Wall Street en repli, avec Tesla, IBM et les tensions commerciales
Hésitations logiques

La tendance reste hésitante avant bourse à Wall Street ce jeudi. Le Dow Jones abandonne 0,2%, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq perdent 0,1%. Les chiffres mitigés publiés hier soir par Tesla ou IBM pèsent sur les indices, qui avaient déjà souffert hier sur des résultats décevants de Netflix. Par ailleurs, sur le front géopolitique, les choses se compliquent encore un peu plus avec la Russie, puisque Donald Trump vient d'annuler le sommet avec Vladimir Poutine et de durcir les sanctions contre le pays, faute d'évolution positive concernant l'Ukraine.
Dans l'actualité économique ce jeudi, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 18 octobre, qui devaient être publiées à 14h30 (consensus FactSet 239.000), ainsi que l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago pour le mois de septembre, ont été reportés du fait du shutdown. Les reventes de logements existants du mois de septembre sont attendues à 16 heures (consensus 4,07 millions), alors que l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City pour octobre sera connu à 17 heures. Michelle Bowman et Michael Barr de la Fed s'exprimeront dans la journée.
Demain, les investisseurs suivront l'indice des prix à la consommation de septembre, l'indice flash PMI composite américain d'octobre, les ventes de logements neufs de septembre et l'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour octobre. L'indice des prix à la consommation, qui avait été reporté du fait du 'shutdown', est incontestablement le rendez-vous économique marquant de fin de semaine. Le consensus FactSet est logé à +0,4% d'un mois sur l'autre et +3,1% sur un an. Hors alimentaire et énergie, l'IPC américain de septembre est attendu en augmentation de 0,3% par rapport au mois d'août et de 3,1% sur un an.
Trump a déclaré mercredi qu'il renonçait à organiser le sommet prévu avec son homologue russe Vladimir Poutine, estimant que les négociations n'avançaient plus. "Nous avons annulé la réunion avec le président Poutine. Cela ne me semblait tout simplement pas le bon moment", a-t-il expliqué à la Maison Blanche, avant d'ajouter : "Nos conversations sont bonnes, mais elles ne mènent nulle part. Elles ne mènent tout simplement nulle part". Cette décision intervient alors que Washington a dévoilé de nouvelles sanctions visant Rosneft et Lukoil, les deux principales compagnies pétrolières russes, visant à accroître la pression économique sur Moscou pour l'inciter à négocier un accord de paix en Ukraine. Ces sanctions ciblent directement les exportations d'or noir, qui constituent la principale source de revenus du Kremlin.
"Il est temps de mettre fin aux tueries et de décréter un cessez-le-feu immédiat", a justifié le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent. Selon lui, Rosneft et Lukoil participent au financement de la "machine de guerre du Kremlin". Le président Trump a qualifié le nouveau paquet de sanctions de "formidable", tout en affirmant espérer qu'il puisse être levé rapidement si la Russie accepte de mettre fin au conflit.
Sur le front commercial, Trump a annoncé qu'était "programmée" une rencontre tant attendue avec le président chinois Xi Jinping, offrant ainsi un peu de réconfort aux marchés perturbés précédemment par la montée des tensions sino-américaines. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent avait précédemment inspiré le désarroi en suggérant que la Maison Blanche pourrait étendre les restrictions sur les exportations de logiciels à destination de la Chine d'ici le 1er novembre. Reuters remet cependant un peu d'huile en indiquant que l'administration Trump envisagerait d'imposer des restrictions drastiques sur les exportations vers la Chine de biens fabriqués avec ou contenant des logiciels américains, en représailles aux récentes restrictions imposées par Pékin sur les exportations de terres rares. Les mesures proposées pourraient affecter un large éventail de secteurs, des semi-conducteurs et de l'aérospatiale à l'électronique grand public. Un article qui intervient donc juste avant la rencontre Trump / Xi. Bien qu'aucune décision finale n'ait été prise, Reuters croit savoir que la proposition ferait l'objet de discussions sérieuses...
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Tesla, IBM ou SAP (coté sous forme d'ADR sur la place américaine) publiaient hier soir leurs derniers comptes, qui ont globalement laissé les investisseurs sur leur faim. T-Mobile US, Union Pacific, Honeywell, Blackstone, Freeport-McMoran, Roper Technologies, Valero ou PG&E, annoncent leurs derniers résultats avant bourse ce jour, tandis qu'Intel dévoile ses chiffres après bourse, avec Ford Motor, Baker Hughes, Norfolk Southern, Newmont et VeriSign.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI bondit de 4,5% à 61,2$ avec les tensions géopolitiques. L'once d'or fin se redresse de 0,8% à 4.125$ suite à sa récente correction sur les sommets. L'indice dollar grappille 0,1% face à un panier de devises. Le bitcoin se stabilise vers les 109.000$.
