Clôture Paris : la correction se poursuit sur fond de désordre politique

LA TENDANCE

Le léger rebond observé en matinée a rapidement tourné court ce mardi, le CAC40 perdant encore finalement 1,3% à 7.791 points en clôture. Le désordre politique en France a continué d'alimenter la défiance sur les actions et sur les taux avec une grande incertitude en vue du résultat des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet dans la foulée de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Les banques restent notamment dans le rouge vif après une séance déjà très difficile hier, tandis que la tension sur le taux de l'obligation assimilable du Trésor à 10 ans qui a été significative hier s'est poursuivie aujourd'hui. Le rendement de l'OAT 10 ans se retrouve à plus 3,30%, creusant encore l'écart avec le Bund allemand.

L'incertitude politique vient s'ajouter à un agenda très chargé pour les marchés, avec des données sur l'inflation américaine attendues demain mercredi, le même jour que la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale. Désormais, la part des investisseurs misant sur une baisse de taux de la Fed mi-septembre est devenue minoritaire à 46% selon le baromètre Fedwatch. L'euro revient sur les 1,0730/$. Le bitcoin glisse à 66.799$.

VALEURS EN HAUSSE

Abionyx grimpe de 5% suivi de Valneva(+4%) et Infotel (+3%)

Remy Cointreau : +2% suivi de McPhy, Stedim

SoiTec : +1,5% avec Schlumberger

Eutelsat : +1% suivi de Edenred, Carrefour, Phaxiam, SES

Bic : +0,7% avec Savencia, Euronext

VALEURS EN BAISSE

Après des semaines de tergiversations, Atos (-15%) a finalement sélectionné l'offre de restructuration financière menée par Onepoint, avec le soutien de Butler Industries et d'Econocom ainsi que d'un groupe de créanciers financiers de la société. Cette proposition prévoit de convertir en actions 2,9 milliards d'euros sur les 4,8 milliards d'euros de dette existante, tout en maintenant le périmètre du groupe dans le cadre d'un projet baptisé "OneAtos".

Altarea : -7% suivi de Euroapi

En baisse d'environ 7%, TF1 et M6 restent chahutés sur des craintes de privatisation de l'audiovisuel public en cas d'arrivée au pouvoir du Rassemblement National. Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National, a indiqué hier sur 'BFMTV' que son parti envisage une telle option...

Icade : -6,5% avec Catana, Nexity

Emeis : -6% suivi de Elior, BigBen, Clariane

Esso : -5,5% avec DBV, Gecina, Innate et Alstom

Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale perdent encore 3 à 5%. Le secteur bancaire a du mal à redresser la tête au lendemain d'une forte baisse dans le sillage de l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale et d'élections législatives anticipées à venir. Morgan Stanley affirme que la 'liquidation' des banques françaises semble exagérée, mais que la faiblesse persistera probablement jusqu'aux résultats des élections le mois prochain. Le broker estime que les principales raisons de cette baisse sont le coût plus élevé des fonds propres en raison de l'incertitude politique, des coûts de financement potentiellement plus élevés pour l'État, et donc pour les banques, et une croissance potentiellement plus faible des prêts/dépôts/frais.

Ayvens : -5% suivi de Bastide

Sopra Steria : -4% suivi de S30, Unibail, Derichebourg, Chargeurs, Ubisoft

A l'image des banques, Vinci et Eiffage (-3,5%) ont toutes les peines du monde à rebondir après leur dégringolade de lundi sur fond de craintes politiques et, plus précisément, d'inquiétudes autour d'une éventuelle renationalisation des autoroutes. Stifel, à l''achat' sur les deux acteurs, trouve la réaction du marché exagérée en notant qu'il est peu probable que le RN obtienne la majorité au Parlement, tandis que le Président conservera le pouvoir ultime. En outre, le coût de la renationalisation pourrait être prohibitif et pourrait être mieux utilisé ailleurs.

JCDecaux perd 3,5%. La Deutsche Bank a dégradé JCDecaux à 'conserver' en visant 22 euros.

Spie : -3,5% avec Exosens, Gl Events, LFE, Wavestone