BCE : une baisse des taux et de nombreux avis
Les réactions sont nombreuses à la suite de la première baisse des taux de la BCE depuis près de cinq ans...
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Les réactions sont nombreuses à la suite de la première baisse des taux de la BCE depuis près de cinq ans. Ann-Katrin Petersen, directrice de la stratégie investissements pour l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et l'Europe de l'Est au BlackRock Investment Institute affirme : "la BCE a abaissé ses taux pour la première fois depuis septembre 2019, de manière inhabituelle alors que la croissance s'améliore, que la progression de l'inflation est encore heurtée - et avant la Fed. Cette réduction a été bien télégraphiée, mais le cycle de réduction ne l'est pas. Le jury ne s'est pas encore prononcé sur le rythme de l'assouplissement à partir d'ici. Nous ne pensons pas que la BCE procédera à des réductions importantes et rapides. Les investisseurs doivent garder à l'esprit la situation dans son ensemble : les taux dans la zone euro resteront probablement structurellement plus élevés qu'avant la pandémie. De plus, la BCE a ajusté sa position avant de savoir avec certitude quelle sera la prochaine étape de la politique monétaire aux États-Unis, où la progression de l'inflation a été plus lente et où même une nouvelle hausse des taux n'est pas totalement exclue. Le rythme des nouvelles réductions de la BCE pourrait ainsi également être affecté par les taux directeurs américains".
Nicolas Forest, CIO de Candriam, explique de son côté que " malgré des projections d'inflation plus élevées, la BCE a décidé de rejoindre le 'club des baisses de taux', en réduisant ses taux de 25 points de base à 3,75%. C'est la quatrième banque centrale du G10, après la SNB (Suisse), la Riskbank (Suède) et la Banque du Canada, à entamer son cycle d'assouplissement. Cela marque une différence significative avec le passé. La BCE est en avance sur la Fed, qui elle semble être plus patiente, attendant des données plus convaincantes indiquant que l'inflation décélère vers son objectif... Christine Lagarde ne veut pas s'engager à l'avance sur de nouvelles réductions. Elle adopte une approche graduelle et prudente, à l'instar des autres banques centrales, et réévaluera la situation lors de chaque réunion. La vitesse et le calendrier dépendront des données relatives de l'inflation. Néanmoins, nous prévoyons deux nouvelles baisses de taux avant la fin de l'année, à partir de septembre, car les effets temporaires de l'inflation dans les services devraient disparaître. Dans le même temps, la BCE a relevé ses prévisions d'inflation pour 2024 et 2025, ce qui implique que cette première baisse pourrait ne pas marquer le début d'un cycle d'assouplissement durable. Au contraire, les nouvelles orientations restent prudentes et ne donnent pas d'indications claires sur les mesures à venir. Cette première réduction pourrait continuer à soutenir les actions européennes, en particulier les petites et moyennes capitalisations, compte tenu du contexte macroéconomique favorable".
Pour Monica Defend, directrice d'Amundi Investment Institute, "la BCE a évité de surprendre le marché en confirmant la première baisse de taux du cycle. Les données récentes sur l'inflation dans la zone euro indiquent qu'il n'est pas nécessaire qu'elle réduise à nouveau ses taux lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en juillet, mais nous pensons qu'un nouvel assouplissement pourrait avoir lieu en septembre. La véritable question est de savoir dans quelle mesure la BCE peut s'écarter de la Réserve fédérale. Selon nous, la marge de manoeuvre pour une telle divergence est limitée car les premiers signes d'un ralentissement américain donneront à la Fed la possibilité d'assouplir sa politique. Il s'agit de notre scénario de base, ce qui signifie que nous pensons que le risque d'importer de l'inflation sera minime. Cependant, toute divergence de politique prolongée pourrait avoir des répercussions sur le marché des changes".
Salman Ahmed, responsable mondial macroéconomique et de l'allocation d'actifs chez Fidelity International, indique pour sa part que "le Conseil des gouverneurs a justifié la modération du degré de restriction politique en se fondant sur une confiance accrue dans le processus de désinflation et sur la vigueur du processus de désinflation. Les projections de croissance des services de la BCE ont été révisées à la hausse de 30 points de base pour 2024, ce qui est en ligne avec les pousses vertes que nous notons dans nos trackers depuis le début de l'année, mais la croissance globale reste inférieure à la tendance. Les projections d'inflation ont également été révisées à la hausse pour 2024 et 2025, même si, point important, les projections pour 2026 sont restées inchangées dans les limites de l'objectif. Cependant, la BCE s'est abstenu de s'engager à l'avance sur de futures réductions et a maintenu une position dépendante des données. Les récentes surprises à la hausse surles salaires et l'inflation sont susceptibles de maintenir les membres du conseil du côté prudent. En tant que telle, une réduction en juillet semble clairement hors de propos. La trajectoire des taux de la BCE dépendra de l'évolution des données à partir de maintenant et de la Fed, que nous pensons incapable de réduire cette année compte tenu de la rigidité de l'inflation américaine".
Enfin, Gurpreet Garewal, Macro Strategist, Fixed Income & Liquidity Solutions chez Goldman Sachs Asset Management, note que "la décision prise aujourd'hui par la BCE de réduire les taux de 0,25 % était largement attendue, même avec les données d'inflation étonnamment fortes du mois de mai. Cette décision, qui marque la première baisse des taux depuis 2016 et fait suite à la fin du cycle de hausse en septembre dernier, indique une confiance croissante dans le fait que l'inflation se rapproche de l'objectif et qu'une ère de renversement des politiques monétaires restrictives s'ouvre. La trajectoire future de l'assouplissement reste toutefois incertaine, compte tenu de la dynamique positive des récents indicateurs d'inflation et d'activité, ainsi que des commentaires prudents de la BCE. Nous nous attendons à ce que les décideurs de la politique monétaire maintiennent une approche dépendante des données. Nous suivons de près les attentes en matière d'inflation, les tendances des salaires et des services. Ce sont des indicateurs clés de la persistance de l'inflation qui détermineront le rythme et l'ampleur du cycle de réduction des taux de la BCE. Les décisions de la Fed et la trajectoire de l'euro pourraient également influencer la politique de la BCE au second semestre. Nous nous attendons actuellement à ce que la BCE adopte une stratégie d'assouplissement graduelle et trimestrielle".
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