Bilan hebdo : le CAC40 se stabilise, STMicro flambe

Une première semaine de décembre sans grand mouvement pour le marché parisien, avec un repli symbolique : - 0,1% sur 5 séances pour le CAC40, qui clôture à 8.115 points ce vendredi soir. Les indices ont globalement continué à être soutenus par les anticipations de baisse de taux de la Fed la semaine prochaine. Les marchés tablent en effet sur une réduction de taux d'un quart de point le 10 décembre à l'issue de la prochaine réunion FOMC (probabilité de 87,2% selon l'outil 'CME FedWatch'). Les assouplissements monétaires devraient se poursuivre progressivement l'année prochaine, selon le même outil, alors que Kevin Hassett, actuel directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche et principal conseiller économique de Trump, est pressenti pour succéder à Jerome Powell.

Dans ce contexte, Wall Street est à nouveau proche de ses plus hauts historiques après avoir rapidement effacé la récente correction qui faisait suite à des inquiétudes sur les valorisations des stars de l'IA. A Paris, le palmarès a été animé par plusieurs notes d'analystes ainsi que par quelques publications de S&M à l'image de Derichebourg et Pierre & Vacances.

Sur le marché des devises, l'euro se maintient proche des 1,16/$ entre banques. Le baril de Brent est quasi stable à 63,2$ à Londres. L'once d'or fin varie également peu à 4.236$. Enfin, le bitcoin tente de se stabiliser autour des 90.000$.

LES VALEURS

* STMicro flambe de 13,5%. Le secteur des semi-conducteurs a été recherché en Europe alors que l'agence 'Bloomberg' a rapporté que Cambricon technologies envisage de tripler sa production de puces d'IA en 2026, avec pour objectif de ravir des parts de marché à Huawei Technologies en Chine et de combler le vide laissé par le retrait forcé de Nvidia. L'entreprise pékinoise se prépare à livrer un demi-million d'accélérateurs d'intelligence artificielle en 2026, selon des sources proches du dossier citées par l'agence. Ce chiffre inclut jusqu'à 300.000 unités de ses puces Siyuan 590 et 690 les plus avancées. L'essor de Cambricon souligne la montée en puissance rapide des fabricants de puces chinois depuis que Pékin a commencé cette année à décourager activement l'utilisation des produits Nvidia, dans le cadre d'une stratégie à long terme visant à réduire la dépendance du pays à la technologie américaine. Le compartiment a également bénéficié des dernières annonces de Marvell Technology et de la révision à la hausse des perspectives de Microchip Technology.

* Pierre & Vacances s'envole de 14,7% après la publication de comptes annuels en amélioration. Le portefeuille de réservations touristiques engrangé à date pour le 1er semestre de l'exercice 2025/2026 est en hausse significative par rapport à celui de l'exercice précédent pour l'ensemble des marques du Groupe et représente plus des 2/3 de l'objectif budgété sur la période, a souligné le management. La croissance de l'activité est tirée à la fois par une hausse du prix moyen de vente et par un effet volume. Dans ces conditions, la direction a confirmé sa prévision d'Ebitda ajusté à 185 ME pour l'exercice 2026.

* Stellantis bondit de 13,8%, dopé par une note d'analyste et une actualité favorable aux Etats-Unis. UBS a relevé sa recommandation sur le constructeur automobile à 'achat', anticipant une combinaison de vents arrière outre-Atlantique : la reconquête de parts de marché, l'amélioration du mix produits grâce à l'assouplissement des normes d'émissions américaines et la réduction des coûts. Ces éléments devraient permettre au résultat opérationnel ajusté de progresser de 3 milliards d'euros en 2026. " Bien que notre prévision soit inférieure au consensus des analystes, un redressement réussi ne fait pas l'unanimité parmi les investisseurs, ce qui représente, selon nous, un point d'entrée intéressant", écrit la banque. Par ailleurs, l'administration Trump s'apprêterait à abroger les normes d'efficacité énergétique mises en place sous l'administration Biden, qu'elle juge responsables de la flambée des prix des voitures neuves, selon des sources proches du dossier citées par 'Bloomberg'. Cette initiative s'inscrit dans la volonté du président Donald Trump de démanteler les politiques qu'il qualifie de "mandat en faveur des véhicules électriques".

