A Marseille, Philippe se penche sur la justice et tient ses potentiels alliés en respect

Des propositions pour réformer l'institution judiciaire, un plaidoyer contre "l'injustice", en particulier envers les jeunes, et un message de ferme détermination envers ses potentiels alliés pour l'Elysée, particulièrement à droite: Edouard Philippe a tenu un nouveau meeting de campagne samedi à Marseille, en plein dénouement du congrès LR.
Après Bordeaux et Lille, le candidat déclaré à la présidentielle avait convié ses soutiens au Parc Chanot, derrière le stade Vélodrome, pour un troisième "meeting interrégional". L'ordre du jour appelait les questions régaliennes. Mais le dénouement dimanche du Congrès des Républicains (LR) n'avait échappé à personne et le rendez-vous d'Horizons a été avancé d'une journée.
Alors que LR doit se choisir un président entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, Edouard Philippe s'est amusé d'être devenu un thème de campagne dans son ancien parti: pour M. Wauquiez, hors de question de "rallier la macronie" derrière l'ancien Premier ministre, quand M. Retailleau --qui s'en défend-- y serait d'avantage disposé.
Le patron d'Horizons, en tête des sondages dans le "socle commun" de la droite et du centre, a également eu un mot pour Gérald Darmanin et pour Gabriel Attal. "J’entends ceux qui se demandent si mon programme sera un vrai programme de droite. S’il sera assez populaire. J'en entends d’autres qui ont la nostalgie d’un +en même temps+ un peu idéalisé", a-t-il lancé.
"J’entends parler de +tickets+ écrits d’avance (...) Tout cela me laisse assez indifférent. Je ne serai pas le prisonnier du jeu des partis", a prévenu M. Philippe.
"Je veux être président de la République pour restaurer la puissance de l’Etat, pour remettre de la justice dans notre société, pour rendre notre pays plus fort et plus prospère et pour redonner à l’ensemble de nos concitoyens le goût de la liberté. Est-ce que c’est assez de droite ? Assez populaire ? Mais moi je ne suis pas là pour défendre la pureté de la droite française ! Je suis là pour défendre la France, les Françaises et les Français !", a lancé M. Philippe sous les applaudissements de quelque 1.700 partisans.
M. Wauquiez en a pris pour son grade. "Les Français ne sont pas dupes de ceux qui font du trumpisme aux petits pieds en rêvant de ressusciter le bagne du comte de Monte Cristo à Saint-Pierre-et-Miquelon", a ironisé Edouard Philippe, alors que le patron des députés LR a proposé d'y envoyer les étrangers dangereux faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire (OQTF).
-Courtes peines et peines planchers-
A tous ces alliés potentiels qui s'interrogent sur son programme, M. Philippe "retourne la question": "Etes-vous prêts à construire avec nous la grande force politique, le bloc républicain et démocrate, qui respectera les identités de chacun mais se rassemblera sur l’essentiel ?".
Auprès du Parisien vendredi, M. Philippe avait dit son intention de "rassembler". "Je n'ai rencontré personne sur le terrain me dire qu'il fallait qu'on se divise".
Illustration avec les intervenants, parmi lesquels le président (Renaissance) de la région Sud Renaud Muselier et la présidente de la Métropole d'Aix-Marseille Martine Vassal (ex-LR), à qui M. Philippe a prodigué un encouragement pour la mairie de Marseille.
"Le mode d'emploi pour organiser la victoire aux municipales apportera le mode d'emploi pour la présidentielle", a édicté M. Muselier. "Sans rassemblement républicain, aucune victoire ne sera possible", a abondé le maire de Nice et vice-président d'Horizons, Christian Estrosi.
Second message de Marseille: quand LR se cherche un chef, Edouard Philippe peaufine son programme. Samedi, le maire du Havre a décliné des propositions pour réformer la justice qui, "en plus d'être lente, est devenu hypocrite".
Car "comme nous n’arrivons pas à construire suffisamment de places de prisons (...) et comme nous savons qu’être détenu dans des conditions indignes alimente la récidive, les juges prononcent des peines toujours plus sévères mais de moins en moins exécutées", a-t-il expliqué.
M. Philippe défend "une stratégie d’enfermement immédiat des délinquants, y compris pour des peines très brèves, dès la première infraction, dans des établissements pour courtes peines", comme ses députés l'ont fait adopter début avril. Mais aussi, a-t-il poursuivi, des "peines planchers pour les infractions les plus graves".
L'ancien Premier ministre s'interroge par ailleurs sur la suppression de la fonction de juge d'application des peines. Il entend également donner aux maires "des moyens accrus, y compris le droit de prononcer des amendes et de proposer des peines de réparation".
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