Les valeurs
Tesla a publié hier soir à Wall Street des comptes du troisième trimestre marqués par des revenus record de 28,1 milliards de dollars, mais le groupe d'Elon Musk a raté le consensus de profit, entraînant une baisse de 3,5% du titre après bourse. Une publication mitigée donc, à quelques jours seulement du vote par les actionnaires du package géant de compensation financière de Musk pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars, vote prévu le 6 novembre. Sur le 3e trimestre, le constructeur texan de VE a donc dépassé les 28 milliards de dollars de revenus (+12%), contre environ 26,5 milliards de consensus. Le bénéfice ajusté par action s'est établi quant à lui à 50 cents (-31%) contre 54 cents de consensus. L'Ebitda ajusté a été de 4,2 milliards de dollars (-9%) contre 3,8 milliards de consensus de place. Les revenus automobiles ont progressé de 6% à 21,2 milliards. Les revenus dans la génération et le stockage d'énergie ont grimpé de 44% à 3,42 milliards, tandis que les revenus de 'services et autres' se sont appréciés de 25% à 3,47 milliards. Le bénéfice net ajusté attribuable aux actionnaires ordinaires a reculé de 29% à 1,77 milliard. Le free cash flow a grimpé de 46% à près de 4 milliards de dollars.
Musk a mis pour sa part en avant les perspectives du groupe avec le déploiement du Robotaxi et Optimus. Le milliardaire a indiqué que le groupe avait pour objectif de lancer des tests de Robotaxi dans 8 à 10 zones métropolitaines d'ici la fin de l'année, notamment au Nevada et en Floride. A propos des tarifs douaniers de Trump, le groupe a évalué un impact d'environ 400 millions de dollars sur le trimestre clos contre 300 millions pour le trimestre antérieur. Il est difficile selon le constructeur de mesurer les impacts de l'évolution des politiques commerciales et fiscales mondiales sur les chaînes d'approvisionnement de l'automobile et de l'énergie, sur la structure de coûts et sur la demande de biens durables et de services connexes... Face à l'expiration des crédits d'impôt pour véhicules électriques, le groupe a lancé tout récemment une version standard simplifiée de ses berlines Model Y et 3 pour respectivement 39.990$ et 36.990$ de prix de départ.
IBM décroche avant bourse à Wall Street sur une publication financière mitigée, après un bond de 31% depuis le début de l'année. Sur son troisième trimestre, le groupe a réalisé des revenus de 16,3 milliards de dollars (+9%) et un bénéfice par action de 2,65$, deux mesures supérieurs aux attentes des analystes, mais ce sont les prévisions de revenus qui ont surtout déçu malgré des commandes IA de plus de 9,5 milliards de dollars. L'entreprise anticipe désormais une croissance du chiffre d'affaires 2025 à taux de change constants de plus de 5%. Aux taux de change actuels, l'effet de change devrait contribuer à la croissance d'environ un point et demi pour l'année. IBM prévoit par ailleurs un flux de trésorerie disponible d'environ 14 milliards de dollars pour l'ensemble de l'année.
Lam Research, le concepteur d'équipements destinés à l'industrie des semi-conducteurs, a annoncé hier soir pour son 1er trimestre fiscal des revenus de 5,32 milliards de dollars (+28%) et un bénéfice ajusté par action de 1,26$, deux mesures supérieures aux anticipations de marché avec la forte demande de l'IA. Sur le trimestre entamé, le groupe envisage un bpa allant de 1,05 à 1,25$, pour des revenus logés entre 4,9 et 5,5 milliards de dollars. Le consensus était de 4,8 milliards de revenus sur cette période pour 1,03$ de bpa ajusté. "Les innovations de Lam aident nos clients à s'adapter aux évolutions majeures de la fabrication de semi-conducteurs grâce à l'IA", a ajouté Tim Archer, directeur général de Lam Research.
SAP, le géant allemand des logiciels de gestion d'entreprise, a relevé ses estimations financières en termes de profits et de cash flow, mais le groupe rate le consensus de revenus et le backlog cloud déçoit quelque peu sur le trimestre clos. Le carnet de commandes cloud actuel ressort à 18,8 milliards d'euros, en hausse de 23% et de 27% à taux de change constants. Le chiffre d'affaires cloud s'affiche en hausse de 22% et de 27% à taux de change constants sur la période close. Le chiffre d'affaires Cloud ERP Suite s'affiche en hausse de 26% et de 31% à taux de change constants. Le chiffre d'affaires total du trimestre clos ressort en hausse de 7%, ou 11% à taux de change constants. Le résultat d'exploitation IFRS s'établit en hausse de 12%, tandis que le résultat d'exploitation non-IFRS augmente de 14%, ou 19% à taux de change constants.
