Pétrole : l'Opep+ devrait confirmer son mode pause

L'Opep+ devrait prolonger le statu quo. Sauf surprise de dernière minute, le cartel et ses alliés devraient en effet continuer à appuyer sur le bouton pause lors d'une réunion prévue ce week-end face aux signes croissants de surproduction mondiale de pétrole, ont indiqué à 'Bloomberg' trois délégués. Les principaux membres, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, tiendront leur visioconférence mensuelle le 4 janvier afin de réexaminer une décision prise en novembre dernier : celle de suspendre toute nouvelle augmentation de l'offre au cours du premier trimestre.

Les contrats à terme sur le pétrole brut ont perdu 17% cette année et s'orientent vers leur plus forte baisse annuelle depuis la pandémie de 2020, en raison de l'augmentation de l'offre mondiale d'or noir, tandis que la croissance de la demande mondiale s'essouffle. Des organismes comme l'Agence internationale de l'énergie prévoient une surabondance record l'année prochaine, et même le secrétariat de l'OPEP, généralement plus optimiste, anticipe un léger excédent.

La dernière réunion en ligne de l'année de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires se tient dans un contexte de fortes incertitudes géopolitiques, souligne l'agence. Le Venezuela, membre de l'OPEP, a été contraint de fermer des puits face au blocus imposé par l'administration du président Donald Trump, qui a arraisonné et poursuivi des pétroliers transportant le pétrole brut du pays. L'Ukraine a pris pour cible les infrastructures pétrolières et les pétroliers russes lors d'attaques qui ont également affecté le Kazakhstan, autre membre de l'alliance. Et les relations entre l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, et son voisin, les Émirats arabes unis, se sont également tendues publiquement, un phénomène rare, dans le contexte de la guerre au Yémen. Pas de quoi inciter à la prise de risques.