaine chez Harris Oakmark, dans un courriel adressé à Reuters.
Hier, Paramount a révisé son offre publique d'achat hostile de 108,4 milliards de dollars sur Warner Bros. afin de renforcer son financement. Larry Ellison, cofondateur d'Oracle et père de David (père et fils détiennent le contrôle de Paramount), garantit désormais personnellement 40,4 milliards de dollars de l'offre visant à acquérir Warner Bros, qui possède HBO Max et contrôle les franchises Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux et Superman. WBD recommande toutefois plutôt à ses actionnaires l'offre de Netflix.
Netflix (+0,1%) a refinancé une partie d'un prêt-relais de 59 milliards de dollars destiné à financer son acquisition potentielle de Warner Bros. Discovery. Le géant du streaming a obtenu une ligne de crédit renouvelable de 5 milliards de dollars et deux prêts à terme à tirage différé de 10 milliards de dollars chacun pour refinancer une partie du prêt-relais contracté pour son offre sur Warner Bros., selon un document déposé ce lundi. Il reste ainsi 34 milliards de dollars disponibles pour la syndication, précise Bloomberg. Netflix a conclu un accord début décembre valorisant les actifs studio et de streaming de Warner Bros. à 82,7 milliards de dollars.
Nvidia (+1,2%). Selon 'The Information', le groupe de Jensen Huang, géant des puces d'IA, réorganiserait sa division cloud, mettant ainsi fin à la concurrence directe avec AWS (Amazon)... Notons aussi que les USA ont fixé des droits de douane nuls sur les semi-conducteurs provenant de Chine pour une période de 18 mois, jusqu'en juin 2027.
Johnson & Johnson (-0,4%). Un jury de Baltimore a condamné J&J à verser plus de 1,5 milliard de dollars dans le cadre d'une action en justice intentée contre le groupe, accusé d'avoir provoqué le cancer d'une habitante du Maryland avec ses produits d'hygiène à base de talc. Selon les avocats de la plaignante, il s'agit du verdict le plus important jamais prononcé contre Johnson & Johnson pour une seule personne.
ServiceNow (-2,6%) a annoncé ce mardi l'acquisition de la startup de cybersécurité Armis pour 7,75 milliards de dollars en numéraire. Cette opération s'inscrit dans la stratégie de l'éditeur californien de logiciels d'entreprise visant à conquérir de nouveaux clients face à la recrudescence des cyberattaques. ServiceNow ambitionne d'intégrer à sa plateforme basée sur l'IA les fonctionnalités de sécurité d'Armis, telles que l'analyse des appareils, la détection des menaces et la priorisation des vulnérabilités. Il s'agit d'un atout majeur face à la sophistication croissante des cyberattaques.
Eli Lilly (+0,1%) réagit peu, alors que son rival danois Novo Nordisk grimpe en bourse. La FDA américaine a approuvé le comprimé amaigrissant du laboratoire pharmaceutique danois, rival du géant américain Eli Lilly. Ce comprimé contient 25 milligrammes de sémaglutide, le même principe actif que les injectables Wegovy et Ozempic, et sera commercialisé sous la marque Wegovy. Novo Nordisk commercialise déjà un médicament oral à base de sémaglutide pour le diabète de type 2, Rybelsus.
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