La société biopharmaceutique Pharnext SCA fait un tour d'horizon sur les sujets opérationnels, stratégiques et financiers dans le prolongement des récentes annonces...

Les données issues de l'essai pivot de Phase III (essai Premier) de PXT3003, le candidat médicament de Pharnext dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A (CMT1A), nécessitent une analyse approfondie toujours en cours.

Pharnex confirme, comme annoncé le 28 février, attendre avant l'été 2024, les résultats de l'essai de Phase III mené actuellement en Chine par son partenaire Tasly (par l'intermédiaire de leur joint-venture commune dont Pharnext détient 30%), qui a acquis les droits de licence pour PXT3003 en Chine en 2017.
Si les résultats de l'étude conduite en Chine sont négatifs, Pharnext tirera les conclusions nécessaires en lien avec les actionnaires de la société. Si les résultats de l'étude conduite en Chine sont positifs, Pharnext poursuivra son dialogue avec la FDA et l'EMA pour convenir d'un processus d'enregistrement de PXT3003 dans la CMT1A.

Compte tenu des données d'ores et déjà en sa possession et des perspectives favorables offertes en cas de résultats positifs de l'étude conduite en Chine, Pharnext estime disposer de suffisamment d'éléments satisfaisants pour maintenir son exploitation au moins jusqu'à la réception des résultats.

Quelle valorisation des droits de PXT3003 ?

Comme annoncé le 27 novembre 2023, Pharnext a fait le choix d'attendre la publication des résultats de l'étude clinique avant de signer un accord d'exclusivité avec un des laboratoires candidats permettant de valoriser PXT3003. A cette date, la société avait reçu 3 offres principales, dont 1 engageante et 2 non engageantes, de la part de laboratoires pharmaceutiques.

A ce jour, les 3 principaux candidats déclarés restent dans l'attente des conclusions définitives des analyses en cours et des résultats de l'étude menée en Chine et aucun n'a formellement déclaré son retrait du processus. D'ailleurs, des réunions de travail sont d'ores et déjà programmées avec certains candidats pour analyser les données actuelles. La société souhaite que les candidats puissent actualiser leur position en termes d'intention et de valorisation.

Trésorerie et réduction des coûts

Pharnext a engagé un plan drastique de réduction de ses coûts avec l'objectif de faire passer la consommation de trésorerie liée à l'exploitation courante de 2 millions d'euros par mois en moyenne au cours du 1er semestre 2023 à entre 0,5 et 0,9 ME par mois en moyenne dès le 1er semestre 2024. Au mois de février 2024, la consommation de trésorerie par les activités a été de 0,57 ME.

Si les résultats de l'étude conduite en Chine sont positifs, la société pourra réactiver un certain nombre de dépenses, avec un budget de relance estimé entre 1 et 1,5 ME par mois dans la perspective d'une demande d'enregistrement de PXT3003 dans la CMT1A par la FDA et l'EMA. Dans ce cas, la société prévoit de faire supporter tout ou partie de ces coûts additionnels par les candidats aux droits sur PXT3003.

Pharnext travaille à la mise en adéquation de ses ressources financières et de ses engagements en lien avec ses principaux partenaires. Ces discussions ont été initiées dans le cadre d'une conciliation, procédure confidentielle qui a été ouverte sous l'égide du Tribunal de commerce de Paris, à la demande de la société.

Au 8 mars, Pharnext disposait d'une trésorerie de 184 kE et de capacités de tirage théoriques de 11,9 ME dans le cadre du contrat de financement mis en place avec la société Global Tech Opportunities 13.
Outre sa consommation de trésorerie, la société doit faire face aux principaux engagements suivants : un endettement financier brut de 6 ME, composé essentiellement de la convention de trésorerie entre Néovacs et Pharnext (3 ME) et des obligations souscrites par Global Tech Opportunities 13 et non converties en actions (3 ME) ; dettes n'ayant pas vocation à être remboursées en numéraire à court terme ; des dettes fournisseurs d'un montant de l'ordre de 7 ME, principalement composées des factures émises par les partenaires dans le cadre des essais cliniques.

Environ 30% de ces dettes (en valeur) sont aujourd'hui contestées par Pharnext. La conciliation en cours a pour objectif de renégocier le montant et l'échéance des dettes supportées par la société. Plusieurs créanciers significatifs, représentant plus de 50% des dettes en valeur et normalement près de 80% d'ici à quelques semaines, ont donné leur accord pour, le cas échéant, suspendre l'exigibilité de leur créance dans l'attente des résultats de l'étude menée en Chine, ce qui conforte le principe de continuité d'exploitation à court terme.

Point sur l'assemblée générale

Le 15 février, les actionnaires de Pharnext étaient convoqués en Assemblée générale avec pour objectif d'engager une discussion sur la situation et les perspectives de la société. Cependant, l'AG n'a pu valablement se tenir, faute de quorum. La procédure de conciliation en cours a eu pour effet de suspendre la procédure d'alerte des Commissaires aux comptes à l'origine de cette convocation. Il n'est donc pas prévu, à court terme, de nouvelle convocation.

Prochaines étapes de la conciliation

La conciliation en cours est ouverte pour une durée de 3 mois, soit jusqu'au 15 mai 2024, prorogeable 1 mois, afin de permettre à la société de poursuivre son activité jusqu'à l'analyse complète des données de l'essai Premier et, surtout, l'obtention des résultats de l'étude conduite en Chine.
Cette période doit donner à la société le temps de restructurer son passif et préparer les prochaines étapes post-annonce de ces résultats.

Cotation des actions

Pharnext a demandé à Euronext la suspension de la cotation de ses actions à compter du 6 mars, dans l'attente de la publication de ce présent point. Par conséquent, la reprise de cotation des actions se fera à compter de la séance du 12 mars.

Pharnext entend publier ses comptes annuels 2023, au plus tard le 30 avril 2024.

"L'horizon est clairement fixé et les résultats de l'étude conduite en Chine seront un tournant pour Pharnext. S'ils sont positifs, nous aurons à nouveau l'opportunité de créer beaucoup de valeur. S'ils sont négatifs, nous déciderons avec les actionnaires de la société ce que nous souhaitons faire", commente Hugo Brugière, gérant de Pharnext.