Clôture : Wall Street reprend sa course au lendemain de Thanksgiving
Toujours plus haut...
Wall Street, fermée hier pour Thanksgiving, n'a rouvert ce vendredi que pour une demi-séance (clôture à 19h, heure française). Cette demi-journée a été l'occasion pour la place américaine de prolonger son mouvement haussier.
En effet depuis une semaine déjà, les marchés profitent de la forte remontée des anticipations d'assouplissement monétaire, suite notamment aux commentaires du patron de la Fed de New York, John Williams, qui a évoqué la possibilité d'une baisse de taux d'un quart de point en décembre lors de sa dernière intervention annuelle.
La cote américaine prolonge donc son rebond ce vendredi, après sa pause de Thanksgiving. Le S&P 500 passe la semaine complète au vert, reprenant encore 0,54% à 6.849 pts. En glissement hebdomadaire, l'indice bondit de +2,15%. De même, le Dow Jones gagne +0,61% à 47.716 pts. Les valeurs industrielles s'apprécient de +2,73% cette semaine. Le Nasdaq prend +0,65% ce vendredi, terminant à 23.365 pts, pour un gain hebdomadaire de +2,16%. Les indices sont proches de leurs meilleurs niveaux historiques, alors qu'un rallye de fin d'année n'est pas à exclure selon certains experts. Rappelons que le récent rebond a été surtout alimenté par les espoirs monétaires et commerciaux.
Le gouverneur Christopher Waller de la Fed, l'un des candidats potentiels au poste de président de la banque centrale américaine, a observé que l'inflation a augmenté aux Etats-Unis, mais "devrait se modérer"... Il a évalué une inflation actuelle hors droits de douane d'environ 2,4 à 2,5%. Le dirigeant plaide toujours pour une baisse de taux en décembre, alors que sa préoccupation concerne essentiellement le marché du travail. Il a expliqué que depuis la dernière réunion de la Fed, les données disponibles suggèrent peu d'évolution, l'inflation n'étant donc pas selon lui un gros problème. Le gouverneur Stephen Miran, nommé par Trump, a établi hier un lien entre la détérioration du marché du travail et la politique monétaire actuelle. "Il faut reconnaître que le taux de chômage a augmenté, et cela est dû à une politique monétaire trop restrictive", a-t-il déclaré sur Fox Business.
Sur le front commercial, Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping ont eu cette semaine leur premier entretien téléphonique depuis la signature, le mois dernier, d'une trêve commerciale et tarifaire entre les Etats-Unis et la Chine... Les deux dirigeants auraient abordé plusieurs sujets de tension, notamment les achats de soja américain par la Chine et la question de Taïwan. Trump a qualifié l'appel de très bon et a indiqué avoir accepté une invitation à se rendre à Pékin en avril, tandis que Xi effectuerait une visite aux États-Unis plus tard dans l'année. "Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment l'Ukraine et la Russie, le fentanyl, le soja et d'autres produits agricoles. Nous avons conclu un accord important et avantageux pour nos agriculteurs, et la situation ne fera que s'améliorer. Nos relations avec la Chine sont extrêmement solides ! Cet appel faisait suite à notre réunion très fructueuse en Corée du Sud, il y a trois semaines. Depuis, des progrès significatifs ont été réalisés de part et d'autre pour maintenir nos accords à jour et précis. Nous pouvons désormais nous concentrer sur l'avenir. A cette fin, le président Xi m'a invité à Pékin en avril, invitation que j'ai acceptée, et je l'accueillerai en retour lors d'une visite d'État aux États-Unis plus tard dans l'année. Nous avons convenu de l'importance d'une communication régulière, ce que je me réjouis de faire", a indiqué Trump sur Truth Social... Le président américain aurait par ailleurs, selon le Wall Street Journal, conseillé à la Première ministre japonaise Sanae Takaichi de ne pas provoquer la Chine au sujet de Taïwan.
Sur le front géopolitique, les Etats-Unis et l'Ukraine ont mis au point une nouvelle version améliorée du plan de paix qui modifierait le projet conçu précédemment par l'administration. Kiev et ses alliés s'étaient auparavant inquiétés des concessions majeures accordées à la Russie dans le cadre du plan en 28 points de l'administration américaine. Volodimir Zelensky a indiqué que de nombreux "éléments corrects" avaient été incorporés dans le projet en voie d'élaboration avec les États-Unis et l'Europe, les points délicats étant à discuter avec Trump selon le président ukrainien. Trump est revenu sur la date butoir qu'il avait fixé à l'Ukraine pour que le pays accepte les propositions américaines en vue d'un accord de paix. Le président américain a indiqué que les négociateurs américains faisaient des progrès dans les discussions avec la Russie et l'Ukraine...
Sur cette séance écourtée, les pétroles reculent. Le baril de brut WTI, la référence américaine, abandonne -1,22% à 58,40$. Il cède -0,9% en glissement hebdomadaire. La référence pétrolière européenne, le Brent de mer du Nord, recule de -0,95% à 62,32$ le baril. Il se tasse de -1,72% sur la semaine.
Du côté des devises, le dollar recule de -0,59% sur la semaine face à l'euro, s'échangeant 0,8626.
En reprise de +3,64% cette semaine, l'once d'or est à 4.216 dollars (3.637 euros) ce vendredi.
Le Bitcoin gagne +3%%, sur la semaine et termine proche des 91.000$.
