En Indonésie, les survivants tentent de se reconstruire sous la menace de nouvelles pluies
En Indonésie, les survivants tentent de reconstruire leur vie après les inondations qui ont fait plus de 1.600 morts dans quatre pays de la vaste région, mais l'inquiétude demeure face à la lenteur de l'aide et l'annonce de nouvelles pluies.
Alors que le dernier bilan pour l'Indonésie s'établit à 846 morts et 547 disparus, tous à Sumatra, la pluie tombait de nouveau vendredi à sur Banda Aceh, à l'extrémité occidentale, selon un journaliste de l'AFP.
Région la plus touchée par les destructions, "Aceh pourrait connaître des pluies fortes à très fortes aujourd'hui (vendredi) et demain", a prévenu l'agence métérologique indonésienne.
Après les fortes précipitations de le semaine dernières, au moins 479 personnes sont mortes au Sri Lanka et en Asie du Sud-Est, 276 morts ont été recensés en Thaïlande et deux en Malaisie.
Au Vietnam, des pluies torrentielles ont aussi inondé des milliers de logements dans la province de Lam Dong (sud) jeudi faisant au moins deux morts, selon le média Voice of Vietnam qui a fait état de 16 glissements de terrain.
A Sumatra, dans l'ouest de l'Indonésie, près de 500.000 habitants occupent encore des abris temporaires, alors que maisons, routes et canalisations ont été fortement endommagées.
"L'état de notre maison était inimaginable (...) Elle était recouverte de terre jusqu'au plafond. Tout autour, des monceaux de bois", a témoigné Rumita Laurasibuea.
Pour ce fonctionnaire de 42 ans, réfugié dans un lycée, se relever des inondations "pourrait prendre plus d'un an".
Pour les habitants encore traumatisés, de nouvelles pluies risquent d'être synomymes de nouvelles souffrances.
"Nous sommes toujours inquiets... Si la pluie revient, où irons-nous ? Si l'école rouvre, où pourrons-nous loger?", s'interroge Rumita.
situation "très critique"
"C'est une calamité à laquelle nous devons faire face", constate Hendra Vramenia, 37 ans, qui a fui son village de Kampung Dalam dans le sud-est d'Aceh et se dit inquiet car nombreux sont ceux qui, dans les zones non encore atteintes par l'aide humanitaire, sont menacés de famine.
"La situation est très critique et déchirante en raison des difficultés d'accès à l'aide", a confirmé Nanang Subana Dirja, directeur général de l'ONG Secours islamique indonésien.
"Dans certains endroits, l'eau n'a toujours pas reflué. Les coupures de courant et l'instabilité du réseau perturbent souvent nos communications et celles de notre personnel", a-t-il ajouté.
Au Sri Lanka, les inondations commencent à se résorber, selon les autorités, même si le pays reçoit à nouveau de fortes précipitations depuis jeudi.
Dans la ville de Gampola, dans le centre du pays, les habitants s'activaient vendredi pour déblayer la boue.
"Nous recevons l'aide de volontaires d'autres régions pour ce nettoyage", a déclaré à l'AFP le religieux musulman Faleeldeen Qadiri à la mosquée Gate Jumma.
"Nous avons calculé qu'il faut dix hommes et une journée entière pour nettoyer une seule maison", a ajouté un bénévole qui s'est présenté sous le nom de Rinas. Personne ne peut y arriver seul".
"Poursuites pénales"
Une grande partie de l'Asie connaît actuellement la pleine saison de la mousson, souvent à l'origine d'inondations.
Selon les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.
Mais écologistes et experts et même le gouvernement indonésien ont souligné la responsabilité de la déforestation dans les crues soudaines et les glissements de terrain.
L'Indonésie figure parmi les pays qui enregistrent les plus fortes pertes forestières annuelles, avec plus de 240.000 hectares de forêt primaire disparus en 2024.
Jakarta a annoncé mercredi la révocation des permis de huit entreprises soupçonnées d'avoir aggravé les effets de la catastrophe.
Si leur implication dans l'exploitation forestière illégale ou le défrichement de terres est démontrée, "les enquêtes pourraient donner lieu à des poursuites pénales", a déclaré le ministre de l'Environnement Hanif Faisol Nurofiq.
L'ampleur de la catastrophe à Sumatra rend les opérations de secours difficiles.
Interrogé sur la possibilité de sollicter l'aide internationale, comme l'a fait le Sri Lanka, l'Indonésie a assuré cette semaine pouvoir faire face seule, malgré les appels d'ONG et de responsables politiques et les témoignages de sinistrés dénonçant l'insuffisance des mesures prises.
burs-jhe/ebe/pt
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