Wall Street très nerveux, après le rapport sur l'emploi
Wall Street efface ses pertes initiales et repasse timidement dans le vert désormais ce vendredi, le S&P 500 s'adjugeant 0,13% à 4...
![Wall Street très nerveux, après le rapport sur l'emploi](/media/articles/boursier/wall-street-tres-nerveux-apres-le-rapport-sur-l-emploi/wstreet812236.jpg)
Wall Street efface ses pertes initiales et repasse timidement dans le vert désormais ce vendredi, le S&P 500 s'adjugeant 0,13% à 4.591 pts, le Dow Jones 0,16% à 36.175 pts et le Nasdaq 0,15% à 14.361 pts. Les derniers chiffres de l'emploi américain sont ressortis solides, alors que les opérateurs désiraient une confirmation de la détente sur le marché du travail, laissant plus de marge de manoeuvre à la Fed pour assouplir sa politique l'année prochaine. Les créations de postes demeurent toutefois assez conséquentes pour l'heure. La vision plus positive de la chose consiste à considérer que ce rapport éloigne le spectre d'un atterrissage économique douloureux. Entre ces deux interprétations, les opérateurs peinent pour l'instant à faire un choix ce jour...
Le marché de l'emploi américain résiste donc, puisque le Département US au Travail a fait état ce vendredi de créations de postes non-agricoles du mois de novembre au nombre de 199.000, contre un consensus d'environ 180.000 et une lecture antérieure de 150.000. Le taux de chômage américain s'est quant à lui tassé à 3,7% en novembre, contre 3,9% de consensus et 3,9% en octobre. Des gains d'emplois sont intervenus dans les soins de santé et sur le segment gouvernemental. L'emploi a également augmenté dans le secteur manufacturier, reflétant le retour des travailleurs d'une grève (syndicat automobile UAW). L'emploi dans le commerce de détail a diminué. Les créations de postes dans le privé ont été au nombre de 150.000 selon le rapport du jour, en ligne avec les attentes. Les créations d'emplois manufacturiers ont été de 28.000. Le taux de participation à la force de travail n'a pas vraiment évolué à 62,8%. Le salaire horaire moyen a augmenté un peu plus que prévu, de +0,4% en comparaison du mois antérieur et +4% sur un an.
La variation de l'emploi salarié non agricole total pour septembre a été révisée à la baisse de 35.000, passant de +297.000 à +262.000, et la variation pour octobre est restée à +150.000. Avec ces révisions, l'emploi en septembre et octobre combinés est de 35.000 inférieur à ce qui avait été annoncé précédemment.
L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan pour le mois de décembre s'est affiché à 69,4, largement supérieur au consensus de marché qui se situait à 61,6. Un mois auparavant, l'indicateur s'affichait à seulement 61,3. L'indice des anticipations d'inflation à un an rattaché à l'indice de confiance de décembre est retombé à 3,1%, contre 4,2% de consensus Bloomberg et 4,5% un mois plus tôt.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI regagne 3,2% à 71,5$. L'once d'or perd 0,9% à 2.029$. L'indice dollar avance de 0,2% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 2 ans s'affiche à 4,69%, contre 4,23% sur le 10 ans et 4,32% sur le 30 ans.
Les valeurs
Broadcom (stable), le concepteur américain de puces, a battu le consensus de profits pour son quatrième trimestre fiscal, mais sa croissance ressort extrêmement faible. Sur la période, le bénéfice ajusté par action a été de 11,06$, supérieur au consensus, tandis que les revenus se sont établis à 9,3 milliards de dollars (+4%), un peu courts en comparaison des anticipations de marché. Le DG Hock Tan a déclaré que les résultats étaient "soutenus par les investissements dans les accélérateurs et la connectivité réseau pour l'IA des hyperscalers". La société a par ailleurs tout récemment finalisé son acquisition de VMware, opération attendue "transformationnelle". Le fabricant de puces californien prévoit cependant un chiffre d'affaires annuel inférieur aux estimations de Wall Street, face à la faiblesse des dépenses des entreprises et à la concurrence. Pour l'exercice 2024, Broadcom prévoit un chiffre d'affaires d'environ 50 milliards de dollars, comprenant VMware. Les analystes attendaient en moyenne 52,5 milliards. L'Ebitda ajusté annuel est attendu à environ 60% des revenus, ce qui représenterait une hausse de près de 7 milliards de dollars. Le groupe prévoit aussi environ 1 milliard de dollars de coûts de transition liés à VMware.
Lululemon (+4%), star des vêtements de yoga qui vient de rejoindre l'indice S&P 500, a publié des comptes trimestriels supérieurs aux attentes de marché, mais une guidance prudente. Les revenus du quatrième trimestre sont anticipés entre 3,135 et 3,17 milliards de dollars, contre un consensus de 3,18 milliards. Le groupe canadien prévoit un chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année 2023 compris entre 9,549 et 9,584 milliards de dollars. Le bénéfice pour l'ensemble de l'année devrait se situer entre 12,34 et 12,42$ par action. Pour le trimestre clos en octobre, les revenus ont été de 2,2 milliards de dollars, en augmentation de 19% en glissement annuel, à comparer à un consensus de 2,19 milliards. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,53$, contre 2$ un an avant et environ 2,3$ de consensus. Les revenus nord-américains ont progressé de 12% en comparaison de l'an dernier, alors que l'activité à l'international s'est envolée de 49% ! Les ventes totales à comparable ont augmenté de 13%.