Les valeurs
* TSMC (+0,64% à 291,83$). Taiwan Semiconductor Manufacturing Co a porté plainte contre un ancien cadre supérieur qui a quitté l'entreprise pour rejoindre Intel (+10,73% à 40,7,$), l'accusant d'avoir très probablement divulgué des secrets commerciaux du fabricant taïwanais de puces à son nouvel employeur, indique Bloomberg. TSMC a déposé plainte, mardi, devant le Tribunal de la propriété intellectuelle et du commerce de Taïwan contre Lo Wei-jen, ancien vice-président senior. L'entreprise a précisé que cette action en justice s'appuyait sur une clause de non-concurrence signée par Lo.
* Apple (+0,47% à 278,85$). La marque à la pomme conteste la loi indienne sur la concurrence, qui pourrait lui valoir une amende monumentale de 38 Mds$. Le groupe de Cupertino a déposé un recours contre la réglementation antitrust du pays devant la Haute Cour de Delhi, mercredi. Selon Reuters, Apple estime "manifestement disproportionné", injuste et inconstitutionnel que la Commission de la concurrence de l'Inde (CCI) utilise le chiffre d'affaires pour calculer les sanctions.
La CCI a enquêté sur les plaintes d'une alliance de startups indiennes et du groupe Match, propriétaire de Tinder, accusant le groupe à la pomme de pratiques abusives obligeant les développeurs à verser des commissions élevées pour les achats intégrés. Apple a nié ces accusations. Le verdict final de la CCI est toujours attendu. Elle avait déclaré dans une décision de décembre 2021 que son avis préliminaire était que l'utilisation obligatoire du système d'achat intégré d'Apple pour les applications payantes et les achats intégrés restreignait la liberté des développeurs de choisir leur système de paiement. Selon des données IDC reprises par CNBC, Apple a enregistré un record de livraisons en Inde avec 5 millions d'unités au 3e trimestre 2025.
Apple devrait, quoi qu'il en soit, détrôner Samsung en tant que 1er fabricant mondial de smartphones cette année, selon des données Counterpoint Research. Le rapport, relayé notamment par 'Business Insider', met en avant le succès des derniers iPhones du groupe californien à la pomme. Le géant californien devrait dépasser son rival sud-coréen en terme de production de smartphones en 2025. Apple n'avait plus pris la tête de ce classement depuis 2011, ajoute Counterpoint.
Les livraisons d'iPhone en 2025 devraient être supérieures de 10% à celles de 2024, a écrit Yang Wang, analyste senior chez Counterpoint, sur LinkedIn. Cela représenterait plus du double de la croissance attendue de Samsung cette année. "Nous prévoyons une croissance à deux chiffres en Chine et aux États-Unis en octobre", ajoute le spécialiste au sujet des nouvelles livraisons d'iPhone. Le dernier modèle d'Apple a rencontré un tel succès que Tim Cook anticipe que le dernier trimestre 2025 sera le meilleur de l'histoire du groupe avec d'excellentes ventes pendant les fêtes de fin d'année pour l'iPhone 17, note encore Business Insider. Apple devrait vendre 243 millions de téléphones en 2025, soit 3,3% de plus que les ventes prévues de Samsung.
* Baidu (+0,47% à 116,89$). Selon plusieurs sources du South China Morning Post, le géant technologique chinois Baidu supprime un nombre indéterminé d'emplois dans ses principales divisions et restructure ses équipes d'intelligence artificielle dans le cadre d'une stratégie de rationalisation de ses opérations suite à un trimestre déficitaire. Des suppressions de postes auraient eu lieu à Pékin, Shanghai et Guangzhou, affectant plusieurs unités commerciales majeures, allant de son pôle écosystème mobile -qui inclut son activité principale de recherche- à ses plateformes technologiques et de cloud intelligent, d'après des employés concernés cités par le SCMP.
* CME Group (+0,21% à 281,46$). Les échanges en direct de contrats à terme sur le CME ont été suspendus plusieurs heures. L'impact du dysfonctionnement a affecté notamment les marchés du pétrole, des bons du Trésor, des devises, des actions et les futures S&P 500, selon Bloomberg. Un porte-parole du CME cité par Bloomberg a confirmé un problème de refroidissement sur des centes de données CyrusOne, ajoutant que le support travaillait sur la résolution du problème à court terme. Le Chicago Mercantile Exchange a rétabli ses activités après cette panne d'environ 9 heures. "Tous les marchés du CME Group sont ouverts et les échanges ont lieu", a posté le CME sur son compte X.
* Nvidia (-1,81% à 177$). Les principales entreprises technologiques chinoises entraîneraient leurs modèles d'intelligence artificielle à l'étranger pour accéder aux puces de Nvidia et contourner ainsi les efforts américains pour restreindre l'accès aux puces d'IA avancées, croient savoir des sources du Financial Times. Alibaba ou ByteDance useraient ainsi de ce stratagème en entraînant leurs plus récents grands modèles de langage dans des centres de données d'Asie du Sud-Est, selon le rapport du FT, qui cite deux personnes ayant une connaissance directe de la question.
* Oracle (-1,47% à 201,95$). Un groupe de banques serait en pourparlers pour prêter 38 Mds$ supplémentaires à Oracle et au constructeur de centres de données Vantage afin de financer de nouveaux sites pour OpenAI, a rapporté le Financial Times ce vendredi, citant des sources informées du dossier. Le FT indique plus généralement que "des partenaires d'OpenAI devraient amasser près de 100 Mds$ de dette pour financer ses ambitions". D'après une analyse du Financial Times, SoftBank, Oracle et CoreWeave ont déjà emprunté au moins 30 Mds$ pour investir dans la startup de Sam Altman ou contribuer à la construction de ses centres de données.
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