Wall Street progresse, Nvidia attendu au sommet
Un air de déjà-vu
Wall Street se reprend désormais avant bourse ce jeudi, alors que Nvidia repasse dans le vert en pré-séance au lendemain de sa publication financière, aidé par les notes favorables de brokers. Le S&P 500 gagne maintenant 0,4% avant l'ouverture, le Dow Jones 0,4% également et le Nasdaq 0,3%. Rappelons que les indices américains s'étaient montrés volatils hier et avant-hier, sur fond de risque géopolitique accru lié au dossier Russie-Ukraine.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI monte de 1,9% à 70$. L'once d'or fin prend 0,6% à 2.666$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises. Le bitcoin dépasse désormais les 97.000$, progressant encore de plus de 3% sur 24 heures avec "l'effet Trump".
L'outil CME FedWatch montre une probabilité de 52,3% désormais d'une baisse de taux d'un quart de point le 18 décembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, contre une 'proba' de 47,7% d'un statu quo. Le taux des fed funds est actuellement logé entre 4,50 et 4,75%, après un ajustement d'un demi-point en septembre, le premier d'un cycle espéré d'assouplissement. Néanmoins, les indicateurs économiques restent solides et le marché du travail résiste bien, tandis que l'inflation poursuit globalement sa décrue vers l'objectif des 2%. Ces éléments ne plaident donc pas pour l'heure pour une baisse accélérée des taux...
Un sondage Reuters montre que la Fed devrait réduire ses taux le mois prochain comme attendu, mais que les baisses de taux seraient lentes ensuite en 2025 du fait du risque inflationniste lié à la présidence Trump. 90% des économistes sondés envisagent une baisse de taux d'un quart de point en décembre, mais 85% jugent que le risque de résurgence de l'inflation l'an prochain a augmenté. La médiane des prévisions montre ensuite une baisse de taux d'un quart de point par trimestre sur les trois premiers trimestres 2025, ce qui ramènerait les taux entre 3,50 et 3,75% en fin d'année prochaine - soit 50 pb de plus que les prévisions du mois dernier.
Michael Barr, Lisa Cook, Michelle Bowman et Susan Collins de la Fed, s'exprimaient hier. Barr, vice-président de la Fed pour la supervision, a indiqué qu'il prévoyait de servir jusqu'à la fin de son mandat, en réponse à la question de savoir ce qu'il ferait si Trump désirait l'évincer... Cook, gouverneure de la banque centrale américaine, a jugé l'économie en bonne position, bien que l'inflation ajustée soit encore un peu élevée... La gouverneure Bowman, rompant avec le discours classique de la Fed, a indiqué une fois de plus son scepticisme hier concernant la baisse des taux, en appelant à une approche prudente en la matière... Collins, qui dirige la Fed de Boston, a jugé, mais de manière moins insistante, qu'il ne fallait pas réduire les taux trop rapidement. Enfin, Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, anticipe une poursuite de la baisse de l'inflation, mais note aussi que l'économie est plus vulnérable aux chocs inflationnistes qu'il y a cinq ans.
Dans l'actualité économique ce jour, les inscriptions au chômage ont reculé davantage que prévu la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a fait état pour la semaine close au 16 novembre, d'inscriptions au chômage au nombre de 213.000, en repli de 6.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure, et au plus bas depuis le mois d'avril. Le consensus était positionné à 220.000.
L'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie du mois de novembre est ressorti à -5,5 (consensus 7). Il montre une contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée.
Les reventes de logements existants du mois d'octobre seront communiquées à 16 heures (consensus 3,92 millions d'unités). L'indice des indicateurs avancés pour octobre sera publié à la même heure (consensus -0,3% en comparaison du mois antérieur). L'indice manufacturier de la Fed de Kansas City pour novembre sera enfin dévoilé à 17 heures. Beth Hammack, Austan Goolsbee et Michael Barr de la Fed, prendra la parole ce jour.
L'indice flash PMI composite américain de novembre sera annoncé vendredi à 15h45 (consensus 48 pour l'indice manufacturier, 55,4 pour les services et 55 pour l'indice composite). Enfin, l'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de novembre sera annoncé à 16 heures (consensus 73, avec un indice des anticipations d'inflation à un an de 2,6%).
