BCE : Christine Lagarde ouverte à l'utilisation des actifs russes gelés
A condition que les pays du monde entier agissent de concert...

Christine Lagarde s'est dite ouverte à l'utilisation des actifs russes gelés pour garantir le financement de l'Ukraine, à condition que les pays du monde entier agissent de concert. "Je pense que l'utilisation équitable consisterait en un prêt opérationnel utilisant les soldes de trésorerie comme garanties , a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne dans l'émission 'Face the Nation' sur 'CBS'. "Et je pense que la solidité du système devrait reposer sur le fait que tous les détenteurs d'actifs russes fassent de même".
L'Union européenne examine de plus près l'utilisation des quelque 200 milliards d'euros de fonds russes gelés après l'attaque contre l'Ukraine, alors que les autres sources de financement pour les besoins militaires et économiques du pays se tarissent. La question doit être abordée lors d'une réunion des dirigeants européens cette semaine. "Si tous les pays détenant des actifs disponibles sous forme de liquidités à titre de garantie décident à l'unanimité de prêter de l'argent à l'Ukraine, qui sera remboursé par la Russie dans le cadre du financement de la reconstruction du pays, puisque la Russie est l'agresseur, je pense que cela contribuerait grandement à convaincre la Russie de s'asseoir à la table des négociations", a-t-elle déclaré à 'CBS'.
Selon les plans actuellement en discussion au sein de l'UE, l'Ukraine recevrait environ 140 milliards d'euros de nouveaux prêts utilisant ces actifs. Cet argent ne serait remboursé que si la Russie acceptait de dédommager l'Ukraine pour les dommages causés par la guerre. L'Union souhaite également coordonner l'utilisation de ces actifs avec d'autres alliés du G7, dont les États-Unis, où une partie des fonds est détenue.
Sur la question de la puissance de l'euro au niveau mondial, Christine Lagarde a affirmé, citant la récente hausse du cours de l'or et les flux de capitaux sortant des États-Unis vers des destinations comme l'Europe : "je vois des signes d'érosion de l'attrait du dollar, et l'avenir nous dira si cette érosion se poursuit". "Pour qu'une monnaie inspire réellement confiance, plusieurs conditions sont nécessaires", a-t-elle ajouté. "Il faut une crédibilité géopolitique, un État de droit et des institutions fortes, et, je dirais, une force militaire suffisamment puissante. Je pense que, sur au moins un point, et peut-être deux, les États-Unis conservent une position très dominante, mais ils doivent être très prudents, car cette position s'érode avec le temps".
Enfin, abordant la question du commerce et des conséquences de la hausse des droits de douane américains sur l'économie mondiale, Christine Lagarde a déclaré : "nous n'en avons pas encore ressenti les effets. Pour l'instant, les entreprises américaines et européennes absorbent environ les deux tiers des effets en réduisant leurs marges... "Mais cette situation ne peut durer éternellement, "et si elles ne le font pas parce que les conditions deviennent trop restrictives, ce sera le consommateur qui en paiera les conséquences... C'est donc une question de temps".
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote