Wall Street se replie encore un peu après les 'minutes' de la Fed
Dans le calme...
Wall Street a évolué sans grande conviction pour terminer encore en légère baisse mardi soir. L'indice large S&P 500 qui avait atteint un nouveau sommet historique la semaine passée, a reculé de 0,14% à 6.896 pts, tandis que le Dow Jones a perdu 0,20% à 48.367 pts. Le Nasdaq s'est replié de 0,24% à 23.419 pts. Les trois indices phares américains devraient malgré tout enregistrer leur troisième année de hausse consécutive (respectivement +17%/+14%/+21% depuis le 1er janvier), le Dow Jones et le S&P 500 étant même en passe de réaliser leur huitième mois d'affilée dans le vert... "La tendance générale est que les indices boursiers mondiaux ont perdu de leur élan en cette fin d'année", a estimé Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB. "Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, notamment des rendements décents en 2025 et la prudence des investisseurs qui attendent la fin des fêtes de fin d'année pour prendre leurs décisions d'investissement importantes".
Pour l'avant-dernière séance de l'année, les opérateurs ont été particulièrement attentifs à la publication des "minutes" de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale au cours de laquelle celle-ci a procédé à une troisième baisse consécutive des taux et a maintenu ses prévisions d'une seule réduction en 2026. Les responsables de la Banque centrale américaine restent divisés sur la façon de naviguer entre la faiblesse du marché du travail et une inflation toujours élevée, et la trajectoire de taux pour 2026 s'en trouve incertaine... D'autant que Donald Trump s'apprête à nommer un nouveau président de la Fed pour succéder à Jerome Powell à la fin de son mandat en mai. Le locataire de la Maison blanche a fait savoir de son côté qu'il annoncerait le nom de son candidat en janvier.
La décision de la Réserve fédérale américaine au début du mois de commencer à acheter des obligations d'Etat à court terme a été prise après une recommandation du comité et alors que les responsables ont jugé que le niveau des réserves était tombé dans une fourchette cible "ample", souligne ainsi le compte rendu de cette réunion. "Les participants ont généralement souligné l'importance de communiquer sur le fait que les RMP (reserve management puchases) seraient effectués uniquement pour assurer le contrôle des taux d'intérêt et le bon fonctionnement du marché, et n'avaient aucune implication sur l'orientation de la politique monétaire", est-il noté dans les "minutes". Le président de la Fed, Jerome Powell, avait utilisé quasiment les mêmes termes lors de la conférence de presse qu'il a tenue à l'issue de la réunion monétaire du 10 décembre dernier. Lors de cette même réunion, la Fed a mis en évidence des signes laissant penser que les réserves étaient retombées, après avoir atteint des niveaux abondants, à une fourchette "ample", une évaluation dont les responsables de la Fed se sont fait l'écho, toujours selon le compte-rendu. Il a été indiqué aux décideurs de la Fed qu'il serait "prudent" de commencer bientôt les achats de réserves à un "rythme quelque peu élevé" jusqu'à la fin du mois d'avril, puis de réduire leur rythme par la suite. Les membres de la Fed étaient "généralement d'accord" sur le besoin de flexibilité pour ajuster la taille et le calendrier des achats de réserves, montrent enfin les "minutes"...
Sur le marché des métaux, l'or et l'argent sont restés discutés au lendemain d'une séance de forte volatilité. Le métal jaune est revenu à 4.311$ l'once, tandis que le métal blanc a repris du terrain après avoir franchi la veille la barre des 80 dollars l'once pour la première fois de son histoire, avant d'accuser sa plus forte baisse depuis 5 ans (-9%) ! Sur le Nymex, le baril de brut WTI (contrat février) revient à 57,80$. Du côté des devises, le billet vert gagne un peu de terrain face aux principales monnaies, tandis que le Bitcoin s'adjuge désormais près de 1% au-dessus des 88.500$.
Les valeurs
Meta Platforms (+1,1%) va acquérir la start-up d'intelligence artificielle Manus, fondée par des entrepreneurs chinois. L'opération valorise la firme basée à Singapour entre 2 et 3 milliards de dollars selon les sources de 'Reuters'. Meta a indiqué dans un communiqué son intention de poursuivre l'exploitation et la commercialisation du service Manus, tout en l'intégrant à ses produits. Soutenu par des géants chinois tels que Tencent Holdings, ZhenFund et HSG, Manus a connu un succès fulgurant en début d'année, peu après le lancement de DeepSeek, souligne 'Bloomberg'. Butterfly Effect Pte, la société mère de Manus (fondée en Chine avant de s'installer à Singapour), a levé des fonds en début d'année, atteignant une valorisation de près de 500 millions de dollars lors d'un tour de table mené par la société de capital-risque américaine Benchmark. Manus fait partie des nombreuses entreprises chinoises qui se sont installées à Singapour ces dernières années pour éviter les perturbations potentielles de leurs activités, dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales entre Pékin et Washington. Mark Zuckerberg, DG de Meta, a fait de l'IA la priorité absolue de son entreprise et investit des milliards dans le recrutement de chercheurs, la construction de centres de données et le développement de nouveaux modèles. Manus générait un chiffre d'affaires annuel de 125 millions de dollars en début d'année grâce à la vente de son agent IA aux entreprises par abonnement. Un outil qui pourrait permettre à Meta de rentabiliser plus rapidement une partie de ses investissements en IA. L'agent IA de Manus est capable d'effectuer diverses tâches générales, comme la sélection de CV, la création d'itinéraires de voyage et l'analyse boursière, à partir d'instructions simples. Les agents IA sont des outils qui fonctionnent sans supervision humaine pour réaliser des tâches numériques spécifiques, rappelle l'agence. Des éditeurs de logiciels d'entreprise comme Salesforce et ServiceNow ont largement mis en avant leurs solutions d'agents comme étant le moyen le plus efficace pour les entreprises d'exploiter cette technologie émergente, contrairement aux fonctionnalités d'IA générative telles que les chatbots, qui nécessitent des interventions et une interaction de l'utilisateur.
