Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      
7 981.07 PTS
+0.34 %
7 908.0
-0.6 %
SBF 120 PTS
6 024.42
+0.29 %
DAX PTS
23 278.85
+0.5 %
Dow Jones PTS
45 752.26
-0.84 %
24 054.38
-2.38 %
1.153
+0.01 %

Angle mort de l'IA: quand les outils échouent à détecter leurs propres faux

| AFP | 169 | Aucun vote sur cette news
Les chatbots générés par l'IA échouent souvent à distinguer le vrai du faux
Les chatbots générés par l'IA échouent souvent à distinguer le vrai du faux ( Chris Delmas / AFP )

Lorsque des Philippins indignés ont utilisé un assistant virtuel ("chatbot") dopé à l'IA pour vérifier la photo virale d'un parlementaire impliqué dans un scandale de corruption, l'outil n'a pas détecté qu'elle était fabriquée. Il l'avait pourtant lui-même générée.

Les internautes se tournent de plus en plus vers des chatbots pour vérifier des images en temps réel. Mais ces outils échouent souvent, interrogeant sur leurs capacités à détecter les images factices, à un moment où les grandes plateformes réduisent la vérification humaine.

Dans de nombreux cas, ils identifient comme authentiques des images générées par l'IA, ce qui accentue la confusion dans un univers numérique saturé de faux visuels.

Les outils de vérification "sont principalement entraînés sur des schémas linguistiques et manquent de la compréhension visuelle nécessaire pour identifier correctement les images générées ou manipulées", explique Alon Yamin, PDG de Copyleaks, une plateforme de détection de contenus IA.

"Les chatbots donnent souvent des évaluations incohérentes ou trop générales, ce qui les rend peu fiables pour des tâches comme la vérification ou l'authentification."

Aux Philippines, une image fabriquée a ainsi circulé sur les réseaux sociaux impliquant Elizaldy Co, ex-député impliqué dans une vaste affaire de corruption concernant des projets fictifs de contrôle des inondations, qui auraient coûté des centaines de millions de dollars au contribuable.

La photo montrait l'ex-député au Portugal, alors qu'il aurait dû se trouver aux Philippines à la disposition de la justice. Lorsque des internautes ont interrogé l'assistant IA de Google pour savoir si la photo était authentique, l'IA a répondu à tort par l'affirmative.

Elizaldy Co n'est en réalité jamais réapparu en public depuis le début de l'enquête.

Les vérificateurs de l'AFP ont retrouvé le créateur de l'image et établi qu'elle avait été précisément générée par l'IA de Google.

Google n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur ce sujet.

"Distinguable de la réalité"

L'AFP a trouvé d'autres occurrences d'IA incapables de reconnaître leurs propres créations.

Lors des violentes manifestations du mois dernier au Cachemire pakistanais, des internautes ont partagé une image censée montrer des hommes marchant avec des drapeaux et des torches.

Une analyse de l'AFP a révélé qu'elle avait été créée avec le modèle Gemini de Google. Mais Gemini et Copilot (Microsoft) l'ont identifiée comme authentique.

"Ces modèles (d'IA) sont programmés uniquement pour bien imiter", explique à l'AFP Rossine Fallorina, du centre de recherche Sigla. "En un sens, ils ne peuvent que générer des choses qui imitent correctement. Ils ne peuvent pas déterminer si cette imitation est réellement distinguable de la réalité".

Plus tôt cette année, le Tow Center for Digital Journalism de l'université américaine Columbia a testé sept chatbots IA – dont ChatGPT, Perplexity, Gemini et Grok (une IA appartenant à Elon Musk) – sur 10 photos de photojournalistes.

Tous ont échoué à identifier correctement la provenance des images qui leur étaient soumises, selon l'étude.

"Choqué"

L'AFP a retrouvé l'auteur de la fausse photo d'Elizaldy Co, qui a dépassé le million de vues sur les réseaux: un développeur web philippin qui affirme l'avoir créée "pour s'amuser" avec Nano Banana, le générateur d'images IA de Gemini.

"Malheureusement, beaucoup de gens y ont cru", confie-t-il, sous couvert d'anonymat pour éviter les représailles. "J'ai modifié mon post en précisant +image générée par IA+ pour stopper la propagation, car j'étais choqué par le nombre de partages."

Ces cas montrent à quel point les photos générées par IA peuvent être indiscernables des images réelles. Et la tendance inquiète, alors que les internautes délaissent les moteurs de recherche traditionnels au profit des outils IA pour s'informer et vérifier des contenus.

Le géant américain Meta, qui contrôle Facebook et Instagram, a annoncé en début d'année la fin de son programme de fact-checking aux Etats-Unis pour le remplacer par un système de "notes de communauté", écrites par des utilisateurs, sur le modèle du réseau social X d'Elon Musk.

L'AFP collabore en revanche toujours avec Meta dans 26 langues, en Asie, Amérique latine et dans l'Union européenne.

Les chercheurs estiment que les modèles d'IA peuvent aider les fact-checkers professionnels à géolocaliser rapidement des images et repérer des indices visuels. Mais ils avertissent qu'ils ne peuvent pas remplacer le travail humain.

"On ne peut pas compter sur les outils IA pour combattre l'IA à long terme", insiste Rossine Fallorina.

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
Actions les plus vues

Classement des actions les plus vues, pour la période du vendredi 14 novembre 2025 au jeudi 20 novembre 2025, des marchés Euronext Paris, Bruxelles, Amsterdam, Growth Paris, NASDAQ et NYSE sur le site et l'application Bourse Direct.

CONTENUS SPONSORISÉS
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 20/11/2025

Des opérateurs à la Bourse de New York, le 19 novembre 2025 ( CHARLY TRIBALLEAU / AFP )La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, portée par les bons résultats du géant des puces…

Publié le 20/11/2025

Le géant américain des puces électroniques Nvidia est resté sur un rythme de croissance effréné au troisième trimestre de son exercice décalé ( Hector RETAMAL / AFP/Archives )Le géant…

Publié le 19/11/2025

Le bénéfice net pour le 3e trimestre, terminé fin octobre, a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars. ( JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives )Le géant…

Publié le 19/11/2025

L'Union européenne a annoncé mercredi une série de mesures visant à réduire le fardeau réglementaire dans le domaine de l'intelligence artificielle et des données ( Nicolas TUCAT / AFP )…

Publié le 19/11/2025

Des serveurs dans un centre à Dublin, le 10 décembre 2018 ( PAUL FAITH / AFP/Archives )Avec ses vastes fermes de serveurs, l'Irlande est devenue un pôle mondial de l'informatique en nuage,…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 20/11/2025

Après séance, Nvidia a rassuré le marché en annonçant une accélération de la croissance de son chiffre d’affaires après plusieurs trimestres plus modérés et en présentant des prévisions…

Publié le 20/11/2025

Votre rendez-vous quotidien avec les petites et moyennes capitalisations ! Chaque jour, retrouvez l’analyse d’Eric Lewin sur les valeurs Small & Mid Caps du moment qui font l’actualité.

Publié le 20/11/2025

Eiffage a remporté un second contrat pour la construction des infrastructures du circuit urbain de Madrid en Espagne. Le montant de ce marché s’élève à 68 millions d’euros. Eiffage…

L'ouverture de votre compte Bourse Direct est gratuite et s'effectue en ligne en quelques minutes.

Dans le cas d'un transfert de compte, Bourse Direct prend en charge 100% de vos frais, à hauteur de 200 € par compte.

Offres Bourse

Des offres pensées pour votre profil.

Jusqu'à 200€ offerts* !

Découvrir

*Voir conditions