Nouvelles secousses sur le CAC40 et l'OAT

La tension reste vive sur les actifs français après la montée en force de l'extrême droite lors des élections européennes et le choix surprise, par Emmanuel Macron, d'une dissolution de l'Assemblée nationale. Alors que se profilent deux tours d'élections législatives anticipées, le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, vient de provoquer un nouveau séisme politique en plaidant en faveur d'une alliance de son parti avec le Rassemblement national...

"Il faut une alliance avec le Rassemblement national", a dit Eric Ciotti sur TF1. "Je souhaite que ma famille politique aille dans ce sens". "C'est un accord qui concernera tout le territoire national", a précisé Eric Ciotti, disant vouloir "préserver nos députés sortants...Je souhaite que nous ayons un groupe important qui dans la nouvelle majorité, à l'Assemblée nationale, puisse peser", a-t-il justifié. Dans la foulée de cette annonce, les appels à la démission d'Eric Ciotti se sont multipliés dans le camp républicain. "J'estime qu'il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat", a notamment écrit sur X le président du Sénat, Gérard Larcher.

Un peu plus tôt dans la journée, Moody's a prévenu que l'organisation de ces élections, prévues les 30 juin et 7 juillet, était négative pour la note de crédit de la France.

En hausse ce matin, le CAC40 retombe de plus de 1,2% sous les 7.800 points. Sur le marché obligataire, le rendement de l'OAT à 10 ans se tend de 8,6 points de base à 3,31% alors que le spread, soit l'écart entre les taux des obligations françaises et allemandes à 10 ans, atteint 66 points de base, le plus large depuis mars 2020.

La perspective d'une période prolongée d'incertitude politique ébranle la confiance des investisseurs dans l'économie et les perspectives politiques du pays. " La question que nous nous posons est de savoir à quel niveau de spreads les nationaux viennent-ils acheter ? " indique à 'Bloomberg' Théophile Legrand, stratège taux chez Natixis. Auparavant, le spécialiste misait sur une intervention des investisseurs français quand l'écart atteindrait 60 points de base, mais il s'attend désormais à ce qu'ils apparaissent lorsque le spread montera à 70 pb.