Wall Street sous pression, après la pause de Thanksgiving

Wall Street est attendu dans le rouge avant bourse ce lundi, le S&P 500 abandonnant 0,6%, le Dow Jones 0,4% et le Nasdaq 0,9%. La cote américaine pourrait donc débuter le mois de décembre prudemment, en territoire négatif, alors que les débats se poursuivent sur la question des valorisations technologiques, mais que de nombreux opérateurs espèrent encore un rallye de fin d'année, avec notamment le soutien de la Fed qui pourrait bien baisser ses taux d'un quart de point le 10 décembre.

Durant le week-end, le Bitcoin est retombé pour s'afficher désormais sous les 86.000$, toujours très volatil, après avoir tenté de se stabiliser la semaine dernière. L'Ether revient pour sa part vers les 2.800$. Les investisseurs affichent donc une certaine aversion pour le risque en ce début de mois de décembre.

Les marchés tablent sur une baisse de taux d'un quart de point le 10 décembre à l'issue de la prochaine réunion FOMC (probabilité de 87,4% selon l'outil CME FedWatch), ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 3,50 et 3,75%. Les assouplissements monétaires devraient se poursuivre très progressivement l'année prochaine, selon le même outil.

Trump a confirmé hier avoir choisi le prochain président de la Fed qui succèderait à Jerome Powell, après avoir souligné qu'il attendait de son candidat une baisse des taux. "Je sais qui je vais choisir", a déclaré Trump aux journalistes à bord d'Air Force One. "Nous l'annoncerons prochainement", a ajouté le président américain. Trump, qui n'a cessé de critiquer Powell pour son inaction en matière d'assouplissement monétaire, aurait donc trouvé le candidat idéal pour remplacer l'actuel timonier de la Fed. Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg News la semaine dernière, Kevin Hassett, directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche et principal conseiller économique de Trump, serait pressenti pour succéder à Powell.

Interrogé sur CBS hier, Hassett a refusé de commenter cette "rumeur", mais a évoqué une réaction positive des marchés à l'annonce du choix imminent de Trump. "Nous avons eu une excellente enchère de bons du Trésor, les taux d'intérêt ont baissé et je pense que les Américains pourraient s'attendre à ce que le président Trump choisisse quelqu'un qui les aiderait à obtenir des prêts automobiles moins chers et un accès plus facile aux prêts hypothécaires à des taux plus bas", a lancé Hassett sur CBS. "C'est ce que nous avons constaté dans la réaction du marché à la rumeur me concernant", a ajouté le possible heureux élu.

Ailleurs dans le monde, le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a déclaré ce lundi que la banque centrale examinerait les avantages et les inconvénients d'une hausse de son taux directeur lors de sa prochaine réunion de politique monétaire. Des propos qui ont fait retomber l'indice Nikkei de 1,9% environ ce matin. Le taux directeur japonais, à 0,5%, est resté proche de zéro pendant des années pour stimuler la croissance et lutter contre la déflation. Face à une inflation qui se maintient au-dessus de l'objectif des 2%, la Banque du Japon est confrontée à un dilemme : relever ses taux pour contrer l'inflation et la dépréciation du yuan, ou maintenir un crédit facile.

Sur le front économique aux États-Unis ce lundi, l'indice PMI manufacturier américain final de novembre est attendu à 15h45, alors que l'ISM manufacturier sera publié à 16 heures, en même temps que les dépenses de construction.

Les opérateurs suivront par ailleurs mercredi le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain de novembre, les prix à l'import et à l'export de septembre, les chiffres de la production industrielle, ainsi que le PMI composite final américain et que l'ISM des services. Jeudi, les marchés surveilleront la dernière étude Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements, ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 29 novembre et que la balance du commerce international des biens et services. Enfin, vendredi, les revenus et dépenses des ménages (et l'indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan et que les chiffres du crédit à la consommation, feront l'actualité.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street cette semaine, MongoDB publie ce soir, alors que Pure Storage, Okta, Marvell Technology et CrowdStrike annoncent demain leurs derniers comptes. Salesforce, Snowflake, UiPath, Guidewire et Dollar Tree publient mercredi. Kroger, Hewlett Packard Enterprise, Ulta Beauty, Dollar General, Samsara, DocuSign, Hormel Foods, Brown Forman, Rubrik ou The Cooper Companies, dévoileront leurs derniers chiffres jeudi. Victoria's Secret annoncera enfin vendredi.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 0,8% ce jour à 59$. L'once d'or fin avance de 1% à 4.258$, tandis que l'argent progresse de 1,8% à 58,2$. L'indice dollar recule de 0,4% face à un panier de devises.