L'actualité des entreprises à Wall Street est donc dominée par Nvidia, qui a affiché hier soir des trimestriels bien au-dessus des attentes. Snowflake et Palo Alto Networks annonçaient aussi hier soir. Intuit, PDD, Deere, Copart, Ross Stores, Baidu, NetApp, Warner Music Group, Gap, Polestar, VinFast ou encore BJ's Wholesale, dévoilent leurs derniers comptes jeudi.
Les valeurs
Nvidia, le géant des puces graphiques et d'IA, a publié hier soir pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 81 cents et des revenus de 35,1 milliards de dollars, à comparer à un consensus de 75 cents et 33,1 milliards de dollars. Le groupe anticipe pour le trimestre entamé des revenus de 37,5 milliards de dollars, plus ou moins 2%, à comparer à un consensus de 37 milliards. Le marché a fait la fine bouche hier après bourse à Wall Street. Le titre pointait en recul sur des prises de bénéfices, après une performance il est vrai généreuse de 200% environ cette année. Il remonte désormais en pré-séance, peu avant l'ouverture, regagnant près de 2% à l'approche des 150$, ses plus hauts historiques, avec l'aide de notes de brokers favorables.
Le management de Nvidia a insisté hier soir sur la solidité de la demande, dans un registre très enthousiaste. Jensen Huang, le directeur général de l'affaire, a indiqué que la ligne de produits Blackwell bénéficiait d'une très forte demande, même si, et c'est peut-être le seul point mitigé des annonces d'hier, les coûts de production et ingénierie des puces de nouvelle génération devraient initialement peser un peu sur les marges avant la montée en puissance des volumes. La guidance relativement conservatrice de chiffre d'affaires pour le dernier trimestre de l'exercice décalé 2025 n'a pas non plus atteint les plus hautes projections de Wall Street. Bref, les investisseurs pointilleux ont cherché quelques failles dans une publication par ailleurs impressionnante.
Les produits Blackwell, quant à eux, sont désormais "en pleine production" d'après Huang, alors que l'appétit persisterait pour la génération précédente, Hopper. L'engouement ne se dément pas pour les puces d'IA du groupe. Le DG de Nvidia a noté que Blackwell était maintenant "entre les mains de tous nos partenaires majeurs". Le groupe californien de Santa Clara, première capitalisation boursière mondiale, a affiché sur son troisième trimestre des revenus totaux en progression de 17% par rapport au trimestre antérieur et de 94% en comparaison de l'an dernier ! Les revenus des activités de centres de données, traduisant la demande insatiable de l'intelligence artificielle, ont augmenté de 17% par rapport au deuxième trimestre et de 112% (!) sur un an. Le bénéfice GAAP par action a plus que doublé en glissement annuel, à 78 cents, alors que le bpa ajusté a augmenté de 19% par rapport au deuxième trimestre et de 103% sur un an, à 81 cents.
La marge brute trimestrielle a représenté 74,6%, contre 75,1% un trimestre avant et 74% un an plus tôt. Le bénéfice opérationnel a plus que doublé par rapport à l'an dernier, à 21,9 milliards. Le bénéfice net s'est établi à 19,3 milliards de dollars pour le troisième trimestre fiscal 2025, contre 16,6 milliards un trimestre plus tôt et 9,2 milliards environ un an auparavant.
Palo Alto Networks, géant californien de la sécurité informatique, a affiché, avec la demande en services de cybersécurité, des revenus du premier trimestre fiscal 2025 de 2,14 milliards de dollars (+14%) et un bénéfice ajusté par action de 1,56$, contre respectivement 2,12 milliards et 1,48$ de consensus. Le bénéfice net GAAP a été de 351 millions de dollars contre 194 millions un an avant. Le bénéfice net ajusté a représenté 545 millions de dollars, à comparer aux 466 millions de dollars de l'an dernier. Le groupe envisage désormais, pour son deuxième trimestre, des revenus allant de 2,22 à 2,25 milliards de dollars, fourchette entourant le consensus, pour un bpa ajusté allant de 1,54 à 1,56$. La guidance annuelle de bpa ajusté est relevée entre 6,26 et 6,39$. Les revenus de l'exercice sont maintenant anticipés entre 9,12 et 9,17 milliards de dollars - une croissance voisine de 14% -, en ligne avec les prévisions de brokers. La marge ajustée de free cash flow est anticipée entre 37 et 38%. Il s'agit ici encore d'une révision en hausse. Palo Alto Networks a aussi annoncé hier soir un split par deux de son action qui sera effectif le 16 décembre.
