Bilan hebdo : le CAC40 retombe, Soitec, Vivendi et Valeo chutent
Sous les 8.000 points...
Marche arrière pour le marché parisien qui redonne 2,29% sur cinq séances, à 7.983 points ce vendredi soir. Tout le monde attendait anxieusement Nvidia et la star de l'IA a, une nouvelle fois, affolé les compteurs... Mais cela n'a pas suffi à ramener le calme dans les salles de marché. Le scepticisme persiste en effet autour de l'IA et des niveaux exorbitants de dépenses des géants technologiques américains et de startups pourtant largement déficitaires. Les efforts du patron de Nvidia Jensen Huang pour rassurer concernant les perspectives du secteur en général et de son groupe en particulier n'ont donc pas eu l'effet escompté.
D'autant que les interrogations autour de la politique monétaire américaine sont encore nombreuses. Malgré la fin du 'shutdown' et la parution de quelques indicateurs de conjoncture, dont les chiffres de l'emploi de septembre, le Comité monétaire de la Fed n'a jamais été aussi divisé à moins d'une semaine de la prochaine réunion du FOMC... Les paris sur une réduction des taux d'intérêt de la Réserve fédérale le mois prochain ont néanmoins bondi ce vendredi après que le président de la Fed de New York, John Williams, a déclaré que la Banque centrale pouvait encore réduire ses taux "à court terme" sans mettre en péril son objectif d'inflation.
Sur le marché des devises, l'euro se maintient proche des 1,15/$ entre banques. Le baril de Brent retombe de plus de 3% à 62$ à Londres. L'once d'or fin recule légèrement à 4.070$. Enfin, le bitcoin chute autour des 83.000$.
LES VALEURS
* SES bondit de 11,8%. Davide Leone croit fort en SES et considère le titre comme une bonne affaire, avec un potentiel de hausse à long terme. Le fondateur du hedge fund et sa société éponyme ont renforcé leur participation dans l'opérateur satellites cette année, misant sur le fait que le virage stratégique de l'entreprise vers la défense générera de la valeur à long terme. SES se négocie toujours comme une entreprise de médias et de communications, "mais elle se tourne rapidement vers la défense", a déclaré le dirigeant à 'Bloomberg'. Le fonds spéculatif londonien détient désormais plus de 5% du capital de la société luxembourgeoise. "Elle est en train de devenir l'action du secteur de la défense la moins chère d'Europe", a-t-il affirmé.
* BNP Paribas gagne 2,4% après avoir relevé son objectif de ratio CET1, un indicateur clef, désormais fixé à 13% à l'horizon 2027 contre 12,5% précédemment. La première banque française en termes de capitalisation boursière, qui cite l'amélioration de la profitabilité, la croissance modérée des actifs pondérés et l'accélération des cessions d'actifs, a précisé qu'elle déciderait à la fin de chaque année du montant des capitaux dépassant le nouvel objectif qui serait reversé aux actionnaires. Le groupe a également indiqué avoir reçu l'autorisation de la Banque centrale européenne pour procéder à un programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, qu'il prévoit de lancer en novembre 2025. Le ROTE est confirmé à 13% en 2028, en hausse de +210 points de base par rapport à 2024 et BNP Paribas dit viser une amélioration continue de son coefficient d'exploitation à 61% en 2026 et 58% en 2028.
* Spie avance de 1,2%. Oddo BHF a réitéré son avis 'surperformer' sur la valeur à l'issue d'un roadshow avec le management (CEO, CFO, HIR). Malgré un contexte économique moins favorable, notamment en France, et des effets de phasing pour le High Voltage, la croissance organique en Europe reste soutenue par la transition énergétique et Spie bénéficie, par ailleurs, d'un contexte concurrentiel atomisé permettant de saisir des opportunités de croissance externe " bolt-on " à des prix raisonnables, selon le courtier. Le groupe a par ailleurs remporté l'intégralité des travaux de raccordement et de test de câblage pour le plus grand parc éolien offshore au monde. Un contrat qualifié de majeur par Spie.
A l'inverse, * Soitec plonge de 38%, au plus bas depuis janvier 2017. Le titre de l'entreprise iséroise a été durement sanctionné après des prévisions décevantes. Le management s'attend désormais à une croissance séquentielle de l'ordre de 5 à 9% au T3, contre un consensus d'environ +24%. Les perspectives pour le reste de l'exercice 2026 sont par ailleurs plutôt prudentes, même en l'absence de prévisions fermes à ce stade. Les analystes ont été nombreux à revoir leur copie sur le dossier à l'image de HSBC qui a coupé sa cible de 44 à 25 euros tout en restant à 'conserver'.
