Wall Street : prises de bénéfices après les sommets
Léger repli...
Peu de catalyseurs, peu d'actualités, et peu d'initiatives. Voici quelques mots pour résumer ce début de séance à Wall Street. L'indice large S&P 500 qui a atteint un nouveau sommet historique la semaine passée, recule de 0,42% à 6.901 pts, tandis que le Dow Jones cède 0,46% à 48.485 pts. Le Nasdaq se replie de 0,65% à 23.440 pts. Bien que toujours proche de ses sommets, la place américaine semble réticente à aller plus haut en l'absence de nombreux opérateurs pour cette semaine écourtée entre Noël et le nouvel an.
Les chiffres de l'emploi publiés par ADP et le compte rendu de la réunion de décembre de la Fed seront au centre de l'attention mardi, alors que Wall Street espère que la dynamique positive observée cette année se poursuivra en 2026 malgré les doutes autour des valorisations des stars de l'IA et les incertitudes relatives au calendrier de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les tensions sur les bilans, tant sur le marché du crédit privé que du côté de la dette des entreprises, continuent également de s'accumuler, alors que les conflits géopolitiques sont loin d'avoir disparu des radars.
"La question de savoir si l'IA est une bulle restera au coeur des préoccupations des investisseurs en 2026", indique à 'Bloomberg' Richard Flax, directeur des investissements chez Moneyfarm. "L'ampleur des investissements actuels et le rythme de l'innovation font que même les plus sceptiques ne peuvent ignorer son influence sur les marchés et l'économie réelle".
Du côté de la politique monétaire, si la Fed a abaissé les taux au début du mois et n'a prévu qu'une seule nouvelle réduction l'année prochaine, les traders anticipent au moins deux autres baisses et s'attendent à ce que le prochain président de la Fed adopte une position accommodante. Sur le front géopolitique, le dossier ukrainien reste au centre de l'attention alors que les discussions se poursuivent pour tenter de trouver un accord de paix. Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche être "très proche" d'un accord sur le plan de paix pour l'Ukraine à l'issue d'une rencontre avec son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, qu'il recevait en Floride, même si les deux dirigeants ont admis que des points épineux restaient encore à régler.
Alors que les trois grands indices américains affichent des hausses entre 15 et 22% depuis le premier janvier, les stratèges de Wall Street s'attendent à ce que le marché poursuive sa progression en 2026. Les équipes de JP Morgan Chase et HSBC prévoient par exemple que l'indice atteindra 7.500 points d'ici la fin de l'année prochaine. Morgan Stanley et Deutsche Bank sont encore plus optimistes, fixant leurs objectifs à respectivement 7800 et 8.000 points. "Malgré les inquiétudes liées à la bulle de l'IA et aux valorisations, nous estimons que les multiples élevés actuels anticipent à juste titre une croissance des bénéfices supérieure à la tendance, un boom des investissements dans l'IA, une augmentation des dividendes versés aux actionnaires et une politique budgétaire plus accommodante", affirme Dubravko Lakos-Bujas, directeur de la stratégie actions chez JP Morgan.
Sur le marché des métaux, l'or et l'argent consolident après avoir touché de nouveaux sommets. La relique barbare cède 4,5% à 4.330$ l'once tandis que le métal blanc chute de près de 10% après avoir franchi la barre des 80 dollars l'once pour la première fois à la suite d'une ascension historique alimentée par des opérations spéculatives et un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande. Le cuivre, métal essentiel aux énergies renouvelables et aux réseaux électriques, subit également quelques prises de profits après avoir touché un nouveau sommet ce matin à Londres. Sur le Nymex, le baril de brut WTI (contrat février) reprend 2,5% à 58,2$. Du côté des devises, le billet vert peine à rebondir tandis que le Bitcoin perd 0,25% à 87.665$.
Dans l'agenda du jour, les promesses de ventes de logements de novembre ont agréablement surpris tandis que l'Indice manufacturier de la Fed de Dallas est resté en territoire négatif en décembre (-10,9 contre -6 attendu).
