Wall Street : le Dow Jones domine le rebond

Wall Street se redresse nettement suite à sa longue séquence baissière. Depuis le 10 juillet, le Nasdaq a perdu près de 1.500 points avec les "7 Magnifiques", ces mêmes valeurs qui avaient dopé l'indice phare technologique depuis le début de l'année. Le Nasdaq se reprend timidement de 0,53% à 17.270 pts, tandis que le S&P 500 gagne 0,84% à 5.445 pts et que le Dow Jones s'envole de 1,47% à 40.522 pts.

La cote américaine devrait néanmoins rester très volatile, alors que du côté des "Mag 7", on attend encore la semaine prochaine les comptes de Microsoft (mardi), Meta (mercredi), Apple (jeudi) et Amazon (jeudi également). Le débat risque donc de se poursuivre concernant le niveau des valorisations de ces géants de la "tech", qui ont été dopés depuis plus d'un an par l'engouement autour de l'intelligence artificielle générative. S'ajoute à cela l'incertitude politique à l'approche de l'élection présidentielle américaine...

Hier soir, au terme d'une séance très mouvementée, le Nasdaq avait finalement choisi de corriger encore de 0,93%, alors que le Dow Jones s'était hissé dans le vert (+0,2%). La correction des derniers jours a été menée surtout par Tesla, Alphabet et Nvidia. Les opérateurs demandent à voir désormais l'impact réel sur les comptes des grands groupes technologiques du développement de l'IA, qui nécessite de lourds investissements. Les investisseurs ont aussi pris connaissance hier d'une forte croissance de l'économie américaine pour le deuxième trimestre.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 2,2% à 76,5$. L'once d'or fin reprend 1,4% à 2.385$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises (-0,1%). Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo monétaire le 31 juillet à l'issue de la prochaine réunion FOMC se situe à 95% environ contre 5% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point. La probabilité d'une baisse de taux d'ici au 18 septembre (réunion FOMC suivante) est en revanche de... 100% - avec une 'proba' de 12% environ d'une baisse de 50 pb.

La croissance du PIB américain du deuxième trimestre, en première estimation, est ressortie sur un rythme de 2,8% contre un consensus de 1,9%. Un trimestre avant, l'expansion atteignait 1,4% (lecture finale du premier trimestre). L'indice ajusté des prix rattaché au PIB a grimpé de 2,9% hors alimentation et énergie, contre 2,7% de consensus et 3,7% un trimestre plus tôt. Les dépenses personnelles de consommation se sont appréciées de 2,3% contre 2% de consensus.

Ce vendredi, les revenus personnels des ménages américains pour le mois de juin 2024 se sont établis en augmentation de 0,2% en comparaison du mois antérieur, contre +0,3% de consensus FactSet. Les dépenses de consommation ont augmenté quant à elles de 0,3% d'un mois sur l'autre, contre 0,2% de consensus. L'indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed a progressé de 0,2% par rapport au mois de mai et de 2,6% sur un an. Cette hausse des prix est légèrement supérieure aux attentes, alors que le consensus était de +2,5% sur un an.

L'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de juillet 2024 s'est affiché à 66,4, en ligne ou presque avec le consensus FactSet qui était de 66,5. L'indice préliminaire se situait à 66.

Dans l'actualité politique, notons que l'ancien président démocrate Barack Obama et son épouse Michelle ont sans surprise apporté leur soutien à l'investiture de l'actuelle vice-présidente Kamala Harris en tant que candidate du parti pour l'élection présidentielle de novembre face à Donald Trump.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Norfolk Southern ou Baker Hughes publiaient leurs derniers résultats financiers trimestriels hier soir. Centene, Charter Communications, 3M, Colgate-Palmolive et Bristol-Myers Squibb, ont annoncé avant bourse ce vendredi.

Les valeurs

Norfolk Southern (+10%), le groupe ferroviaire américain, a annoncé pour son deuxième trimestre un bénéfice ajusté par action de 3,06$, à comparer à un consensus de 2,85$ et un niveau de 2,95$ un an avant. Les revenus ont totalisé 3,04 milliards de dollars, légèrement au-dessus des anticipations de marché, contre 2,98 milliards de dollars pour la période correspondante, l'an passé. Le bénéfice net trimestriel a été de 737 millions de dollars soit 3,25$ par action.

Baker Hughes (+4%), le groupe parapétrolier de Houston, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal des profits et revenus supérieurs aux attentes. Le bénéfice ajusté par action a été de 57 cents, contre 49 cents de consensus et 39 cents un an avant. Les revenus ont totalisé 7,14 milliards de dollars (+13%), bien au-dessus des attentes, contre 6,32 milliards de dollars pour le trimestre comparable de l'exercice antérieur. Les commandes ont représenté 7,5 milliards de dollars sur la période. Le bénéfice net part du groupe a été de 579 millions de dollars. L'Ebitda ajusté a progressé de 25% à 1,13 milliard de dollars. Le cash flow des activités opérationnelles a atteint 348 millions.