* Viridien chute de 17,2%. Bernstein a dégradé le titre à 'performance de marché'. L'analyste parle d'un argumentaire d'investissement " plus complexe " suite au doublement du cours de l'action ces deux derniers mois. Il s'interroge sur les prévisions pour l'exercice 2026, qui pourraient être publiées en février, et estime qu'elles pourraient être revues à la baisse. Le broker s'attend par ailleurs à une hausse de la volatilité du titre, celui-ci étant susceptible de se recorréler avec le prix du pétrole. "Tous les regards seront tournés vers les signes concrets de reprise des investissements d'exploration", ajoute le courtier, qui perçoit toutefois la nomination de Henning Berg au poste de DG comme un signe positif de continuité stratégique.
* Valeo abandonne près de 15%. En amont de sa journée investisseurs, l'équipementier automobile a présenté les objectifs de son nouveau plan stratégique 'Elevate'. Le groupe ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires de 22 à 24 milliards d'euros en 2028, avec un retour de la croissance à partir de 2027, ainsi qu'une progression de sa marge opérationnelle à 6-7% en 2028 et un cash-flow libre après frais financiers nets d'au moins 500 millions d'euros. Cette amélioration de la génération de cash ramènerait le ratio de leverage sous la barre de 1,0x l'EBITDA retraité, alignant ainsi les principaux indicateurs financiers du Groupe sur l'objectif d'une notation 'investment grade' en 2028. Valeo était confronté à un exercice difficile, trouver le juste équilibre entre fixer des objectifs réalistes et atteignables, et insister sur le potentiel d'amélioration, a commenté Jefferies. Il semble que Valeo ait choisi la première option, ce qui n'est certainement pas un mauvais chemin à emprunter, mais susceptible de décevoir, a souligné le courtier.
* Vivendi chute de 13%. Un décrochage à relier à une information du 'Monde' qui croit savoir que "la Cour de cassation recommande de désavouer la Cour d'appel qui avait considéré, en avril, que le groupe breton exerçait un 'contrôle de fait' sur Vivendi". Alors que la Cour de cassation ne rendra sa décision que le 28 novembre, "l'avocat général a rendu un avis que Le Monde a pu consulter préconisant de 'casser' cet arrêt ". Une telle décision, si elle était adoptée par la Cour, exonérerait Bolloré de toute indemnisation des actionnaires minoritaires de Vivendi. Le fonds CIAM, actionnaire minoritaire de Vivendi, à l'origine de de ce feuilleton judiciaire est monté au créneau à la suite de cette information : "ce serait un scandale judiciaire". Contacté par 'Reuters', CIAM a dit espérer que la Cour de cassation ne suive pas les recommandations de l'avocat général. "La Cour de cassation doit a minima renvoyer l'affaire", a indiqué une porte-parole, déplorant dans le cas contraire l'absence de "procès équitable". CIAM conteste la scission de Vivendi en quatre entités distinctes, estimant que la société n'a pas respecté le droit boursier et nui aux actionnaires minoritaires.
* Interparfums perd 12,4%, alors que le groupe n'a pas fourni de prévisions pour 2026, citant des "paramètres favorables et défavorables". 2026 sera une année "tournée vers l'avenir", avec des extensions de lignes sur ses marques actuelles et la préparation des premiers lancements pour Off-White et Longchamp en 2027. "Après plusieurs années de très forte croissance et un chiffre d'affaires pratiquement doublé en quatre ans, 2025 voit sa croissance ralentir", a déclaré Philippe Benacin, PDG, ajoutant que la société se prépare à "une année 2027 très dynamique avec plusieurs lancements majeurs". L'exercice 2026 s'annonce comme une année de transition, caractérisée par un cumul exceptionnel de facteurs défavorables pesant sur la croissance et la profitabilité, a expliqué TP ICAP Midcap. Le broker anticipe une normalisation de la marge opérationnelle vers 16-18%, en retrait par rapport aux niveaux exceptionnels observés post-Covid.
* Kering (-7,6%) va devoir continuer à restructurer son réseau et réduire sa dépendance à l'égard de sa marque phare Gucci pour renouer avec la croissance. Dans une note adressée récemment aux cadres supérieurs du groupe et consultée par 'Reuters', Luca de Meo affirme que son ambition est de "devenir le challenger incontesté du luxe" d'ici cinq à dix ans. Ce document, un résumé d'une note plus détaillée intitulée "ReconKering", offre un premier aperçu complet de la vision stratégique du nouveau patron de Kering. Depuis de longs trimestre, Kering est confronté à une baisse à deux chiffres des ventes de sa marque phare Gucci, tout en ayant accumulé des dettes à la suite d'importantes acquisitions. Dans cette note, L.de Meo fixe un délai de 18 mois pour remettre toutes les marques sur la voie de la croissance, tout en indiquant qu'il faudra trois ans pour retrouver une "performance financière optimale".
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