Focus sur PERNOD RICARD
PERNOD RICARD, à stocker
Etude réalisée le 13/06/2016
Le marché a sanctionné le résultat des 9 premiers mois de l’exercice décalé du numéro deux mondial des vins et spiritueux, affecté par un rempli persistant de ses ventes en Chine, mais ses ambitions sur ce marché et aux USA restent intactes.
Le chiffre d’affaires du 1er trimestre 2016 a particulièrement déçu (+ 1 % seulement) avec notamment un recul de 10 % en Chine en raison d’un Nouvel an chinois plus précoce et sous l’effet depuis trois ans des campagnes anti-ostentation et lois anti-corruption qui ont fait chuter les ventes des alcools haut de gamme, cognac en tête. Actuellement, le marché asiatique représente un tiers de ses ventes mondiales, les USA (son premier marché) 17 % et la France 8 %.
Depuis la crise économique de 2008, Pernod Ricard a fait de la « premiumisation » de ses marques un de ses axes prioritaires, une stratégie qui lui a permis de devenir leader dans la catégorie des super et ultra-premium avec 14 marques stratégiques (Ricard, Chivas Regal, Jameson, Malibu, Martell, Mumm, Perrier Jouët, Avion, Absolut …) qui représentent 3/4 de ses ventes. L’acquisition en début d’année du gin artisanal allemand multi médaillé Monkey s’inscrit dans cette démarche. A contrario, un essoufflement de certaines de ses marques emblématiques, telles Ricard ou Ballantines, a été constaté.
En Asie, le groupe français pense avoir trouvé la parade pour se relancer en ciblant la classe moyenne en plein essor qui représentait 26 % de la population en 2010, 35% en 2015 et qui devrait atteindre 48 % en 2020 et 58 % en 2025, selon la société. En Chine, si le cognac (Martell) résiste, les ventes de whiskies ont chuté et le mode de consommation s’est modifié. Même si Pernod Ricard n’attend pas d’embellie en Chine en 2016, la société s’adapte en offrant des produits plus accessibles et mise sur l’explosion des ventes digitales avec des volumes en hausse de 33 % sur le début d’année.
En Inde en revanche, les ventes montent en puissance (9 % du total soit autant qu’en chine) avec une accélération des alcools premium, notamment pour les whiskies (Ballantines + 42 % et Chivas + 12 %) et aussi le succès de ses marques locales (Blenders Pride, Royal Stag, Absolut India).
Quant à l’Amérique du Nord, sa première zone de chalandise, Pernod Ricard compte y renforcer la dynamique en cours avec des parts de marché significatives (Jameson 20 % du marché local) et les succès de Martell et Glenlivet en se dotant d’une nouvelle organisation destinée à façonner les grandes marques de demain.
Avec la fin de l'embargo américain sur Cuba, le prochain enjeu majeur pour Pernod Ricard sera la distribution par tout le groupe de la marque Havana Club, le rhum cubain de référence dans le monde entier, et la conquête du marché des Etats-Unis, 3ème marché mondial du rhum.
Par ailleurs, la société travaille à réduire un niveau d’endettement (3.5 fois l’Ebitda) qui pourrait le gêner pour une acquisition d’envergure en réalisant des émissions obligataires utilisées pour rembourser une dette existante plus coûteuse et en allonger la maturité. Le relèvement de sa note de crédit par l’agence Moody’s de Baa3 à Baa2, avec une perspective stable, devrait l’y aider.
La sous performance récente du titre Pernod Ricard peut constituer un point d’entrée malgré la lenteur de la reprise de ses ventes et offrir à terme un levier opérationnel intéressant.
Analyse technique :
Depuis son plus bas de mars 2000 (12.45) et une fois passé la phase de correction de 2008 (+ bas à 35.04), la configuration haussière du titre Pernod Ricard n’a pas connu de revirement brutal, tout au plus des phases de consolidation à l’image de celle en place depuis le top historique réalisé en avril 2015 à 116.82.
Le retour ponctuel et récent sous la moyenne mobile à 20 mois placée à 101.90 induit une connotation négative à l’image de la situation du CAC40 au cours de ce premier semestre.
Structurellement, cette évolution n’a pas remis en cause la dynamique de fond de long terme en place depuis 16 ans. Sur le graphique en pièce jointe, nous avons donc délimité ce canal (noir) mais aussi la réalisation d’un biseau descendant (pointillés vert et rouge).
Au regard de ces éléments et en relation avec les évènements importants de ce mois de juin, nous allons donc définir des approches stratégiques différentes, valides jusqu’à la fin de ce mois.
La plus agressive se décompose en deux options :
1 - Achat sur repli à 93.50 pour viser 115.95 avec un stop de protection à 85.50, soit un potentiel de gain de 25 % contre une perte de 8.50 %.
2 – Achat Stop > 105.80 pour viser 116.80 avec un stop court de protection à 101.50, soit un potentiel de gain de 10 % contre une perte de 4.50 %.
La plus prudente ou plus adaptée aux divergences actuelles avec une perspective de long terme :
Achat sur repli à 85.65 pour viser 143 (cible annuelle) avec un stop de protection à 75, soit un potentiel de gain de 67 % contre une perte de 12 %.
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