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Macron et la Palestine, un legs diplomatique et des embûches

| AFP | 108 | Aucun vote sur cette news
Le président de la République Emmanuel Macron le 4 septembre 2025, à Paris
Le président de la République Emmanuel Macron le 4 septembre 2025, à Paris ( Ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives )

Un cheminement tâtonnant, jusqu'à devenir "irréversible". Pour Emmanuel Macron, la reconnaissance de la Palestine, dont il espère faire un legs diplomatique majeur, a fini par s'imposer, lui permettant au passage de se montrer plus au diapason avec la politique arabe traditionnelle de la France.

Lundi à New York, lorsqu'il montera à la tribune des Nations unies, ce sera le grand moment du président français. Avec son discours, la France devrait être le premier pays du G7 et le premier membre permanent occidental du Conseil de sécurité à reconnaître l'Etat palestinien - le Royaume-Uni devant faire de même.

Un "chemin irréversible vers la paix", veut-il croire, même si les obstacles semblent entraver pour l'instant toute concrétisation véritable.

"Ce sera sûrement un des legs diplomatiques de sa présidence", dit un de ses proches, qui y voit un geste "dans la grande tradition de l'universalisme français".

Pour l'ex-ambassadeur Michel Duclos, expert à l'Institut Montaigne, "cela peut devenir un succès de la France", dans la lignée du "non" français à l'intervention américaine en Irak en 2003.

Empêtré depuis l'été 2024 dans une crise politique inédite, le président a perdu des marges de manoeuvre sur la scène nationale, alors même qu'il voulait consacrer son second mandat à peaufiner son "héritage".

Il s'est alors replié sur la politique étrangère. En première ligne sur l'Ukraine, son action dépend toutefois en partie des décisions de Donald Trump et de son attitude vis-à-vis de la Russie.

"Un silence"

Les leviers français sont moins importants encore au Proche-Orient, d'autant que le président américain affiche un soutien à toute épreuve à Israël.

Là aussi, une des clés est donc à Washington. La reconnaissance "ne trouvera son plein aboutissement que si on arrive à accrocher Trump", explique à l'AFP Michel Duclos. "C'est son intérêt aussi, car ça lui permettrait de relancer les accords d'Abraham" de normalisation entre pays arabes et Israël.

Après les attaques sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a immédiatement apporté un soutien très ferme aux Israéliens.

"Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes", a-t-il martelé le 12 octobre suivant.

Il a certes évoqué la nécessaire préservation des civils, et ajouté qu'une paix durable impliquerait "un Etat pour les Palestiniens".

Mais la tonalité retenue, plutôt pro-israélienne, lui a été reprochée par une frange de l'opinion lorsque le gouvernement de Benjamin Netanyahu a intensifié sa riposte à Gaza.

Pourtant, le président français a assez vite appelé au "cessez-le-feu", avant d'aller crescendo dans la condamnation des opérations israéliennes.

Et le 16 février 2024, il prévient que "la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas un tabou pour la France".

Mais pendant de longs mois, les paroles ne sont pas suivies d'actes.

A ce moment-là, "note sur note arrivent à l'Elysée pour dire +il faut réagir pour ce qui se passe à Gaza+", rapporte Gérard Araud, ex-ambassadeur de France en Israël et aux Etats-Unis. Mais côté présidentiel, "il y a eu quand même un silence", déplore-t-il.

C'est finalement dans l'avion qui le ramène en avril dernier d'al-Arich, avant-poste égyptien où s'empile l'aide humanitaire pour Gaza entravée par le blocus, et où il a rencontré des blessés palestiniens, qu'Emmanuel Macron confirme qu'il pourrait franchir le pas autour de l'été.

"Conditions" ou "engagements"

Il conçoit dès lors cette reconnaissance "comme un levier diplomatique pour faire pression sur Netanyahu", souligne un proche.

Autour de lui, on commence à redouter des accusations à venir sur une passivité de la France face à la tragédie de Gaza, selon le récit d'un autre ami du président.

Paris a toujours expliqué qu'un tel geste français devrait être "utile" et avoir un "impact" pour ne pas se limiter au symbole. Face aux critiques israéliennes, Emmanuel Macron explique qu'il s'agit de décrocher en retour "la reconnaissance d'Israël" par des pays arabo-musulmans.

Et il fixe à un moment des "conditions", dont la libération des otages du Hamas et la "démilitarisation" du mouvement islamiste.

Mais il comprend qu'en faire des conditions sine qua non risque de compromettre durablement sa décision. La reconnaissance aura bien lieu, finit-il par annoncer le 24 juillet, invoquant une série d'"engagements" pris par l'Autorité palestinienne et plusieurs Etats arabes en faveur du désarmement du Hamas et de son exclusion de toute future gouvernance.

Le scepticisme est d'abord de mise face à une décision qui peut paraître isolée.

Mais Royaume-Uni, Canada, Belgique et d'autres lui emboitent le pas, tandis que l'Assemblée générale de l'ONU adopte à une vaste majorité, avec le soutien des principaux pays arabes, un plan de paix qui exclut pour la première fois sans équivoque le Hamas d'un futur Etat palestinien.

Le paradoxe veut donc que la France reconnaîtra la Palestine sous la houlette d'un Emmanuel Macron "instinctivement pro-israélien quand il est arrivé à l'Elysée et ensuite quand on examine la plus grande partie de sa présidence", juge Gérard Araud.

Il s'inscrira dans les pas d'une politique arabe plus traditionnelle, qui remonte notamment au général de Gaulle, après un tournant initié sous Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy.

Une manière de refermer la parenthèse? "Non", tranche l'ancien ambassadeur. "On est dans une conjoncture totalement nouvelle", car "cette crise incandescente de Gaza" et "la fuite en avant d'Israël", "ça change tout".

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