Wall Street décroche, avec Tesla et Alphabet

Wall Street corrige avant bourse ce mercredi, plombé essentiellement par deux des '7 Magnifiques', Tesla et Alphabet, au lendemain de leurs publications trimestrielles. Le Nasdaq cède 1,4% en pré-séance, le S&P 500 perd 0,9% et le Dow Jones abandonne 0,4%. La tendance reste donc fébrile, alors que Tesla vient de rater le consensus de profit et qu'Alphabet n'a pas réellement convaincu non plus de sa capacité à faire la course en tête dans l'intelligence artificielle.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI regagne 1,1% à 77,8$. L'once d'or fin prend 0,5% à 2.418$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo monétaire le 31 juillet à l'issue de la prochaine réunion FOMC se situe à 95% environ contre 3% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point. La probabilité d'une baisse de taux le 18 septembre est en revanche de plus de 96%.

Rappelons que Joe Biden vient de quitter la course présidentielle, ce qui n'a pas réellement surpris les marchés. Biden a annoncé dimanche qu'il mettait fin à sa campagne de réélection. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président américain a assuré qu'il resterait en poste à la Maison Blanche jusqu'à la fin de son mandat en janvier 2025, souhaitant se concentrer sur ses fonctions présidentielles. La vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, a indiqué qu'elle disposait du soutien d'un nombre suffisant de délégués démocrates pour être la candidate du parti à l'élection présidentielle de novembre. Elle aurait en effet dépassé la majorité des 1.976 voix de délégués démocrates selon CNN. Le vote formel est prévu début août...

Sur le front économique ce mercredi, les opérateurs suivront à 15h45 les indices PMI préliminaires de juillet (consensus FactSet 51,8 pour l'indice manufacturier, 55 dans les services et 55 pour l'indice composite), ainsi que les ventes de logements neufs du mois de juin (consensus FactSet de 635.000).

Demain, inscriptions hebdomadaires au chômage, commandes de biens durables et PIB préliminaire du deuxième trimestre seront d'actualité, avec également l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City. Vendredi, enfin, les marchés suivront l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan, ainsi que les revenus et dépenses des ménages et que l'indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed.

Ailleurs dans le monde, les indices PMI européens sont ressortis contrastés en juillet. L'indice composite préliminaire de la zone euro s'est établi à 50,1, inférieur au consensus, ses deux sous-indices manufacturier et des services ayant déçu. L'indice PMI CIPS composite britannique s'est affiché un peu plus solide à 52,7.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, les choses sérieuses débutaient donc hier soir, avec notamment des annonces de résultats d'Alphabet, de Tesla, de Texas Instruments et de Visa. Seul TI a rassuré les marchés...

Ce mercredi, Thermo Fisher Scientific, IBM, ServiceNow, AT&T, NextEra Energy, Boston Scientific, KLA Corporation, Fiserv, Waste Management, Equinor, General Dynamics, CME Group, Otis, GE Vernova, Newmont, Ford Motor ou encore Chipotle Mexican Grill, dévoileront leurs comptes.

AbbVie, Union Pacific, Honeywell, RTX et Northrop Grumman, annonceront jeudi. Centene, Charter Communications, 3M, Colgate-Palmolive et Bristol-Myers Squibb, publieront enfin vendredi.

Les valeurs

Alphabet abandonne 4% avant bourse à Wall Street. Pourtant, le groupe californien a dépassé les attentes pour le trimestre clos, avec en particulier une performance notable dans le cloud. La maison-mère de Google a réalisé des revenus ajustés de 71,4 milliards de dollars pour son deuxième trimestre, contre 70,7 milliards de consensus. Le bénéfice par action a lui aussi battu le consensus, à 1,89$ (+31%) contre 1,84$ attendu. Les revenus totaux ont grimpé de 14% à 84,7 milliards, contre 84,2 milliards de consensus. Google Cloud a dégagé un bénéfice de 1,17 milliard de dollars, largement supérieur au consensus, alors que les revenus cloud ont atteint 10,35 milliards, en vive hausse de 29%. Les revenus dans la recherche ont représenté 48,5 milliards de dollars, ici encore une performance meilleure qu'attendu. YouTube déçoit en revanche quelque peu, affichant des recettes de 8,7 milliards de dollars, alors que le consensus s'approchait des 9 milliards.