Les valeurs

Amazon (AWS) et Google Cloud collaborent pour simplifier la mise en réseau multicloud. Face à l'adoption croissante des architectures multicloud par les entreprises, le besoin d'interopérabilité entre les fournisseurs de services cloud est plus crucial que jamais, indiquent les partenaires. Or, par le passé, connecter ces environnements représentait un véritable défi, obligeant les clients à adopter une approche complexe et personnalisée pour gérer des réseaux mondiaux multicouches à grande échelle. Afin de relever ces défis et de promouvoir un environnement cloud plus ouvert, Amazon Web Services (AWS) et Google Cloud ont collaboré pour transformer la manière dont les fournisseurs de services cloud peuvent se connecter entre eux, et ce, de façon simplifiée.

Aujourd'hui, AWS et Google Cloud annoncent une solution de mise en réseau multicloud conçue conjointement, qui exploite à la fois AWS Interconnect - multicloud et Cross-Cloud Interconnect de Google Cloud. Cette collaboration introduit également une nouvelle spécification ouverte pour l'interopérabilité réseau, permettant aux clients d'établir une connectivité privée et haut débit entre Google Cloud et AWS, avec des niveaux élevés d'automatisation et de rapidité.

Micron, le géant américain des puces mémoires, investira 1.500 milliards de yens soit environ 9,6 milliards de dollars dans la construction d'une nouvelle usine à Hiroshima, dans l'ouest du Japon, pour produire des puces de mémoire à large bande passante (HBM) de pointe, selon le journal Nikkei, qui cite des sources proches du dossier. Le groupe américain prévoit de démarrer la construction sur un site existant en mai prochain et de commencer les livraisons vers 2028. Le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie financerait ce projet à hauteur de 500 milliards de yens, le gouvernement local offrant des subventions importantes pour attirer les investissements de fabricants de puces étrangers tels que Micron ou que le groupe taïwanais TSMC. Il finance également la construction d'une usine qui produira en masse des puces logiques avancées utilisant la technologie IBM, rappelle pour sa part Reuters. La demande de puces HBM est stimulée par la croissance de l'IA et les investissements dans les centres de données, ajoute l'agence.

Tesla. L'investisseur Michael Burry, rendu célèbre pour son pari contre les 'subprimes' durant la grande crise financière, puis par le film "The Big Short", a indiqué que Tesla était selon lui "ridiculement surévalué" en bourse. Burry, dont la firme Scion Capital avait pris plus tôt cette année des positions jouant les baisses des titres Nvidia ou Palantir, s'en prend donc désormais à Tesla dans un article Substack. Il avait initialement utilisé son blog pour critiquer l'essor de l'intelligence artificielle, le potentiel surinvestissement dans le domaine, ou bien encore la comptabilité de Nvidia. L'investisseur a donc souligné hier une supposée surévaluation boursière de Tesla "aujourd'hui et depuis longtemps", ajoutant qu'il s'attendait à ce que le package de rémunération de 1.000 milliards de dollars de Musk continue de diluer les cours...

"Au passage, les adeptes d'Elon Musk ont misé à fond sur les voitures électriques jusqu'à l'arrivée de la concurrence, puis sur la conduite autonome jusqu'à la même éventualité, et maintenant sur les robots... jusqu'à l'arrivée de la concurrence", a quoi qu'il en soit déclaré l'investisseur, qui avait déjà joué la baisse de Tesla en 2021 avant de revendre sa position quelques mois plus tard, expliquant à CNBC qu'il s'agissait d'une simple opération de trading.