Wall Street : petite consolidation ou poursuite du rallye de Noël ?

En léger repli en pré-séance, Wall Street reste haut perché. Sur la semaine passée, écourtée par les fêtes, le S&P 500 a progressé d'environ 2,3%, tandis que le Dow Jones et le Nasdaq Composite ont gagné respectivement environ 1,6% et 2,5%. Les indices américains flirtent ainsi avec leurs plus hauts historiques avant de démarrer cette dernière semaine de l'année qui s'annonce assez calme. Les chiffres de l'emploi publiés par ADP et le compte rendu de la réunion de décembre de la Fed seront au centre de l'attention mardi, alors que Wall Street espère que la dynamique positive observée cette année se poursuivra en 2026 malgré les doutes autour des valorisations des stars de l'IA et les incertitudes relatives au calendrier de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les tensions sur les bilans, tant sur le marché du crédit privé que du côté de la dette des entreprises, continuent également de s'accumuler, alors que les conflits géopolitiques sont loin d'avoir disparu des radars.

"La dynamique observée en cette fin d'année laisse présager un contexte favorable pour un rallye de Noël, un signal historiquement haussier pour janvier et l'année à venir", indique à 'Yahoo! Finance' Adam Turnquist, stratège technique chez LPL Financial. "Les marchés semblent effectivement prêts pour un rallye de fin d'année, même si les volumes restent très faibles", ajoute David Kruk, responsable des opérations de trading à La Financière de l'Échiquier, cité par 'Bloomberg'. "Le contexte général est idéal : l'économie américaine est en forte croissance, l'inflation est maîtrisée, la croissance des bénéfices est élevée et des signaux indiquent que le cycle de baisses de taux d'intérêt se poursuivra en 2026".

Alors que les trois grands indices américains affichent des hausses entre 15 et 22% depuis le premier janvier, les stratèges de Wall Street s'attendent à ce que le marché poursuive sa progression en 2026. Les équipes de JP Morgan Chase et HSBC prévoient par exemple que l'indice atteindra 7.500 points d'ici la fin de l'année prochaine. Morgan Stanley et Deutsche Bank sont encore plus optimistes, fixant leurs objectifs à respectivement 7800 et 8.000 points. "Malgré les inquiétudes liées à la bulle de l'IA et aux valorisations, nous estimons que les multiples élevés actuels anticipent à juste titre une croissance des bénéfices supérieure à la tendance, un boom des investissements dans l'IA, une augmentation des dividendes versés aux actionnaires et une politique budgétaire plus accommodante", affirme Dubravko Lakos-Bujas, directeur de la stratégie actions chez JP Morgan.

Sur le marché des métaux, l'or et l'argent consolident après avoir touché de nouveaux sommets. La relique barbare cède 1,4% à 4.471$ l'once tandis que le métal blanc recule de plus de 4% après avoir franchi la barre des 80 dollars l'once pour la première fois à la suite d'une ascension historique alimentée par des opérations spéculatives et un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande. Le cuivre, métal essentiel aux énergies renouvelables et aux réseaux électriques, flambe encore de près de 7% à 12.960 dollars la tonne sur le London Metal Exchange, au sommet. Sur le Nymex, le baril de brut WTI (contrat février) reprend 1% à 57,4$. Du côté des devises, le billet vert peine à rebondir tandis que le Bitcoin remonte de 2% à 89.670$.

Dans l'agenda du jour, les promesses de ventes de logements de novembre et l'Indice manufacturier de la Fed de Dallas de décembre seront à suivre.

Les valeurs

* DigitalBridge s'envole de 20% avant-Bourse à Wall Street, dopé par des rumeurs de rachat. SoftBank Group serait en effet en négociations avancées pour acquérir la société de capital-investissement spécialisée dans les centres de données, selon des sources proches du dossier citées par 'Bloomberg'. Le conglomérat japonais pourrait annoncer un accord dès ce lundi. Les modalités de la transaction, qui s'inscrit dans la stratégie de SoftBank visant à tirer profit de l'essor des infrastructures numériques alimenté par l'intelligence artificielle, restent confidentielles. Aucun accord définitif n'a encore été conclu et les détails, notamment le calendrier, pourraient encore évoluer, selon ces mêmes sources. DigitalBridge affiche une capitalisation boursière d'environ 2,5 milliards de dollars et une valeur d'entreprise de 3,8 milliards de dollars, dette comprise, selon les données compilées par l'agence.

Masayoshi Son, fondateur milliardaire de SoftBank, cherche à capitaliser sur la demande croissante de puissance de calcul nécessaire aux applications d'intelligence artificielle. DigitalBridge, dirigée par Marc Ganzi, gérait environ 108 milliards de dollars d'actifs à fin septembre, selon son site web. La société investit dans des secteurs verticaux tels que les centres de données, les tours de téléphonie cellulaire, les réseaux de fibres optiques, les petites cellules et l'infrastructure périphérique. Son portefeuille comprend des opérateurs d'infrastructures numériques tels que AIMS, AtlasEdge, DataBank, Switch, Vantage Data Centers et Yondr Group.