Wall Street souffle un peu
Après sa "remontada"

Wall Street a redonné un peu de terrain mardi après son récent rebond, le S&P 500 perdant 0,39% à 5.940 pts, le Dow Jones reculant de 0,27% à 42.677 pts et le Nasdaq glissant de 0,38% à 19.142 pts. Alors que Moody's a abaissé vendredi soir sa note de la dette américaine de 'Aaa' à 'Aa1', indiquant que la dette des Etats-Unis et ses intérêts seraient bien plus élevés que d'autres dettes souveraines bénéficiant d'une note comparable, Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, a tenté de calmer le jeu en évoquant un "indicateur à retardement" et en attribuant la faute à l'administration de Joe Biden...Cependant, Moody's a aussi désigné la proposition de loi budgétaire actuellement discutée au Congrès... Elle était la dernière des trois grandes agences de notation à maintenir le triple A américain, tandis que sa perspective associée était négative depuis la fin de l'année 2023 - perspective désormais stable. Moody's a souligné que les administrations américaines successives et le Congrès n'arrivaient toujours pas à se mettre d'accord sur des mesures pour s'attaquer aux déficits budgétaires et aux dépenses d'intérêt...
La Maison Blanche a fait valoir de son côté que l'adoption de son 'grand et beau projet de loi' ("Big Beautiful Bill") serait une décision budgétairement "responsable", alors que les objections de certains républicains en compromettent les progrès. "Ce projet de loi n'aggrave pas le déficit... Il permettra d'économiser 1.600 milliards de dollars", a déclaré lundi Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison Blanche. Un autre rapport de la Maison Blanche, publié par le Conseil des conseillers économiques, a dressé également un tableau optimiste, alors même que diverses analyses externes prévoient au contraire une aggravation de la dette.
Du côté de la Fed, les avis de responsables se succèdent cette semaine. Raphael Bostic, le dirigeant de la Fed d'Atlanta, a jugé que la banque centrale américaine ne devrait réduire ses taux qu'une fois cette année, alors qu'il faudra selon lui trois à six mois avant de connaître l'impact des dernières mesures politiques. Il n'exclut pas toutefois un peu d'anticipation de la part de la Fed, si les négociations commerciales accélèrent et si les tarifs douaniers venaient à être réduits plus qu'attendu, ce qui lèverait en partie le risque du côté de l'inflation. John Williams, le patron de la Fed de New York, a suggéré pour sa part que les banquiers centraux américains ne sont pas prêts à baisser les taux, du moins pas avant septembre, du fait des perspectives économiques incertaines...
Mercredi, les opérateurs suivront l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques. Jeudi, programme un peu plus étoffé avec les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, l'indice flash PMI composite, ainsi que les reventes de logements existants. Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les ventes de logements neufs ainsi qu'une intervention de Jerome Powell.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, TJX Companies, Lowe's, Medtronic, Snowflake, Target, Baidu et Zoom Communications, annonceront leurs derniers trimestriels mercredi. Intuit, Analog Devices, Copart, Ross Stores, Deckers Outdoor, Autodesk, Ralph Lauren, BJ's Wholesale et Workday, publieront leurs résultats jeudi...
Parmi les grands noms de Wall Street à s'exprimer concernant les marchés, notons que le patron de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, s'est étonné de l'extrême complaisance des marchés concernant la guerre commerciale, alors que la place américaine a repris toutes ses pertes "post-Liberation Day" et plus encore, en quelques jours seulement... J. Dimon en a remis une couche mardi en estimant le risque de récession à 50%.
Le baril de brut WTI revient sur le Nymex à 63$. L'once d'or fin gagne 1,5% à 3.300$. L'indice dollar régresse de 0,2% face à un panier de devises. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'est tendu à 4,5%, contre 4,98% pour le 30 ans. Le bitcoin grimpe sur les 107.400$, de retour en direction de ses sommets historiques...
