Wall Street dans le rouge, après les solides chiffres de l'emploi
Wall Street est attendu en repli ce mercredi, au lendemain d'une séance délicate marquée par une chute de 0,95% du Nasdaq avec Tesla et une baisse de...
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Wall Street est attendu en repli ce mercredi, au lendemain d'une séance délicate marquée par une chute de 0,95% du Nasdaq avec Tesla et une baisse de 1% du Dow Jones. Le S&P 500 abandonne encore 0,2% en pré-séance, le Dow Jones recule de 0,1% lui aussi et le Nasdaq de 0,3%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 0,8% à 85,8$. L'once d'or prend 0,5% à 2.292$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises.
Les créations de postes aux Etats-Unis dans le secteur privé pour le mois de mars sont ressorties au nombre de 184.000 selon ADP, contre un consensus FactSet de 150.000 et un niveau de 155.000 un mois auparavant, en lecture révisée. La précédente lecture du mois de février était de 140.000. "Le mois de mars a été surprenant non seulement par les hausses salariales, mais aussi par les secteurs qui les ont enregistrées. Les trois plus fortes augmentations pour les personnes ayant changé d'emploi ont eu lieu dans la construction, les services financiers et l'industrie manufacturière. L'inflation s'est ralentie, mais nos données montrent que les salaires augmentent, tant dans les biens que dans les services", indique Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.
Les prix du pétrole progressent encore en ce milieu de semaine. Sans surprise, le comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'Opep et de ses alliés a recommandé de laisser inchangée la politique de production du cartel à l'issue de sa réunion de mercredi. Les réductions opérées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (-2,2 millions de barils), combinées à une demande de carburant étonnamment résiliente, ont contribué à faire grimper les prix du brut à près de 90 dollars le baril, le niveau le plus élevé depuis la fin 2023. Le conflit en cours au Moyen-Orient soutient également les cours.
En maintenant les restrictions en place, l'Opep+ semble prête à garantir que les marchés pétroliers mondiaux restent légèrement déficitaires au cours du deuxième trimestre, selon l'Agence internationale de l'énergie à Paris. Ce déficit pourrait faire grimper les prix du pétrole vers 100 dollars le baril, a prévenu hier JPMorgan Chase & Co. Cette décision pourrait également compliquer le travail des grandes Banques centrales qui cherchent à assouplir leur politique monétaire après avoir durement combattu contre une inflation galopante. Elle devrait en revanche satisfaire l'Arabie saoudite qui a besoin d'un prix du brut élevé pour remplir ses caisses. L'ensemble de l'alliance Opep+, composée de 22 pays, se réunira début juin à son siège à Vienne pour décider s'il faut poursuivre les réductions d'approvisionnement au cours du second semestre.
Michelle Bowman, John Williams, Loretta Mester et Mary Daly de la Fed, intervenaient hier. Bowman a limité ses commentaires à la régulation bancaire, sans aborder le thème de la politique monétaire. Williams n'a pas abordé non plus la question cruciale des taux.
La Fed est toujours en passe de réduire ses taux d'intérêt cette année, mais de nouvelles données sont nécessaires selon Mester, qui vote au comité de politique monétaire et dirige l'antenne de Cleveland. Si l'économie évolue comme prévu, Mester juge qu'il sera approprié de commencer à baisser les taux dans le courant de l'année car l'inflation continue de ralentir vers les 2%, et même si le marché du travail et la croissance économique restent solides. Mester a ainsi évoqué hier une potentielle baisse progressive des taux, alors que les prochaines données sur l'inflation doivent refléter les prévisions d'un apaisement pour entamer le cycle d'assouplissement monétaire. La responsable ne s'attend toutefois pas à disposer de suffisamment d'informations d'ici la prochaine réunion FOMC pour décider, et ajoute que les risques d'un assouplissement prématuré dépassent ceux d'un statu quo trop long.
Mary Daly, votant également au FOMC et dirigeant l'antenne de San Francisco, a déclaré qu'elle ne voyait pas l'urgence d'ajuster les taux. Elle a observé qu'alors que l'inflation baissait, le chemin était semé d'embûches.
Rien de révolutionnaire n'est donc globalement ressorti des interventions d'hier. Les économistes estiment toujours qu'une baisse des taux en juin est plus probable qu'improbable, même si les attentes du marché en matière de baisse des taux ont légèrement diminué après la publication en début de semaine d'un rapport ISM manufacturier plus fort que prévu. La prochaine réunion de politique monétaire de la Fed est prévue le 30 avril et le 1er mai. A l'issue de la réunion de mars, les responsables monétaires avaient laissé inchangé l'objectif de taux des 'fed funds' dans une fourchette de 5,25% à 5,5% et confirmé toujours prévoir trois baisses de taux cette année.
Du côté de la Fed toujours, Michelle Bowman, Austan Goolsbee, Michael Barr, Adriana Kugler et surtout Jerome Powell s'expriment ce mercredi, alors que Patrick Harker, Thomas Barkin, Goolsbee, Mester et Kathleen O'Neill Paese, Alberto Musalem, Neel Kashkari et Adriana Kugler parleront jeudi. Susan Collins, Thomas Barkin, Lorie Logan et Michelle Bowman seront de la fête vendredi... Powell doit discourir ce soir à propos des perspectives de l'économie lors du Stanford Business, Government & Society Forum californien.
Parmi les autres rendez-vous économiques majeurs de la semaine à Wall Street, les investisseurs suivront ce mercredi l'indice PMI composite final de mars et donc sa composante des services à 15h45 (consensus 52,2 pour l'indice composite et 52,1 pour les services). L'ISM des services du mois de mars sera annoncé à 16 heures (consensus 52,7).
