Marine Tondelier, plus que jamais en campagne pour 2027

La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, qui porte en étendard l'union de la gauche pour la présidentielle de 2027, se dévoile dans un livre, laissant peu de doute sur son intention d'être candidate, même si dans son parti, certains ne cachent pas leur scepticisme.
"Demain ...si tout va bien" (Albin Michel), titre de son livre qui paraît ce mercredi, révèle l'état d'esprit de la dirigeante connue pour sa veste verte: Marine Tondelier veut continuer à croire "qu'un autre avenir est possible" et entend ferrailler jusqu'au bout pour donner une chance à une candidature commune de toute la gauche et des Écologistes.
Celle qui a émergé médiatiquement le 1er juillet 2024 sur France Inter, voix cassée par l'émotion, pour dénoncer "le comportement de lâche et de privilégié" du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui s'opposait au désistement républicain pour un candidat LFI face au RN, n'a cessé depuis de défendre le rassemblement de toute la gauche et l'instauration d'une primaire.
Et ce alors que les deux responsables de gauche les mieux placés dans les sondages, le président de Place publique, Raphaël Glucksmann, et le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, refusent d'y participer, affirmant avoir des positions irréconciliables.

"Je ne lâcherai rien", persiste l'écologiste. "On ne gagnera pas si Raphaël Glucksmann tout seul et Jean-Luc Mélenchon tout seul sont candidats".
Après un déplacement à Bram (Aude), chez la présidente d'Occitanie Carole Delga, très anti-LFI, où elle s'est fait huer en appelant à une primaire incluant les Insoumis, elle se rend le week-end prochain aux rencontres de Place publique à La Réole (Gironde).
Les terres hostiles ne lui font pas peur. Elle a fait du rire "une arme" et s'est forgée en combattant l'extrême droite dans un des fiefs du Rassemblement national, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Une expérience racontée dans un précédent livre ("Nouvelles du Front") et qu'elle relate à nouveau au travers d'anecdotes.
Dans son livre qu'elle a voulu "feel good" (qui fait du bien), pour "montrer que la politique et l'écologie, ce n'est pas déprimant" et "lutter contre la résignation", elle dévoile aussi son amour pour le bassin minier où elle vit encore, ses "racines qui sentent parfois l'huile" des frites, son histoire familiale, et sa façon de faire de la politique.
"Mozart de l'empathie"
Si son livre n'est "pas un programme", elle y laisse entrevoir quelques grands thèmes qu'elle entend défendre: lutter contre la solitude - une "violence sociale qui amplifie les inégalités" - placer l'enfance au centre de l'action gouvernementale et défendre une "écologie populaire", qui suppose de "modifier notre manière de militer et de convaincre".
Car l'écologiste de 39 ans ne veut pas se cantonner au rôle de "gentils organisateurs de la primaire" mais être "le moteur de l'union". Et même sa candidate pour 2027. Quitte à s'insurger quand l'institut Ifop ne teste pas une candidature verte à la présidentielle, dans un sondage très commenté paru lundi.
Alors qu'un conseil fédéral de son parti aura lieu les 4 et 5 octobre, pour valider le processus de désignation (dont le premier tour aura lieu du 5 au 8 décembre) du candidat écologiste dans la primaire, sa nomination fait peu de doute.
Ses opposants lui reprochent d'avoir "verrouillé" le parti, qu'elle dirige depuis décembre 2022 (elle a été largement réélue en avril), et d'avoir tout fait pour qu'il n'y ait qu'une seule candidature écologiste à la primaire.
"Elle a pris une surface médiatique très forte comme jamais une secrétaire nationale n'a eu à ce poste", justifie un cadre du parti.
Mais "décider qu'il n'y aura qu'une seule personne par parti, ne signifie pas que ce soit la meilleure personne qui soit désignée", estime une parlementaire.
Une autre élue verte souligne que "la question de la popularité et de la capacité à dépasser le socle premier des militants, c'est essentiel". Avant de nuancer: "Mais l'expérience et l'analyse internationale sont des éléments importants".
"Sur quel critère doit-on fonder le fait qu'une personne est apte ou inapte à exercer le pouvoir", interroge Marine Tondelier dans son livre. Plus qu'un "Mozart de la Finance", elle plaide pour "un Mozart de l'empathie".
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