VeriSign (+1%) a dépassé les attentes de profits pour le deuxième trimestre fiscal. Le groupe de Reston, Virginie, fournisseur mondial de services d'enregistrement de noms de domaines et leader dans l'infrastructure internet, a réalisé un bénéfice trimestriel par action de 2,01$, contre un consensus de 1,94$ et un niveau de 1,79$ un an avant. Les revenus trimestriels se sont établis à 387 millions de dollars (+4,1%), en ligne avec les attentes de marché. Le bénéfice net consolidé est ressorti à 199 millions de dollars, contre 186 millions sur la période correspondante de l'an dernier. Le bénéfice opérationnel a été de 266 millions contre 249 millions un an plus tôt.

Bristol-Myers Squibb (+7%) a publié pour son deuxième trimestre fiscal des revenus totalisant 12,2 milliards de dollars, en augmentation de 9% en données consolidées et de 11% hors effets de change. Les revenus du portefeuille de croissance ont augmenté de 18% à 5,6 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,07$. Le consensus était de 1,63$ de bénéfice trimestriel ajusté par action pour 11,55 milliards de dollars de revenus. Le groupe souligne l'obtention de l'approbation américaine pour Breyanzi dans le traitement du lymphome folliculaire et du lymphome à cellules du manteau. Le Nivolumab sous-cutané fait l'objet quant à lui d'un examen réglementaire aux États-Unis et dans l'Union européenne. Le groupe pharmaceutique américain en profite pour relever ses prévisions non-GAAP pour 2024, tablant sur une croissance des revenus à un chiffre bas, mais "en haut de fourchette", pour un bpa dilué allant de 60 à 90 cents.

Colgate-Palmolive (+3%) a publié pour son deuxième trimestre fiscal des revenus en croissance de 4,9% à 5,06 milliards de dollars, pour un bénéfice dilué par action de 89 cents (+48%) à comparer aux 60 cents de l'an dernier. Le bénéfice ajusté par action s'est apprécié de 18% à 91 cents. Le consensus était de 87 cents de bénéfice ajusté par action pour 5,01 milliards de dollars de revenus. La trésorerie générée par l'exploitation s'est élevée à 1,67 milliard pour les six premiers mois de 2024. Le leadership de Colgate dans le domaine du dentifrice s'est maintenu avec une part de marché mondiale de 41,5% depuis le début de l'année. Il en est de même dans les brosses à dents manuelles avec une part de marché mondiale de 32,2%.

Le groupe met à jour ses prévisions financières pour l'ensemble de l'année 2024, tablant toujours sur une croissance de 2 à 5% des revenus hors effets de change, mais relevant sa guidance de croissance organique entre 6 et 8%. Sur une base ajustée, la marge brute est toujours attendue en expansion. La guidance de progression du bénéfice ajusté par action est révisée en hausse entre 8 et 11%.

3M (+15% !) s'envole à Wall Street, alors que le géant industriel américain connu notamment pour sa marque Post-it et ses adhésifs industriels, a relevé ses prévisions financières et publié des résultats trimestriels bien au-dessus des attentes. Pour le trimestre clos, les revenus ont été quasiment stables à 6,3 milliards de dollars, avec néanmoins une croissance organique de 1,2%. Le bénéfice GAAP des opérations poursuivies a plus que doublé à 2,17$, tandis que le bénéfice ajusté par action a grimpé de 39% à 1,93$. Le cash flow opérationnel a été de 1 milliard de dollars.

Le groupe envisage désormais pour l'exercice 2024 un bénéfice ajusté des opérations continues allant de 7 à 7,3$, contre une guidance antérieure logée entre 6,8 et 7,3$. Il s'agissait de la première publication sous la direction de Bill Brown, qui a succédé à Mike Roman en tant que CEO début mai.

Centene (+8%), le groupe américain d'assurance santé, a publié pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,42$ en croissance de 15% en glissement annuel. Les revenus de primes et services du deuxième trimestre 2024 ont totalisé 36 milliards de dollars. Les revenus totaux ont été de 39,8 milliards de dollars. Le groupe réaffirme son plancher prévisionnel de bénéfice par action 2024 de 5,94$ et son plancher prévisionnel de bpa dilué ajusté de 6,80$. Centene relève sa fourchette prévisionnelle de revenus de primes et de services pour 2024 de 5 milliards de dollars, pour la porter entre 141 et 143 milliards. Les revenus totaux sont attendus entre 155 et 157 milliards.

Alphabet (-1%). OpenAI, la startup d'IA soutenue par Microsoft, a annoncé la fonctionnalité SearchGPT, qui sera mise à disposition d'un nombre restreint d'utilisateurs. Il s'agit ainsi d'une nouvelle manière de faire des recherches sur Internet, ce qui pourrait bien faire trembler Google... OpenAI explique qu'obtenir des réponses sur le Web "peut demander beaucoup d'efforts, nécessitant souvent plusieurs tentatives pour obtenir des résultats pertinents". Le groupe pense qu'en améliorant les capacités conversationnelles de ses modèles avec des informations en temps réel provenant d'Internet, "trouver ce que vous cherchez peut être plus rapide et plus facile". OpenAI dit espérer intégrer ses fonctionnalités SearchGPT directement dans ChatGPT.