Les opérateurs s'inquiètent également d'une hausse des dépenses attendue pour le trimestre clos en septembre et d'un impact sur les marges. La directrice financière Ruth Porat a indiqué qu'Alphabet augmenterait ses dépenses consacrées à l'activité automobile autonome Waymo. Le groupe dépenserait au moins 5 milliards de dollars de plus sur ce projet - un investissement de plusieurs années néanmoins. Les dépenses de capitaux au deuxième trimestre ont déjà été plus élevées que prévu, à 13,2 milliards de dollars contre 12,3 milliards de consensus et 12 milliards au premier trimestre.

Tesla décroche de près de 9% avant bourse à Wall Street. Les profits du groupe ont chuté de plus de 40% sur le trimestre clos et raté le consensus, alors que les revenus ont été meilleurs que prévu. Elon Musk n'est pas parvenu à convaincre dans la soirée, durant la présentation des résultats, malgré les projets du groupe comme le robotaxi, le robot Optimus ou le nouveau Roadster. Au deuxième trimestre, les revenus se sont appréciés de 2% à 25,5 milliards de dollars, pour une marge brute contractée à 18% et une marge opérationnelle en retrait à 6%. Le bénéfice ajusté par action a été de 52 cents, 10 cents de moins que le consensus. Le free cash flow a progressé de 34% à 1,3 milliard de dollars.

Parmi les autres éléments précisés, Tesla note que la production du Cybertruck débutera l'an prochain sur la gigafactory texane. La présentation Robotaxi/Optimus est repoussée quant à elle au 10 octobre. Le robotaxi et Optimus restent toutefois considérés comme des opportunités majeures pour le groupe, qui perçoit une très forte demande pour son robot humanoïde. Ces projets de long terme constituent les questions essentielles concernant la valorisation de Tesla. "Je recommande à chacun de ceux qui ne croient pas que Tesla résoudra l'autonomie des véhicules de ne pas détenir d'actions Tesla. Ils devraient vendre des actions Tesla. Si vous croyez que Tesla résoudra l'autonomie, alors vous devriez acheter des actions Tesla. Toutes ces autres questions ne sont que du bruit", a lancé Musk. En réponse à une question portant sur une éventuelle victoire présidentielle de Trump et un éventuel retour en arrière sur la loi sur la réduction de l'inflation, avec ses crédits d'impôt pour les véhicules électriques et autres produits liés à l'énergie verte, Musk a déclaré qu'il pourrait y avoir un certain impact pour Tesla, mais que cela ne serait pas dévastateur.

Sur son réseau social X, Elon Musk a aussi testé le public en demandant si Tesla devrait investir 5 milliards de dollars dans son entreprise d'intelligence artificielle xAI, "si la valorisation était fixée par plusieurs investisseurs externes crédibles". A la fin du deuxième trimestre, Tesla disposait de plus de 30 milliards de dollars de cash.

Texas Instruments a publié pour son deuxième trimestre fiscal des revenus en ligne avec les anticipations de marché, à 3,82 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action quant à lui meilleur que prévu à 1,22$. Les revenus ont décliné de 16% en glissement annuel, mais augmenté de 4% en comparaison du premier trimestre. L'industrie et l'automobile ont décliné séquentiellement, alors que d'autres marchés ont progressé. Le bénéfice net trimestriel a été de 1,13 milliard de dollars, en déclin de 35%, tandis que le bénéfice opérationnel a trébuché de 37% à 1,25 milliard. Le cash flow des opérations a été de 1,57 milliard et le FCF de 507 millions de dollars. TI table, pour son troisième trimestre fiscal, sur des revenus allant de 3,94 à 4,26 milliards de dollars, alors que le bénéfice par action est attendu entre 1,24 et 1,48$.

Visa. Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a annoncé en effet des revenus marginalement inférieurs aux attentes, à 8,9 milliards de dollars contre 8,1 milliards un an avant, pour un bénéfice ajusté par action quant à lui en ligne ou presque à 2,42$. Le groupe n'avait pas raté le consensus de revenus depuis 2020. Le bénéfice net ajusté a augmenté tout de même de 9% à 4,9 milliards de dollars. La croissance des revenus pour le quatrième trimestre est attendue 'dans le bas des deux chiffres'. Le groupe maintient par ailleurs ses estimations annuelles de croissance des profits et revenus.

Chubb, l'assureur américain, a annoncé pour le deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 5,38$, à comparer à un consensus voisin de 5$ et un niveau de 4,92$ un an avant. Les revenus ont totalisé 13,86 milliards de dollars, 1% de mieux que le consensus, alors qu'ils se situaient à 12,24 milliards de dollars sur la période correspondante, l'an dernier. Le bénéfice net est ressorti à 2,23 milliards de dollars, en augmentation de 24% en comparaison de l'an dernier, alors que le bénéfice opérationnel ajusté a été de 2,2 milliards de dollars, en hausse de 8%.