Snowflake, le groupe d'hébergement de données dans le cloud, qui "facilite l'IA d'entreprise", s'enflammait hier soir de 20% après bourse à Wall Street. Le groupe a réalisé des revenus produits de plus de 900 millions de dollars pour son troisième trimestre, en croissance de 29%, à comparer à un consensus de 857 millions de dollars. Les revenus totaux ont été de 942 millions de dollars sur la période, en hausse de 28%. Le bénéfice ajusté par action a été de 20 cents contre 15 cents de consensus. Sridhar Ramaswamy, DG de Snowflake, explique : "Notre volonté obsessionnelle de produire une cohésion de produit et une facilité d'utilisation a fait de Snowflake la plateforme de données d'entreprise la plus simple et la plus rentable". De grands modèles de langage créés par Anthropic seront désormais disponibles sur la plateforme Snowflake, a annoncé aussi le groupe hier, alors que les efforts avancés tels que la création de produits d'agents d'IA sont mieux réalisés avec des modèles puissants d'OpenAI ou d'Anthropic...
Les revenus produits du quatrième trimestre fiscal 2025, clos en janvier, sont attendus entre 906 et 911 millions de dollars, alors que le consensus Bloomberg était de 891 millions. La marge opérationnelle ajustée est attendue à 4%, plus du double du consensus. Sur l'exercice, les revenus produits sont anticipés à 3,43 milliards de dollars, en augmentation de 29%, pour une marge brute ajustée de 76% et une marge opérationnelle ajustée de 5%.
Baidu, le moteur de recherche chinois coté à Wall Street, a annoncé pour son troisième trimestre un bénéfice de près de 1,1 milliard de dollars, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 2,37$. Les revenus ont reculé quant à eux à 4,78 milliards de dollars. En yuans, les revenus ressortent à 33,56 milliards, en baisse de 3% en glissement annuel, alors que le bénéfice net part du groupe augmente tout de même de 14% en glissement annuel et 39% séquentiellement, à 7,63 milliards de yuans. Le bénéfice net ajusté est en revanche en déclin prononcé de 19% sur un an à 5,89 milliards de yuans. A fin septembre, le niveau de cash et équivalents était de 144,5 milliards de yuans, environ 20,6 milliards de dollars.
Deere, le géant des équipements agricoles, a publié pour son quatrième trimestre fiscal, clos fin octobre, un bénéfice par action de 4,55$ à comparer à un consensus de place voisin de 3,9$. Le groupe a profité de la baisse des dépenses de production et de la maîtrise des coûts. Les ventes des opérations d'équipements ont chuté d'un tiers à 9,3 milliards de dollars, légèrement inférieures quant à elles au consensus de marché. Le groupe anticipe un bénéfice de l'exercice 2025 allant de 5 à 5,5 milliards de dollars, contre 5,8 milliards de consensus. Les ventes 2025 devraient reculer de 10 à 15% sur les segments de machinerie. John May, DG du groupe, souligne que Deere a proactivement ajusté son activité afin de mieux s'aligner sur l'environnement actuel. Pour le trimestre clos, le bénéfice net est ressorti à 1,25 milliard de dollars environ contre 2,37 milliards un an plus tôt. Sur l'exercice clos, le bénéfice net part du groupe a été de 7,1 milliards, contre 10,2 milliards un an avant.
Alphabet. Le Département américain de Justice demande à un juge fédéral que Google (Alphabet) scinde son navigateur Chrome. La requête du DoJ et de certains Etats vise donc à sanctionner le géant technologique californien pour son monopole jugé illégal dans la recherche en ligne et ses ambitions dans l'IA. Google a promis pour sa part de faire appel. Le cas en question se concentre sur les tactiques utilisées par Google pour s'afficher en moteur de recherche par défaut sur Chrome, ainsi que sur l'iPhone et Android. Les autorités antitrust américaines jugent qu'une scission de Chrome, utilisé sur des milliards d'appareils, pourrait constituer une solution. Il s'agit, selon le DoJ, de priver Google de ses avantages "illégalement acquis". Il demande également que la cour interdise des accords comme ceux, exclusifs et pluriannuels, scellés avec Apple et Samsung, et faisant de Google le moteur de recherche par défaut sur leurs appareils. Le DoJ a aussi demandé au juge Amit Mehta d'imposer à Google un certain nombre de restrictions, notamment concernant l'utilisation de données de sites web pour l'entraînement de ses outils d'IA.
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