Meurtre dans une mosquée: pour Bergé, le terme "islamophobie" pas "approprié"

La ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé dimanche que le terme "islamophobie" utilisé par François Bayrou après le meurtre d'un musulman dans une mosquée n'était "pas approprié", affichant son désaccord avec le Premier ministre.
Ce terme, "je comprends ceux qui peuvent spontanément l'employer, parce qu'ils y verraient une manière (...) d'exprimer un soutien et une empathie. Mais je pense que ce n'est pas un terme approprié", a affirmé Mme Bergé lors du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.
"J'ai eu cette discussion aussi avec le Premier ministre. Et on a le droit aussi parfois d'avoir des nuances. Et cette nuance pour moi, elle est importante, parce que je sais que celles et ceux qui aujourd'hui veulent imposer ce terme, eux, ne sont pas avec des intentions louables", a-t-elle ajouté.
"Je combats toutes les formes de haine, et sans aucune hiérarchie et sans aucune distinction", a-t-elle ajouté. "Mais je crois que l'emploi de ce terme malheureusement risque d'apporter une forme de confusion, et surtout d'être un levier pour un certain nombre d'ennemis de la République, pour imposer l'idée qu'on n'aurait pas le droit de critiquer une religion ou qu'on n'aurait pas le droit de blasphémer, alors que dans notre pays ce sont des droits".
François Bayrou a défendu samedi dans le JDD son emploi du terme "islamophobe", contesté par une partie de la classe politique, affirmant qu'"il faut avoir le courage de dire les choses telles qu'elles sont".
Ce terme n'est pratiquement pas utilisé par la droite, qui le conteste. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait estimé qu'"il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l'utiliser", après le meurtre d'Aboubakar Cissé dans le Gard.
Interrogée sur l'antisémitisme venant de l'extrême gauche, Aurore Bergé a estimé qu'il fallait que la gauche "rompe de manière définitive" avec LFI, car "le seul fait de l'antisémitisme suffit à rompre, évidemment, tout accord électoral".
Concernant la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, qui a "présenté ses excuses" vendredi après avoir tenu des propos ambigus sur le socialiste Jérôme Guedj, pris à partie comme d'autres socialistes dans la manifestation parisienne du 1er mai, Aurore Bergé a dit attendre "qu'elle dise qu'ici et maintenant, aujourd'hui comme demain, plus jamais il n'y aura de possibilité d'alliance avec La France insoumise".
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