Le rapport mensuel sur la situation de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de mars sera connu vendredi (consensus 3,9% de chômage, 205.000 créations de postes non-agricoles et 170.000 dans le privé).
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Acuity Brands, Levi Strauss et BlackBerry publient leurs comptes aujourd'hui. Lamb Weston, RPM International et ConAgra Brands annonceront leurs résultats demain.
Les valeurs
Intel a fait état de pertes opérationnelles accrues sur son activité de fonderie, avec un déficit opérationnel de 7 milliards de dollars pour 2023 contre 5,2 milliards un an avant. Les revenus de l'activité ont chuté de 31% à 18,9 milliards de dollars en 2023. Pat Gelsinger, le directeur général du groupe, a mentionné différentes mauvaises décisions ayant pesé sur les résultats, dont celle contre les machines EUV d'ASML, certes onéreuses, mais efficaces en termes de coûts en comparaison d'autres outils. Le géant des processeurs est désormais passé aux outils EUV. Gelsinger estime, cité par Reuters, qu'"avant l'EUV, nous supportions beaucoup de coûts et n'étions pas compétitifs". Intel prévoit par ailleurs de dépenser 100 milliards de dollars pour construire ou agrandir des usines dans quatre États américains. Le plan de redressement commercial dépendra de sa capacité à persuader des entreprises d'utiliser ses services de fabrication.
Cal-Maine Foods, le géant américain de la production, de la commercialisation et de la distribution d'oeufs frais, grimpait hier soir après bourse, au plus haut de son histoire à Wall Street, suite à sa publication trimestrielle. Pour son troisième trimestre fiscal 2024, clos début mars, le groupe a affiché des revenus de 703 millions de dollars, un bénéfice net de 146 millions de dollars et un bénéfice dilué par action de 3$. Le groupe évoque en particulier les volumes de vente historiques. Le bénéfice est toutefois en retrait en comparaison du record de 323 millions de dollars du troisième trimestre 2023, alors que le prix moyen de vente net par douzaine est retombé de 41% à 2,152$ sur les oeufs conventionnels. Le prix moyen de vente net par douzaine sur les oeufs de spécialités a été de 2,415$, en déclin de 8%. Le groupe dépasse nettement le consensus sur le trimestre clos en termes de ventes et de bénéfice par action, ce malgré le déclin de la marge brute à 31,1% contre 46,4% un an avant.
Paramount Global gagne du terrain avant bourse à Wall Street, alors que d'après le New York Times, les discussions s'activeraient entre le géant américain du divertissement et Skydance, société de médias de David Ellison, en vue d'une potentielle opération. L'agence Reuters avait déjà indiqué en janvier qu'Ellison étudiait une offre en cash pour l'acquisition de National Amusements, maison-mère de Paramount. Le NYT précise ce jour que David Ellison, fondateur de Skydance, aurait rencontré le conseil d'administration de Paramount à la fin du mois dernier pour discuter d'une transaction. Ainsi, Paramount, qui détient le studio de cinéma Paramount Pictures, ainsi que d'autres actifs phares tels que CBS, MTV ou Nickelodeon, aurait envisagé d'entrer en négociation exclusive avec Skydance à propos d'un deal potentiel. Le NYT cite à ce sujet quatre sources ayant connaissance des discussions. L'entrée en négociation exclusive serait une étape majeure, alors que d'autres investisseurs de poids convoitent Paramount. La firme de private equity Apollo Global Management a ainsi offert 11 milliards de dollars pour le studio cinématographique Paramount Pictures de Paramount Global.
Le studio de cinéma est considéré comme le joyau du conglomérat médiatique Paramount. Ce studio a ainsi suscité l'intérêt de nombreux prétendants. Shari Redstone, actionnaire majoritaire du conglomérat via National Amusements, hésite pour sa part à se séparer du studio acquis par son père, feu Sumner Redstone, il y a trente ans. Le Financial Times avait rapporté il y a quelques jours que Redstone n'était pas convaincu par l'offre d'Apollo et négociait plutôt un accord avec le milliardaire David Ellison. Ainsi, le DG de Skydance Media, Ellison, serait donc bien en pourparlers pour acquérir National Amusements, société holding de la famille Redstone, afin de prendre le contrôle de Paramount Global.
Tesla décrochait hier à Wall Street, sur des ventes trimestrielles très inférieures aux attentes. Sur le premier trimestre, le constructeur de véhicules électriques a produit un peu plus de 433.000 véhicules et livré environ 387.000 véhicules. Les spécialistes anticipaient près de 450.000 unités livrées et 453.000 produites. Ce mercredi, Bloomberg calcule, sur la base des chiffres de la China's Passenger Car Association (CPCA), que face à une concurrence sans précédent et à l'affaiblissement du moral des consommateurs chinois, la part de marché locale du groupe de Musk aurait chuté à environ 6,7% sur le trimestre de décembre, contre 10,5% au premier trimestre de l'an dernier. Bien que la CPCA chinoise n'ait pas encore fourni de détails sur le nombre de véhicules quittant l'usine Tesla de Shanghai et expédiés localement en mars, les chiffres des deux premiers mois de l'année montrent par ailleurs que la part du constructeur texan sur le marché chinois aurait chuté à environ 6,6%, ajoute l'agence.
Walt Disney aurait obtenu suffisamment de votes d'actionnaires pour mettre en échec les projets du fonds spéculatif Trian Fund Management de Nelson Peltz et du fonds activiste Blackwells qui réclament des sièges au conseil d'administration, indique Reuters, citant des sources ayant connaissance du dossier.
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