Le non coté séduit grâce à l’assurance vie
Portée par la fiscalité avantageuse, l’assurance vie devient la principale porte d’entrée des épargnants vers les actifs non cotés. Cette dynamique a permis à ces fonds de voir leur collecte bondir de près de 30% l’année dernière.

Les actifs non cotés, ou « actifs privés », ont connu une forte dynamique l'an passé. D’après l’étude annuelle de France Invest présentée le 15 avril 2025, la collecte de ces fonds investis dans le non coté accessibles aux particuliers a atteint 2,65 milliards d’euros en 2024, contre 2,05 milliards en 2023. Cette croissance de 29% est largement portée par les contrats d’assurance vie. Ce placement représente 76% des montants levés l’année dernière, soit 2,01 milliards d’euros.
Parmi les 117 fonds analysés dans l’étude, on trouve des véhicules d’equity direct et indirect, de dette privée, d’infrastructures et de stratégies diversifiées. La place prépondérante de l’assurance vie se confirme aussi dans les encours : sur les 10,83 milliards d’euros gérés au 31 décembre 2024, 66% sont logés dans des unités de compte (UC) de contrats d’assurance vie.
Un cadre favorable à l’investissement
Si le non coté au sein de l’assurance vie séduit autant, c’est d’abord grâce au développement de l’offre, notamment depuis les assouplissements entrés en vigueur dans le cadre de la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019, qui a supprimé les limitations d’investissement dans des fonds communs de placement à risques (FCPR).
La fiscalité avantageuse de l’enveloppe joue aussi un rôle déterminant. Au-delà de huit ans de détention, les gains issus des retraits (ou « rachats ») sont exonérés d’impôt dans la limite de 4.600 euros par an pour une personne seule, et de 9.200 euros pour un couple marié ou pacsé. L’assurance vie offre également des facilités de transmission du capital.
Un rendement attractif, malgré les frais
Investir dans le non coté permet aussi de diversifier son portefeuille, avec des perspectives de rendement intéressantes. Sur la période 2013-2022, les fonds UC non cotés ont affiché des performances moyennes annuelles allant de 4,5% à 6,7%, selon leur typologie.
Ces performances doivent, toutefois, être pondérées par les frais, qui peuvent atteindre jusqu’à 3,34 % annuels. Mais le taux moyen des frais réellement appliqué en 2024 s'est élevé à 2,62%, selon France Invest. Comme toujours avec les UC, le capital n’est pas garanti : les moins-values éventuelles sont supportées par l’épargnant.
Une dynamique appelée à se renforcer
L’intérêt croissant pour les actifs non cotés ne devrait pas faiblir. Depuis le 24 octobre 2024, la loi Industrie verte (LIV) impose aux contrats d’assurance vie multisupports en gestion profilée de consacrer une part minimale de leurs investissements à cette classe d’actifs : 4% pour les profils équilibrés, 8% pour les profils dynamiques.
Source : Étude France Invest – Accès des particuliers au non coté (PDF)