Southwest Airlines, le transporteur aérien américain, a annoncé hier soir pour son troisième trimestre fiscal des revenus de 6,95 milliards de dollars, un peu courts en comparaison du consensus bien que sur un niveau record, pour un bénéfice ajusté par action quant à lui meilleur que prévu à 11 cents. Le bénéfice net consolidé a été de 54 millions.
American Airlines a publié ce jeudi pour son troisième trimestre des revenus de 13,7 milliards de dollars et une perte par action de 17 cents. Les analystes envisageaient une perte encore plus lourde à 28 cents par titre. Les revenus dépassent aussi les attentes de marché. Le transporteur aérien américain rehausse ses estimations pour le quatrième trimestre et l'exercice, tablant sur un bpa ajusté T4 allant de 45 à 75 cents avec la demande en services haut de gamme à forte marge. Le bénéfice ajusté par action pour l'exercice est anticipé entre 65 et 95 cents.
Union Pacific, le groupe ferroviaire américain qui a annoncé cet été un accord pour le rachat de son rival Norfolk Southern pour 85 milliards de dollars en numéraire et actions, a publié ce jeudi pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de près de 1,8 milliard de dollars et un bénéfice ajusté par action de 3,08$, au-dessus des attentes des analystes de la place, pour des revenus de 6,24 milliards de dollars en ligne avec le consensus.
Blackstone, le géant américain de l'investissement, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 625 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action "distribuable" de 1,52$, à comparer à un consensus de 1,2$ seulement et un niveau de 1,01$ un an plus tôt. Les revenus ont totalisé quant à eux 3,1 milliards de dollars, alors que les revenus ajustés se sont établis à 3,3 milliards de dollars, également meilleurs que prévu. Les actifs totaux sous gestion ont représenté 1.242 milliards de dollars en fin de période, contre 1.108 milliards de dollars environ un an plus tôt.
Hasbro, le spécialiste américain du jouet et des jeux, perd du terrain avant bourse à Wall Street, alors que le groupe vient pourtant de relever ses prévisions financières annuelles de revenus et de bénéfice ajusté, tablant sur le succès des jeux digitaux comprenant 'Magic : The Gathering'. Le groupe envisage un chiffre d'affaires de l'exercice 2025 en croissance à un chiffre élevé et un Ebitda ajusté logé entre 1,24 et 1,26 milliard de dollars. Sur le trimestre clos, les revenus ont atteint 1,39 milliard de dollars (+8%) pour un bpa ajusté de 1,68$, soit une performance supérieure aux anticipations de marché.
T-Mobile US, l'opérateur télécom américain, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice par action de 2,41$ pour des revenus de 21,96 milliards de dollars, en ligne ou presque avec les estimations de marché. Les revenus de services ont augmenté de 9% à 18,2 milliards de dollars. Le groupe fait notamment état d'une augmentation nette totale de 2,3 millions de clients postpayés, un record historique et un record du secteur, ainsi que d'une progression nette de 1 million de clients postpayés, "un troisième trimestre record depuis plus de dix ans et un record du secteur".
Honeywell, le géant industriel américain, a dopé ses estimations de profits 2025 et grimpe avant bourse à Wall Street. Le groupe a publié un chiffre d'affaires de 10,4 milliards de dollars au troisième trimestre, soit un chiffre d'affaires déclaré en hausse de 7% et une croissance organique de 6%, dépassant le haut des prévisions précédentes. Le bénéfice par action s'est établi à 2,86$ sur la période et le bpa ajusté a représenté 2,82$, dépassant également le haut de la guidance antérieure. Le groupe fait état d'une progression des commandes de 22% portée par la solidité des secteurs des technologies aérospatiales et des solutions énergétiques et durables. Le groupe table sur un bpa ajusté annuel allant de 10,60 à 10,70$, pour des revenus logés entre 40,7 et 40,9 milliards de dollars. La progression de la scission est conforme à la stratégie, avec une séparation de Solstice Advanced Materials prévue le 30 octobre.
Freeport-McMoRan grimpe à Wall Street, alors que le groupe minier américain a publié pour le 3e trimestre un bénéfice net de 674 millions de dollars et un bpa ajusté de 50 cents, contre 41 cents de consensus. Les revenus ont atteint 6,97 milliards de dollars, également bien meilleurs que prévu.
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