Clôture Paris : le CAC40 limite la casse, SoiTec et Michelin chutent !

LA TENDANCE

Le marché parisien qui pointait en nette baisse en matinée, sous les 7.900 points, a limité son retard à 0,18% en clôture à 7.920 pts après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu, ce qui devrait lui permettre d'éviter de se faire censurer grâce à la bienveillance des députés socialistes. Le nouveau gouvernement était en effet menacé dès cette semaine par deux motions de censure de la part du Rassemblement national et de La France insoumise. La séance a été marquée par les chutes de Michelin suite à l'avertissement lancé hier et de SoiTec. L'euro recule sous les 1,16/$ ce soir, tandis que l'or grimpe à 4.140$ l'once. Le bitcoin reste discuté sur les 111.700$. Le pétrole reflux sous les 62$ le brent.

VALEURS EN HAUSSE

AB Science grimpe de 12% avec Innate (+8%) suivi de Inventiva (+6%), Claranova (+5%) et Nexity

Nokia remonte de 4% avec Icade

Nexans : +3,5% suivi de Air France KLM, Exosens (+2,7%)

Eiffage : +2,5% avec SG, Klepierre (+2%)

Euroapi : +2% avec OpMobility, Aramis, Elis

Exail : +1,8% avec Gecina, Vinci, AXA, Vivendi, Elior

Bouygues : +1,5% avec Clariane, Cie des Alpes

VALEURS EN BAISSE

Soitec : -17%, sa plus forte baisse depuis le 28 mai. Un décrochage à relier à une information en provenance des Pays-Bas. Le DG du fabricant de semi-conducteurs Nexperia a autorisé l'entreprise à passer des commandes d'une valeur de plusieurs millions auprès d'une société soeur chinoise dont il est propriétaire, pour des produits qui n'étaient pas nécessaires, selon une décision de la chambre des entreprises de la cour d'appel d'Amsterdam reprise par 'Bloomberg'. Selon le jugement, Zhang Xuezheng, DG de Nexperia, a commandé des plaquettes d'une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars à la société chinoise WSS, dont il détient également une participation. "Les plaquettes fournies par WSS ne seront pas traitées, mais conservées en stock jusqu'à leur obsolescence avant de pouvoir être utilisées, de sorte que Nexperia passerait en fait des commandes pour de la ferraille", précise le jugement. Le patron a également révoqué les autorisations de paiement du directeur financier et de deux autres cadres clés, transférant ces pouvoirs à des personnes "sans expérience financière". Nexperia, dont le gouvernement néerlandais a repris le contrôle au cours du week-end, est une filiale du Chinois Wingtech Technology, dont le cours a chuté de 10% pour le deuxième jour consécutif à Shangaï. Le ministère néerlandais de l'Économie a justifié sa décision exceptionnelle en parlant de "manquements graves de gouvernance" et d'une "menace pour la continuité des capacités technologiques critiques sur le sol européen". Il entend ainsi “éviter une situation dans laquelle les biens produits par Nexperia (produits finis et semi-finis) deviendraient indisponibles en cas d'urgence”. En réaction, la Chine aurait imposé une interdiction d'exportation sur les produits de Nexperia après la décision des Pays-Bas de prendre le contrôle de Nexperia, a rapporté le 'Het Financieele Dagblad', citant l'entreprise.

Soitecavait précédemment cité la Chine comme un marché de croissance important pour l'entreprise et a conclu un partenariat de licence avec Shanghai Simgui Technology Co. Les traders craignent désormais que Soitec soit confronté à un risque géopolitique ou à des commandes excessives dans le secteur. Dans un autre registre, en amont de la publication semestrielle de la société, Oddo BHF explique qu'il continue de réduire ses prévisions de résultats (EBITDA = -13% en moyenne pour les 3 prochains exercices - RN devenant déficitaire en 2026), en lien avec l'absence de signe de reprise et la poursuite d'importants déstockages. Malgré le rebond de 44% du cours de Bourse (ndlr : avant la chute du jour) sur son point bas de mi-septembre, l'analyste juge la valorisation toujours attractive (aucune prime notamment sur l'actif net comptable et décote VE/EBITDA de 15% sur les comparable). De quoi rester à 'surperformer'.

Michelin chute de 9% à 26 euros. L'avertissement était redouté, il est désormais officiel. Au regard de ses résultats financiers du 3e trimestre, qui reflètent une nouvelle détérioration de l'environnement économique par rapport aux prévisions établies en juillet, Michelin a revu à la baisse sa guidance 2025. Compte tenu d'une activité très détériorée en Amérique du Nord avec des volume des ventes en baisse de près de 10% au troisième trimestre, de l'évolution des droits de douane et de l'affaiblissement du dollar américain, le management anticipe désormais un résultat opérationnel des secteurs (ROS) à taux de change constants (2024) entre 2,6 et 3 milliards d'euros (précédemment plus de 3,4 MdsE). Le Free-Cash-Flow avant acquisitions devrait se situer entre 1,5 et 1,8 MdE (précédemment supérieur à 1,7 MdE). Le pneumaticien publiera ses ventes du 3e trimestre le 22 octobre.

Worldline : -7%, tandis queSeb recule encore de 6%. Berenberg a réduit son objectif de cours de 77 à 63 euros ('conserver').

Stellantis trébuche de 5% à 8 euros. Moody's Ratings a confirmé hier soir la note crédit long terme du constructeur à 'Baa2' tout en dégradant la perspective associée de 'stable à 'négative'. Ce changement de perspective "reflète une faible performance opérationnelle, combinée à l'incertitude quant au moment et à l'ampleur du redressement de la rentabilité de l'entreprise et à son retour à une génération de flux de trésorerie disponibles positifs".

Casino : -5% avec Remy Cointreau (-4%) avec Mdm (-3%), Ose, Equasens

Assystem : -2,8% avec SopraSteria, Ubisoft, Alten (-2,5%)

Virbac : -2% avec Renault, M&P, Dior, IPSOS

Kering : -1,8% avec Interparfums, Imerys, DS, Veolia

Publicis perd 1,8% malgré une nouvelle révision à la hausse de sa prévision de croissance pour 2025. Soutenu par la forte demande de ses clients pour des produits et services liés à l'intelligence artificielle, le leader mondial de la communication table désormais sur une croissance organique comprise entre 5% et 5,5%, contre "près de +5%" précédemment. Le Groupe a par ailleurs confirmé son objectif de légère amélioration de son taux de marge opérationnelle en 2025 par rapport à son niveau de 18%, le plus élevé du secteur, et d'un flux de trésorerie libre supérieur à 1,9 milliard d'euros. Au troisième trimestre, Publicis a enregistré des revenus de 3,529 milliards d'euros, en croissance organique de 5,7%. Sur une base publiée, le revenu net est en progression de 3,1%. "Il y a trois choses à retenir : un très bon troisième trimestre au-delà des attentes, aucune baisse des dépenses des clients, et une accélération de la demande pour nos produits intégrant de l'intelligence artificielle", a déclaré le président-directeur général, Arthur Sadoun, lors d'une conférence de presse. Publicis a indiqué que 73% de son activité est désormais optimisée par l'IA, un levier qui permet selon le management d'améliorer la fidélisation et l'acquisition de nouveaux clients...