Les valeurs
* DigitalBridge (+9,7%). Comme pressenti, SoftBank Group va acquérir la société de capital-investissement DigitalBridge, spécialisée dans les centres de données, pour un montant de 4 milliards de dollars, dette comprise. Le conglomérat japonais va racheter la firme cotée à New York pour 16 dollars par action en numéraire, ont annoncé les deux entreprises dans un communiqué. Cette acquisition s'inscrit dans la stratégie de SoftBank visant à investir dans l'infrastructure numérique qui alimente l'essor de l'intelligence artificielle. La transaction devrait être finalisée au second semestre 2026, sous réserve des approbations réglementaires.
Masayoshi Son, fondateur milliardaire de SoftBank, entend tirer profit de la forte demande en infrastructures numériques, elle-même alimentée par le développement de l'IA. L'année écoulée a été marquée par une vague d'opérations de plusieurs milliards de dollars dans ce secteur, principalement axées sur les centres de données et la puissance de calcul nécessaire au développement et à l'exploitation de cette technologie. DigitalBridge, dirigée par Marc Ganzi, gérait environ 108 milliards de dollars d'actifs à fin septembre, selon son site web. La société investit dans des secteurs verticaux tels que les centres de données, les tours de téléphonie cellulaire, les réseaux de fibres optiques, les petites cellules et l'infrastructure périphérique. Son portefeuille comprend des opérateurs d'infrastructures numériques tels que AIMS, AtlasEdge, DataBank, Switch, Vantage Data Centers et Yondr Group.
* Lululemon Athletica gagne un peu de terrain à Wall Street. Le fondateur du distributeur de vêtements en difficulté, Chip Wilson, veut du changement au sein du conseil d'administration, avant la sélection d'un nouveau directeur général. Celui qui reste l'un des principaux actionnaires de Lululemon a proposé le nom de trois candidats pour prendre la tête de l'entreprise lors de l'assemblée générale annuelle de 2026 : Marc Maurer, ancien co-DG d'On Holding, Laura Gentile, ancienne directrice marketing d'ESPN, et Eric Hirshberg, ancien DG d'Activision. Lululemon a annoncé en début de mois que Calvin McDonald quitterait son poste de DG fin janvier et que l'entreprise était à la recherche de son successeur. Parallèlement, le fonds activiste Elliott Investment Management a acquis une participation de plus d'un milliard de dollars dans la société.
"L'annonce récente du changement de DG constitue le troisième échec total du conseil d'administration en matière de supervision, sans plan de succession clair ", a déclaré C.Wilson dans un communiqué. "Les actionnaires n'ont aucune confiance dans la capacité de ce conseil à sélectionner et à soutenir le prochain DG sans l'expertise d'un conseil possédant une meilleure connaissance des produits". La croissance de l'entreprise basée à Vancouver a ralenti ces derniers trimestres et cette tendance devrait se poursuivre, selon le marché, alors que le groupe est confronté à une concurrence féroce de la part de jeunes entreprises comme Alo Yoga et Vuori, ainsi qu'aux contrefaçons proposées par des détaillants à bas prix. La croissance des ventes est proche de son plus bas niveau depuis l'entrée en bourse de Lululemon en 2007...
* Nvidia (-2%). Comme annoncé mi-septembre, la star de l'IA a bien acquis une participation de 5 milliards de dollars au capital d'Intel. Dans un document réglementaire dévoilé ce jour, le leader des puces pour l'intelligence artificielle indique avoir acheté plus de 214,7 millions d'actions Intel à un prix unitaire de 23,28 dollars par le biais d'un placement privé. Une opération considérée comme une bouée de sauvetage financière majeure pour le fabricant de puces après des années d'erreurs et d'investissements massifs dans l'expansion de ses capacités de production, qui ont mis à rude épreuve ses finances. Les autorités antitrust américaines avaient donné leur feu vert à l'investissement de Nvidia dans Intel début décembre.
* Novo Nordisk perd du terrain (-1,4%) à la suite à des informations selon lesquelles le fabricant de médicaments contre l'obésité Wegovy aurait réduit de moitié le prix de son traitement dans certaines régions de Chine. Le média local 'Yicai' a rapporté que le laboratoire pharmaceutique danois avait baissé ses prix dans certaines provinces et sur la plateforme de vente en ligne JD.com avant l'expiration de son brevet en mars.
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