En l’absence de signaux plus clairs, les marchés ne font que défendre la dernière dynamique haussière en place et ce comportement pourrait durer jusqu’aux législatives françaises prévues les 11 et 18 juin à moins que les divergences qui apparaissent à court et moyen terme ne finissent par motiver une consolidation plus profonde. Compte tenu des différents éléments, il y a donc de fortes chances que le futur juin évolue plus largement à l’intérieur de la figure technique actuelle (voir graphique).  

Jusqu’ici en Europe les fondamentaux sont solides et les perspectives positives sous l’aspect économique et politique mais il faudrait que se concrétisent les réformes structurelles tant attendues pour étayer la reprise. L’idéal en France serait que E. Macron obtienne une majorité confortable afin d’être en capacité d’en faire adopter rapidement.

Pour autant, l’Europe va mieux mais un peu tardivement alors que certaines économies mondiales sont en manque de relais de croissance comme les Etats Unis et la Chine et que d’autres sont confrontées à des difficultés dues à l’évolution basse du prix des matières premières, notamment l’Amérique du Sud et le proche et moyen Orient.

En résumé, la phase 3 tant espérée, celle qui consiste en l’adoption de mesures économiques fortes, devient indispensable au moment où les banques centrales lèvent le pied graduellement, redoutant une crise liée à la surabondance de liquidités qui a non seulement contribué à la valorisation des marchés financiers mais aussi créé des tensions. La question se pose, les marchés feront-ils preuve de patience alors que le potentiel haussier se trouve limité ? Dans une grande majorité des cas, ils ont plutôt tendance à décrocher pour revenir plus bas.

Structurellement, le premier niveau d’inflexion à court terme représenté par la moyenne mobile à 20 jours située désormais à 5278 sur le future juin fait toujours l’objet d’une défense alors que les indicateurs techniques évoluent à proximité  de leur médiane depuis quatre séances.

A la hausse, une sortie marquée au-dessus de 5340 (partie haute du biseau baissier) serait indispensable pour éviter de tenter un nouveau reflux brutal. Au-delà, une réplique serait possible en direction du double top à 5394.50, niveau qui devrait être difficile à passer en l’absence de catalyseurs très positifs. Dans le cas contraire, les prochaines cibles majeures sont placées à 5530 sur le cash soit 5480 sur le future. A noter que 5530 correspond à une ligne de crête trimestrielle passant par les plus hautes ouvertures et clôtures historiques de 2000 et 2007 sur le cash, pari très audacieux à ce stade !

A la baisse, la perte durable de la MM20 jours motiverait un retour sur 5229 (50 % de retracement du dernier cycle haussier) puis sur 5190 mais le principal risque est constitué par la perte de 5154 sur le future juin. Ce niveau doit être cassé nettement pour envisager une phase corrective plus marquée en direction du pied du Gap haussier du 24 avril situé à 4980.50 sur le future. 

En intraday, la tendance conservera un biais négatif > 5319.

Les points sur le future juin sont, à la hausse, 5319, 5342, 5394.50 (double top), 5393 (+ haute clôture trimestrielle historique), 5402 (+ haute ouverture trimestrielle historique) voire 5480 et à la baisse, 5278, 5229, 5190 (pré alerte), 5154 (niveau d’inflexion), 5123 (fort), 5065 (+ bas du 24 avril), 5018/4985 (sensible) puis 4970 (support trimestriel sur le cash) voire 4914 (réplique).

En stratégie, le dernier constat milite pour une évolution alternative entre 5340 et 5154 future juin, sachant que la probabilité de corriger reste plus forte à notre sens. De ce fait, nous privilégions la vente sur rebond tant que la partie haute du biseau n’est pas franchie solidement.

Pour demain, on pourrait arbitrer la zone 5319/5255 voire 5291/5229. A noter que les nouvelles prises de risque plus appuyées à l’achat ou à la vente doivent dépendre de nouveaux signaux ou de la réalisation de répliques.