Xiao Hong, cofondateur et DG de Manus, a déclaré que cet accord permettrait à son entreprise d'étendre la portée de ses agents. "L'ère de l'IA qui ne se contente pas de parler, mais qui agit, crée et livre, ne fait que commencer", a-t-il écrit sur 'X'. "Et maintenant, nous avons l'opportunité de la développer à une échelle inimaginable". Les investissements massifs de Meta pour rester compétitif dans la course à l'IA sont à la hauteur de ceux de ses concurrents tels qu'OpenAI, Google (Alphabet) (+0,1%) et Microsoft (stable). Zuckerberg s'est engagé à investir 600 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure américains au cours des trois prochaines années, dont beaucoup devraient être liés à l'IA. L'entreprise a recruté une équipe de chercheurs onéreuse pour développer un nouveau modèle d'IA de pointe qu'elle prévoit de lancer au printemps prochain. Elle se heurte cependant au scepticisme de certains investisseurs qui craignent que ces dépenses considérables ne génèrent pas de revenus significatifs dans un avenir proche.
KKR (-0,6%) et son gestionnaire d'actifs coréen affilié, Kreate Asset Management, ont annoncé le rachat de le Cheongna Logistics Center auprès de Brookfield Asset Management, dans ce qu'ils appellent la plus grande transaction d'actifs logistiques de Corée du Sud. Les conditions financières de la transaction n'ont pas été dévoilées. Selon une source de 'Reuters', l'opération valoriserait l'actif logistique basé à Incheon à un peu plus de 1.000 milliards de wons (696 millions de dollars), dette comprise. L'installation de 4,6 millions de pieds carrés, achevée en 2022, est entièrement louée et stratégiquement située dans la zone métropolitaine du Grand Séoul, souligne KKR. "Les installations logistiques modernes jouent un rôle de plus en plus important dans le soutien de l'économie coréenne, qui évolue rapidement et est axée sur le commerce électronique, car la demande d'entrepôts de grande taille et de haute qualité, capables de prendre en charge des opérations logistiques et d'exécution sophistiquées, ne cesse de croître", affirme la société d'investissement.
Citigroup (-0,7%) devrait enregistrer une perte nette d'environ 1,2 milliard de dollars après impôts sur la vente de ses activités restantes en Russie à Renaissance Capital. La banque prévoit de comptabiliser ces activités restantes comme " actifs détenus en vue de la vente " dans ses résultats du quatrième trimestre et espère finaliser la vente d'AO Citibank au premier semestre 2026, selon un document réglementaire publié lundi. Citi envisageait depuis des années de se retirer de Russie face à l'escalade des sanctions américaines et européennes. Le groupe a conclu un accord avec RenCap, l'une des plus anciennes banques d'investissement russes, pour parvenir à ses fins. Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a donné son accord pour que Renaissance Capital rachète les opérations russes de Citi. La perte est principalement due aux ajustements de change, selon un communiqué. La banque a averti que la perte pourrait s'aggraver en fonction des fluctuations des marchés des changes. "La cession globale des activités restantes devrait être bénéfique pour les fonds propres CET1 de Citi, principalement grâce à la déconsolidation des actifs pondérés en fonction des risques associés".
Boeing (+0,5%). Le géant aéronautique a signé un accord de 8,6 milliards de dollars pour le programme F-15 Israël, a annoncé lundi le Pentagone, après que le président américain Donald Trump a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Floride. "Ce contrat prévoit la conception, l'intégration, l'instrumentation, les essais, la production et la livraison de 25 nouveaux avions F-15IA pour l'armée de l'air israélienne, avec une option pour 25 avions F-15IA supplémentaires", a déclaré le Pentagone. Les États-Unis sont depuis longtemps, et de loin, le principal fournisseur d'armes de leur allié le plus proche au Moyen-Orient. Ce contrat relève du programme de ventes militaires à l'étranger (FMS) à l'État d'Israël.
Warner Bros Discovery devrait rejeter l'offre hostile modifiée de Paramount Skydance de 108,4 milliards de dollars, croit savoir 'CNBC'. Et ce malgré le soutien personnel du milliardaire Larry Ellison. Cette décision pourrait permettre à Warner Bros de poursuivre son projet d'accord avec Netflix (-0,4%)... Paramount avait déclaré que M. Ellison était disposé à garantir personnellement le financement par actions de l'offre, une démarche visant à dissiper les doutes qui avaient entaché sa proposition antérieure. La société a également augmenté les frais de résiliation réglementaires et prolongé la date limite de l'offre, tandis que la valeur de 30 dollars par action en numéraire est restée inchangée. Selon les analystes, l'offre de Netflix, d'un montant de 82,7 milliards de dollars, bien que plus faible en valeur globale, présente une structure de financement plus claire et moins de risques d'exécution. Les législateurs des deux partis se sont inquiétés de la poursuite de la consolidation dans le secteur des médias, et le président américain Donald Trump a déclaré qu'il avait l'intention de s'exprimer sur cette acquisition historique.
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