Les valeurs
Home Depot (-0,6%), le géant américain de la distribution de produits de "rénovation domiciliaire", a publié pour son premier trimestre fiscal clos début mai 2025 des revenus totalisant 39,9 milliards, en vive hausse de 9,4% en glissement annuel, à comparer à un consensus de 39,3 milliards. Le bénéfice net par action a décliné de 5% à 3,45$, alors que le bpa ajusté s'est affiché à 3,56$ - 3 cents de moins que le consensus. Le bénéfice net a représenté 3,4 milliards, contre 3,6 milliards un an avant. Les ventes à comparable se sont tassées de 0,3% contre -0,2% de consensus. Ted Decker, directeur général, juge les résultats en ligne avec les anticipations et voit les clients s'engager sur de plus petits projets. Home Depot maintient sa guidance inchangée sur l'exercice fiscal, tablant sur une croissance totale de l'activité de 2,8%, une progression de 1% à comparable et une baisse de 3% environ du bénéfice dilué par action en comparaison d'un niveau de 14,91$ pour l'exercice 2024. Le bpa ajusté est anticipé en retrait d'environ 2%. La marge opérationnelle est attendue à 13% environ et la marge brute à 33,4%. Le groupe indique par ailleurs qu'il n'entend pas relever ses prix malgré les droits de douane américains. C'est du moins ce qu'a affirmé le directeur financier de l'affaire, Richard McPhail, cité par CNBC. En effet, "plus de la moitié de ce que la compagnie vend vient des États-Unis", alors que l'engagement des clients demeure fort en avril et en mai.
Apple (-0,9%). Les expéditions chinoises d'iPhones et d'autres appareils mobiles d'Apple vers les États-Unis auraient littéralement chuté en avril, à leur plus bas niveau depuis 2011 selon Bloomberg, ce qui montre "l'impact de la menace de droits de douane américains sur les échanges de biens coûteux entre les deux plus grandes économies mondiales". Les exportations de smartphones ont chuté de 72% pour atteindre un peu moins de 700 millions de dollars le mois dernier, bien plus encore que la baisse globale de 21% des exportations chinoises vers les États-Unis, selon des données douanières relayées par Bloomberg. Cela illustre la manière dont la campagne de droits de douane de l'administration Trump, culminant avec des taxes de 145% sur les produits chinois, perturbe les chaînes d'approvisionnement technologiques et détourne l'électronique vers d'autres marchés. Le port de Los Angeles, la plateforme de conteneurs la plus fréquentée des États-Unis, a vu des livraisons en forte baisse de 30% début mai, sous l'effet des droits de douane... Les tensions restent vives entre les deux superpuissances. Pékin a accusé cette semaine l'administration Trump de compromettre les récentes négociations commerciales de Genève en imposant des sanctions sur les puces d'intelligence artificielle de Huawei. L'année dernière, les trois plus grandes catégories d'importations américaines en provenance de Chine étaient les smartphones, les ordinateurs portables et les batteries lithium-ion, tandis que le gaz de pétrole liquéfié, le pétrole, le soja, les turbines à gaz et les machines pour fabriquer des semi-conducteurs étaient parmi les exportations américaines les plus précieuses vers la Chine, explique Bloomberg.
Tesla (+0,5%). Elon Musk a indiqué ce mardi lors d'un forum économique au Qatar qu'il était encore engagé à la tête de Tesla en tant que directeur général pour les cinq prochaines années. Il a ajouté que le constructeur texan de VE avait déjà entamé son redressement, le plus faible marché étant l'Europe mais la demande étant forte partout ailleurs. Plus tôt ce mois-ci, Robyn Denholm, la présidente du conseil d'administration, avait démenti un article du Wall Street Journal selon lequel des membres du board auraient contacté plusieurs cabinets de recrutement pour trouver un remplaçant à Musk, alors fort occupé par son action au sein du DOGE, "Département de l'Efficacité gouvernementale", aux côtés de l'administration Trump...
Viking (-5%), le spécialiste du transport de passagers par navire, de la croisière et d'autres formes de transport de passagers en Amérique du Nord, au Royaume-Uni et à l'échelle internationale, a annoncé pour son premier trimestre une perte nette de 105 millions de dollars et 24 cents par action sur une base ajustée, moins lourde toutefois que le consensus de marché. L'opérateur de croisières a dégagé des revenus de 897 millions de dollars, également plus élevés qu'attendu, traduisant une croissance de près de 25%. L'Ebitda ajusté a représenté 73 millions de dollars.
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