Taiwan Semiconductor (stable), le plus grand fournisseur mondial de puces sur commande, fournisseur majeur de Nvidia et Apple, a enregistré au mois de novembre une baisse de 7,5% de son chiffre d'affaires à 206 milliards de dollars de Taïwan (environ 6,6 milliards de dollars). Après une progression en octobre, l'activité repart donc à la baisse. Le chiffre d'affaires à 11 mois a reculé de 4,1% par rapport à l'année précédente, à 1.990 milliards de dollars de Taïwan. Hier, le secteur avait profité des prévisions de marché revues en hausse d'AMD concernant le segment spécifique des puces d'IA. Notons que Taiwan Semi fabrique notamment la dernière puce IA d'AMD (MI300). Ces chiffres de novembre du sous-traitant taïwanais de production contrastent donc avec les prévisions spectaculaires de groupes tels que Nvidia ou AMD...
The Cooper Companies (-1%), le concepteur américain de matériel médical, spécialiste de l'ophtalmologie, a annoncé hier soir, pour son quatrième trimestre fiscal, des résultats conformes aux anticipations de marché. Les revenus trimestriels se sont établis à 927 millions de dollars, en augmentation de 9,3% en glissement annuel, tandis que le bénéfice ajusté par action a été de 3,47$ contre 2,75$ un an auparavant. Ces chiffres ressortent très proches des estimations moyennes des analystes. Sur l'ensemble de l'exercice, les revenus ont représenté 3,59 milliards de dollars, en augmentation de 9% en comparaison de l'an dernier et de 11% à devises constantes. Pour l'exercice 2024, les revenus sont attendus entre 3,809 et 3,877 milliards de dollars, avec une croissance organique de 6 à 8%. Le bénéfice dilué ajusté par action est anticipé entre 13,6 et 14$.
DocuSign (+2%), le géant californien de la signature électronique, a publié un troisième trimestre meilleur que prévu. Le bénéfice ajusté par action a été de 79 cents contre 63 cents de consensus. Les revenus ont totalisé 700 millions de dollars, en croissance de 9% en glissement annuel. Les revenus d'abonnement s'élèvent à 682 millions de dollars, soit une augmentation de 9%. Les services professionnels et autres revenus ont été de 18 millions de dollars, soit une décroissance de 16%. Les facturations ont été de 692 millions de dollars, en hausse de 5%. La marge brute non-GAAP s'est affichée à 83%, stable. La trésorerie, les équivalents de trésorerie, la trésorerie affectée et les placements s'élevaient à 1,7 milliard de dollars à la fin du trimestre. Pour l'exercice, les revenus sont attendus entre 2,746 et 2,75 milliards de dollars, pour une marge opérationnelle ajustée de 24 à 25%.
Microsoft (stable). La CMA, régulateur antitrust et financier britannique, a indiqué ce jour qu'il examinerait la possibilité de lancer une enquête sur le partenariat multimilliardaire de Microsoft avec le concepteur de ChatGPT, OpenAI. Il s'agirait de déterminer si le rapprochement a abouti à une "prise de contrôle", a déclaré l'Autorité britannique de la concurrence et des marchés. Microsoft détient 49% d'OpenAI, selon des sources proches du dossier citées par Reuters. OpenAI a une société mère à but non lucratif qui en détient 2%, selon les mêmes sources. C'est la deuxième fois cette année que la CMA se penche sur ce dossier. Elle s'était déjà demandé si le deal entre Microsoft et OpenAI n'avait pas abouti à la création d'une situation de fusion. "Il y a eu récemment un certain nombre de développements dans la gouvernance d'OpenAI, dont certains impliquent Microsoft", relève cette fois la CMA. À la lumière de ces développements, la CMA délivre désormais une ITC pour déterminer si le partenariat Microsoft/OpenAI, y compris les développements récents, a abouti à une situation de fusion pertinente et, si tel était le cas, quel serait l'impact potentiel sur la concurrence...
Nvidia (+2%) a scellé un partenariat de 4,3 milliards de dollars dans l'IA avec le groupe malaisien YTL Power. L'unité de services publics du conglomérat malaisien YTL s'associera donc au géant américain des processeurs pour développer une infrastructure d'intelligence artificielle (IA) dans ce pays d'Asie du Sud-Est, dans le cadre d'un accord d'investissement de 4,3 milliards de dollars. La première phase devrait être opérationnelle d'ici la mi-2024, a indiqué vendredi YTL Power International. Les sociétés collaboreront à la construction des superordinateurs les plus rapides de Malaisie à l'aide de puces IA Nvidia, YTL Power International utilisant également la plateforme de cloud computing IA de Nvidia pour créer un grand modèle de langage en malais. Le projet sera hébergé dans le parc du centre de données de YTL à Kulai, Johor.
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