Wall Street : besoin de souffler ?

Wall Street semble vouloir souffler un peu en pré-séance au lendemain d'une nouvelle forte progression dans le sillage d'Apple qui a touché un nouveau plus haut historique. Le S&P 500 a enregistré sa plus forte hausse sur deux jours depuis juin, alors que la saison des résultats du troisième trimestre bat son plein. Environ 85% des entreprises qui ont publié ont dépassé les prévisions de bénéfices. Netflix, General Electric, Coca-Cola et General Motors seront notamment de sortie ce mardi.

Les investisseurs continuent à surveiller l'évolution des négociations commerciales entre Washington et Pékin ainsi que les tractations entre Républicains et Démocrates afin de parvenir à un compromis et de mettre fin au shutdown. Sur le premier point, le locataire de la Maison blanche a affirmé qu'il espérait conclure un accord commercial équitable avec le président chinois Xi Jinping, alors qu'il se prépare à une rencontre prévue avec ce dernier en marge d'une conférence économique qui se tiendra en Corée du Sud la semaine prochaine. En attendant, et alors qu'un accord sur les terres rares entre les deux premières puissances mondiales constitue un point d'achoppement important, Donald Trump et le Premier ministre australien Anthony Albanese ont signé un accord qui, selon la Maison Blanche, contribuera à l'approvisionnement des États-Unis en minéraux essentiels et terres rares. "Dans un an, on aura tellement de terres rares et de minerai qu'on ne saura plus quoi en faire", a affirmé le président américain.

Pendant ce temps, la paralysie des administrations publiques se poursuit pour la troisième semaine, ce qui en fait le troisième plus long 'arrêt' de l'histoire des États-Unis. Les économistes avertissent qu'une impasse prolongée pourrait peser sur la croissance du PIB à court terme, même si la plupart considèrent tout ralentissement comme temporaire.

Dans ce contexte, et alors que de nombreux indicateurs n'ont pas pu être dévoilés ces derniers jours, les investisseurs attendent avec impatience les données sur l'inflation américaine, programmées vendredi, pour obtenir des indications sur la santé de l'économie et la trajectoire des taux de la Réserve fédérale. Le Royaume-Uni publiera ses chiffres d'inflation mercredi. " Si les bénéfices resteront au centre des préoccupations, notamment les mises à jour sur les tendances de la demande, l'exposition internationale après les droits de douane et leur impact sur la rentabilité et les dépenses d'investissement, je pense que les principaux événements de la semaine seront les chiffres de l'inflation au Royaume-Uni et aux États-Unis, affirme à 'Bloomberg' Susana Cruz, stratégiste chez Panmure Liberum. "Ces deux marchés sont toujours en pleine effervescence et devraient encore progresser. Toute surprise à la hausse pourrait facilement faire dérailler la reprise".

Sur le Nymex, le baril de brut WTI (contrat novembre) recule encore de 0,3% à 57,4$. L'once d'or consolide de 2% à 4.271$. L'indice dollar avance de 0,3% face à un panier de devises à 98,6 points tandis que le Bitcoin rechute de 3% à 107.700$.

Les valeurs

* Apple a touché un nouveau plus haut historique hier soir à Wall Street, finissant sur un gain de près de 4% à 262,24$. La firme à la pommé a été tirée par une note de Loop Capital qui a relevé sa recommandation sur le dossier à 'acheter', devenant le dernier broker en date à évoquer des tendances positives sur la demande d'iPhone. Apple, qui avait sous-performe ses pairs une longue partie de l'année, a refait son retard, grimpant de plus de 50% par rapport à ses plus bas d'avril. L'action s'échange désormais à plus de 32 fois les bénéfices estimés, bien au-dessus de sa moyenne sur 10 ans de 22 fois. Apple se négocie également avec une prime par rapport au Nasdaq 100 et est le membre le plus cher des Sept Magnifiques, à l'exception de Tesla.

"Nous sommes désormais à l'aube du cycle d'adoption tant attendu d'Apple", a écrit Ananda Baruah, analyste chez Loop, reprise par 'Bloomberg'. Cela reflète "une combinaison entre le cycle de renouvellement et la demande stimulée par les nouveaux cycles de conception". L'analyste a également relevé son objectif de cours à 315 dollars, soit le plus haut niveau du marché. Ben Reitzes, analyste chez Melius Research, voit Apple "retrouver son rythme", écrivant qu'"Apple a pour mission de faire taire ses critiques". Le spécialiste vante les tendances positives en Chine et "la dynamique des nouveaux modèles en général", les produits à venir étant susceptibles d'agir comme des catalyseurs supplémentaires.

La dernière gamme d'iPhone d'Apple a dépassé de 14% les ventes de la série précédente au cours de ses 10 premiers jours de commercialisation respectifs aux États-Unis et en Chine, selon les données du cabinet d'études 'Counterpoint'. Les ventes du 'modèle de base' iPhone 17 ont presque doublé en Chine par rapport à celles de l'iPhone 16 sur la même période, avec une hausse de 31% sur les deux marchés. "Le modèle de base iPhone 17 est très attractif pour les consommateurs, offrant un excellent rapport qualité-prix", déclare l'analyste senior Mengmeng Zhang dans le rapport. "Une meilleure puce, un écran amélioré, une capacité de stockage de base plus importante, un appareil photo selfie amélioré - le tout pour le même prix que l'iPhone 16 de l'année dernière". Malgré ces commentaires favorables, Apple reste moins appréciée que les autres méga-capitalisations américaines : moins de 60% des analystes suivis par 'Bloomberg' recommandent d''acheter' l'action, soit le niveau le plus bas parmi les Sept Magnifiques (hors Tesla).

* Amazon.com progresse encore avant-Bourse. AWS a eu du mal à se remettre lundi d'une panne généralisée qui a mis hors service des milliers de sites Web ainsi que certaines des applications les plus populaires au monde - Snapchat et Reddit - et a perturbé de multiples entreprises à l'échelle mondiale. AWS fournit de la puissance informatique, du stockage de données et d'autres services numériques à la demande aux entreprises, aux administrations publiques et aux particuliers. Les interruptions de ses serveurs peuvent provoquer des pannes sur les sites internet et les plateformes qui reposent sur son infrastructure cloud.