Capital One Financial, l'établissement bancaire américain, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 3,14$, inférieur au consensus de place, à comparer à un niveau de 3,52$ un an plus tôt. Les revenus ont été de 9,5 milliards de dollars, contre 9 milliards un an auparavant. Le groupe a augmenté ses provisions pour pertes de crédit, ce qui s'est traduit par une chute de plus de moitié du bénéfice net à 597 millions de dollars ou 1,38$ par titre, contre 1,4 milliard de dollars et 3,52$ par titre un an avant. Les provisions pour pertes de crédit ont atteint 3,9 milliards de dollars sur la période close, 1,2 milliard de dollars de plus que sur la période antérieure.

Mattel a publié hier soir pour son deuxième trimestre un bénéfice ajusté par action de 19 cents, au-dessus du consensus de marché, contre 10 cents un an plus tôt. Les revenus ont totalisé 1,08 milliard de dollars, quant à eux moins importants qu'attendu, contre 1,09 milliard sur la période correspondante, un an avant. Le géant américain du jouet affiche donc des comptes mitigés, mais maintient ses prévisions financières pour l'exercice 2024. Rappelons que le dossier fait aussi l'objet de rumeurs, Reuters ayant rapporté plus tôt cette semaine que la firme de private equity L Catterton avait approché le groupe en vue d'une offre d'acquisition.

Seagate grimpe avant bourse à Wall Street, alors que le concepteur de disques durs a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,05$, largement supérieur aux anticipations de marché, contre une perte de 18 cents un an plus tôt. Les revenus ont totalisé quant à eux 1,89 milliard de dollars, également meilleurs que prévu, contre 1,6 milliard pour la période comparable, un an plus tôt. Sur l'exercice clos, les revenus ont atteint 6,55 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 1,29$, un cash flow des opérations de 918 millions de dollars et un free cash flow de 664 millions de dollars.

AT&T, l'opérateur télécom américain, a publié pour son deuxième trimestre des revenus consolidés de 29,8 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 57 cents en ligne avec le consensus FactSet. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 6,3 milliards de dollars. Le bénéfice net a atteint 3,9 milliards de dollars. L'Ebitda ajusté a été de 11,3 milliards. Le cash flow des activités opérationnelles a représenté 9,1 milliards de dollars, tandis que le free cash flow a atteint 4,6 milliards de dollars contre 4,2 milliards de consensus. Le groupe a dépassé par ailleurs les anticipations de marché en termes d'additions de nouveaux clients wireless sur le trimestre.

Thermo Fisher Scientific, le leader américain du matériel de recherche et d'analyse, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal clos fin juin des revenus de 10,54 milliards de dollars (-1%), ainsi qu'un bénéfice ajusté par action en croissance de 4% à 5,37$. Le consensus était de 5,12$ de bénéfice ajusté par action pour 10,5 milliards de dollars de revenus. Thermo Fisher relève légèrement ses estimations annuelles de revenus et de bénéfice ajusté par action. Le groupe vise désormais des revenus allant de 42,4 à 43,3 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action allant de 21,29$ à 22,07$.

Boston Scientific a généré au deuxième trimestre des revenus solides de 4,12 milliards de dollars, en croissance de 14,5% en données consolidées et de 16,1% sur une base opérationnelle. Le bénéfice net part du groupe a été de 324 millions de dollars soit 22 cents par titre, contre 261 millions de dollars un an avant. Le bénéfice ajusté par action a représenté 62 cents, contre 53 cents un an auparavant. Le consensus était de 58 cents de bénéfice ajusté par action et 4,02 milliards de revenus. La société estime que la croissance des ventes nettes pour l'ensemble de l'année 2024 se situera entre 13,5 et 14,5% sur une base publiée et entre 13 et 14% sur une base organique. Boston Scientific table par ailleurs sur un bpa ajusté situé entre 2,38 et 2,42$ sur l'exercice

General Dynamics, le contractant américain de défense, a publié pour son deuxième trimestre fiscal des revenus de 12 milliards de dollars, en croissance de 18% en glissement annuel, pour un bénéfice opérationnel de 1,2 milliard de dollars en augmentation de plus de 20%. Le bénéfice dilué par action a été de 3,26$, en hausse de 21%. La marge opérationnelle s'est appréciée de 20 points de base à 9,7%. Le backlog en fin de période se situait à 91,3 milliards de dollars. Le consensus était de 3,27$ de bénéfice ajusté par action pour 11,44 milliards de revenus.