* Derichebourg flambe de 12,8% après sa publication annuelle. Le groupe escompte pour l'exercice 2025-2026 un chiffre d'affaires au moins égal à celui réalisé en 2024-2025, avec un EBITDA courant attendu dans une fourchette comprise entre 320 et 350 ME. "Grâce à un mois de septembre exceptionnel, au cours duquel le groupe a écoulé des stocks mieux margés qu'attendu, Derichebourg a enregistré un EBITDA de 319 ME et a réussi à surpasser nos attentes (302 ME) ainsi que les siennes, pourtant réajustées un mois auparavant (soulignant une fois de plus l'extrême volatilité du métier de recycleur de métaux) ", explique TP ICAP Midcap. Le scénario du broker pour 2026 est conforme aux attentes du groupe. Il réitère ainsi son avis 'conserver' sur le titre.

* Renault prend 8%, aidé par une note de Bank of America. La banque américaine, qui se montre plus optimiste sur le secteur automobile européen, a relevé à 'acheter' sa recommandation sur le groupe au losange car "la valorisation témoigne d'une forte sous-évaluation". Elle anticipe une réduction de la pression réglementaire sur les constructeurs automobiles, notamment en matière d'émissions. BoA estime que l'Europe devrait reporter l'interdiction des véhicules thermiques au-delà de 2040. Ces évolutions sont " particulièrement importantes pour un secteur où de nombreuses entreprises pricent déjà une transformation radicale". Les valeurs préférées du courtier dans le secteur sont Continental, Aumovio et Ferrari.

A l'inverse, * OVH Groupe plonge de 15%. Selon les informations de 'Bloomberg', Deep Code, une société contrôlée par Miroslaw Klaba et sa famille, a placé sur le marché 3,6 millions d'actions à un prix unitaire de 7,5 euros, soit avec une décote d'environ 10,9% par rapport au cours de clôture d'hier. Le placement représente environ 2,4% du capital en circulation.

* Worldline chute de 11,9%. Kepler Cheuvreux a dégradé le titre du spécialiste des services de paiements électroniques à 'réduire'. La société a accumulé les déboires cette année conduisant à une chute de l'action de plus de 80% depuis le premier janvier.

* FDJ United trébuche de 4,9%. JP Morgan estime que les hôtels disposent d'un potentiel de surperformance important au sein du secteur des loisirs au sens large, tout en adoptant une approche plus sélective sur des sous-groupes tels que les jeux, la restauration et les bons d'achat. Concernant FDJ, la banque estime que le groupe " a peu de chances de connaître une croissance régulière en 2026 " et dégrade donc le titre à 'sous-pondérer' en ciblant 22,5 euros.

* Airbus recule de 3,7%, limitant la casse après le maintien des objectifs financiers 2025 malgré de moindres livraisons d'avions commerciaux. Sans grosse surprise, l'avionneur a revu à la baisse son objectif de livraison d'appareils commerciaux pour 2025, conséquence de la détection d'un récent problème de qualité chez un fournisseur concernant les panneaux de fuselage des A320. L'entreprise vise désormais la livraison d'environ 790 avions cette année, soit 30 de moins que son objectif initial. À la suite de la découverte de panneaux non conformes, le constructeur aéronautique inspecte tous les appareils concernés, tout en assurant aux compagnies qu'une " part importante " des panneaux devrait être conforme aux spécifications. Ces panneaux ont été fournis par Sofitec Aero SL, un fournisseur basé à Séville. Vendredi, la firme a indiqué avoir livré 72 appareils à 42 clients en novembre, dont 4 appareils de la famille A350, portant les livraisons depuis le premier janvier à 657 unités. Le géant européen devra ainsi expédier plus de 130 avions supplémentaires au cours du dernier mois de 2025 pour atteindre son objectif révisé d'environ 790 appareils.

* Vivendi perd 4,3%. Kepler Cheuvreux a dégradé le titre à 'conserver'.