TOTAL, solide
Bien avant les inquiétudes sur la croissance et la demande chinoise de pétrole, les cours de l’or noir étaient déjà dans une spirale baissière avec le déséquilibre lié à une offre abondante, résultat d’une décennie d’un baril à 100 $ propice aux investissements, et d’une demande insuffisante pour l’absorber. Face à la montée en puissance du pétrole de schiste américain, l’OPEP a décidé de maintenir son niveau de production pour conserver ses parts de marché. Pour une fois, les tensions géopolitiques, centrées sur le Moyen-Orient, n’ont pas soutenu les cours. Maintenant, le retour de l’Iran sur le marché mondial va accentuer l’excédent de production, d’autant plus que ce pays sera peu enclin à trouver un accord avec l’Arabie Saoudite, son adversaire historique.
Récemment, Patrick Pouyanné, arrivé à la tête de TOTAL depuis fin 2014, a annoncé que le recul des résultats du groupe en 2015 se limitera à environ 20 % alors que le prix du pétrole a chuté de 50 % sur la même période.
En effet, le positionnement de TOTAL sur l’ensemble de la chaîne, l’amont avec la production (10 % et pour un tiers en Afrique), le raffinage/chimie (45 % avec une marge de 15 %) et la distribution (45 %) lui confère un profil défensif. Son point mort a été abaissé grâce à des économies de coûts opérationnels augmentées de 50 % (1.5 MD dollars en 2015) et qui devraient atteindre 3 MD$ d’ici 2017. Cette année, TOTAL a ralenti ses investissements en exploration et continuera de le faire en 2016. D’ici 2017, 10 MD$ d’actifs non stratégiques devraient être cédés afin de réduire son endettement. Ses forts investissements antérieurs lui permettent d’ores et déjà d’envisager une hausse de 6/7 % de sa production d’ici 2017, quand le prix du pétrole devrait s’être stabilisé voire se revaloriser, ce qui renforcerait la rentabilité du groupe.
Numéro 1 mondial de l’énergie solaire après le rachat de l’américain Sun Power, TOTAL ne néglige pas les énergies renouvelables et entend y investir 500 M$ par an (solaire, éolien et géothermie).
Son PDG a tenu à confirmer que le dividende versé au titre de 2015 serait au moins équivalent à celui de 2014, soit 2.44 euros, toujours avec une option de versement en action, choisie pour 50 % l’an passé, ce qui avait permis une économie de 3 MDE de cash. Par ailleurs, il a assuré que les effectifs ne constituaient pas pour lui une variable d’ajustement, voulant conserver les compétences nécessaires quand le cycle s’inversera. Son mot d’ordre, la constance, et sa priorité, la solidité du bilan.
Analyse technique
Depuis juin 2014, le titre TOTAL évolue au sein d’un trading range baissier de long terme assez large.
Néanmoins, depuis le point bas du 18 janvier dernier à 36,155, le titre est en phase de reprise technique dont la cible pourrait être un retour sur la MM20 en base hebdomadaire située à 42/43.
Donc, malgré une tendance baissière qui s’est amplifiée depuis le début de l’année avec l’aggravation de la chute des cours du pétrole, nous recommandons l’achat de Total compte tenu de la situation de survente à court terme et des fondamentaux qui restent solides puisque le titre se négocie à moins de 10 fois ses bénéfices et que son rendement avoisine les 6 %.
Nous plaçons donc un ordre d’Achat à 39 avec un objectif à 43, assorti d’un ordre Stop de protection à 37.65. En cas de réussite, le gain sera de 10,25 %. En cas d’échec, la perte serait de 3,38 %
■Dans un contexte de constante dégradation du prix du pétrole depuis 18 mois, le groupe pétrolier intégré s’est placé en mode résistance.
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