Wall Street : cinq à la suite ?
Encore du vert...

Wall Street reste bien orientée en cette fin de semaine, toujours portée par l'accalmie sur le front de la guerre commerciale menée par Donald Trump. Le S&P 500 est ainsi en bonne voie pour inscrire une cinquième séance de hausse consécutive. Le soulagement suscité par l'apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine laisse néanmoins place à l'anxiété suscitée par l'émergence de signes indiquant que l'impact des tarifs douaniers sur l'économie commence à se faire sentir. Le ralentissement considérable des ventes au détail en avril aux Etats-Unis va clairement dans ce sens. Il étaye néanmoins les projections selon lesquelles la Fed réduira ses taux d'intérêt à deux reprises cette année... Au plus grand bonheur des marchés. Raphael Bostic, président de la Réserve fédérale d'Atlanta, a déclaré s'attendre à un ralentissement de l'économie américaine cette année, mais ne table pas sur une récession.
Donald Trump a déclaré ce jour qu'il fixerait les tarifs douaniers pour les partenaires commerciaux des États-Unis "au cours des deux à trois prochaines semaines", affirmant que son administration n'a pas la capacité de négocier des accords avec tous ses partenaires commerciaux. Le président a indiqué que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, et le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, "enverraient des lettres expliquant essentiellement aux gens" ce qu'ils "paieront pour faire des affaires aux États-Unis". "Je pense que nous serons très justes. Mais il est impossible de rencontrer le nombre de personnes qui souhaitent nous voir", a déclaré le président lors d'une réunion avec des dirigeants d'entreprises aux Émirats arabes unis. Trump a annoncé une hausse des droits de douane sur des dizaines de partenaires commerciaux le 2 avril, mais les a ensuite suspendus pendant 90 jours face à la panique des investisseurs afin de donner aux gouvernements étrangers le temps de négocier.
Dans l'agenda macro du jour, les permis de construire et mises en chantier d'avril n'ont pas réservé de mauvaise surprise avant la publication de l'indice préliminaire du climat de consommation de l'Université du Michigan en mai à 16H. Les chiffres d'avril avaient montré une baisse du sentiment du consommateur et une forte hausse des anticipations d'inflation, qui ne se sont pas encore reflétées dans les derniers chiffres publiés. Les traders surveilleront également les négociations autour du budget américain, avec la promesse présidentielle d'importantes réductions d'impôts et son impact potentiel sur le déficit budgétaire.
Dans l'actualité des entreprises, Applied Materials et Take-Two Interactive seront surveillés après leurs résultats tout comme Charter Communications a annoncé un accord de fusion avec Cox Communications dans le cadre d'un accord qui réunirait deux des plus grands câblodistributeurs américains.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI grignote 0,2% à 61,8$. L'once d'or fin perd 1,8% à 3.180$. L'indice dollar cède 0,1% face à un panier de devises à 100,6 points tandis que le bitcoin remonte en direction des 103.500$.
Les valeurs
* Take-Two abandonne près de 4% en pré-séance à New York. Les perspectives du fabricant de jeux vidéo pour 2026 ont été jugées décevantes par le marché, les analystes notant l'impact du retard de lancement du très attendu 'Grand Theft Auto VI'. Le groupe a d'autres titres prévus pour l'année, comme "Borderlands 4" et "Mafia: The Old Country", mais il est peu probable que leurs sorties potentielles soient suffisantes pour compenser le retard de 'GTA VI', selon les experts du secteur. Le prochain volet de la franchise à succès 'GTA' devrait en effet se vendre à des millions d'exemplaires et générer des milliards au cours des premières semaines. Le groupe avait annoncé en début de mois le décalage du lancement du jeu à mai 2026 contre une sortie initialement prévue pour l'automne 2025.
La société prévoit des réservations nettes annuelles comprises entre 5,9 et 6 milliards de dollars pour l'exercice 2026, contre un consensus de 7,8 Mds$ avec un bpa ajusté compris entre 2,45$ et 2,70$ contre 6,87$ de consensus. Pour le trimestre en cours, l'entreprise prévoit des réservations entre 1,25 et 1,3 Md$, contre des estimations de 1,27 Md$. Le bpa est estimé entre 20 et 30 cents, contre 30 cents prévus par les analystes. Plombée par des dépréciations, la firme a essuyé une perte opérationnelle de 3,78 milliards de dollars sur son quatrième trimestre fiscal contre +18,6 M$ attendus pour des revenus de 1,58 Md$ (+13%). Le bpa ajusté est ressorti à 1,08$ contre 1,12$ de consensus.
* Nvidia ne compte pas abandonner la Chine. Malgré les obstacles mis en place par l'administration Trump, le géant américain des puces prospecte un site à Shanghai pour un y développer un centre de recherche et développement, ont indiqué à 'Reuters' trois sources proches du dossier. La star des puces dédiées à l'IA a lancé sa quête début 2025 et évalue principalement des sites dans les districts de Minhang et de Xuhui à Shanghai, a précisé l'une des sources. Le projet aurait pris de l'ampleur après une visite surprise en Chine du patron de Nvidia, Jensen Huang, le mois dernier. Le gouvernement local de Shanghai, qui abrite la plus grande communauté d'entreprises étrangères de Chine, dont Tesla, a exprimé sa volonté d'offrir des incitations pour le projet Nvidia, y compris des réductions d'impôts, croient savoir deux des sources de l'agence. La conception et la production resteront toutefois à l'étranger en raison du caractère juridiquement sensible du transfert de propriété intellectuelle vers la Chine.
Hugh Huang, qui a toujours affirmé que la Chine était essentielle à la croissance de Nvidia, s'est rendu dans le pays immédiatement après que les États-Unis ont imposé de nouvelles restrictions sur les expéditions vers la Chine de ses puces H20, la seule puce d'IA que l'entreprise peut vendre légalement à Pékin. Hugh Huang a rencontré de hauts responsables chinois, dont le vice-Premier ministre He Lifeng et le maire de Shanghai Gong Zheng.
'Reuters' a rapporté plus tôt ce mois-ci que Nvidia prévoyait de commercialiser une version dégradée de la puce H20 pour la Chine dans les deux prochains mois, afin de soutenir ses ventes dans le pays, où elle a perdu des parts de marché au profit de concurrents nationaux comme Huawei. La Chine a représenté 13% du chiffre d'affaires total de l'entreprise au cours de l'exercice clos le 26 janvier. Après plusieurs mois 'compliqués', l'action Nvidia a retrouvé de l'élan grâce à la dissipation des doutes sur les investissements des géants de la tech, à l'apaisement des tensions commerciales avec la Chine et à l'émergence de nouveaux acheteurs de puces. Le titre a progressé de 43% depuis son plus bas d'avril et se situe à moins de 6% de son niveau de clôture du 24 janvier.
* Applied Materials chute avant-Bourse à Wall Street, après une publication mitigée dans un contexte d'incertitudes liées aux restrictions à l'exportation. Le plus grand fabricant américain d'équipements de fabrication de puces électroniques a dégagé sur le trimestre clos fin mars un bénéfice par action ajusté de 2,39 dollars, supérieur aux 2,31$ attendus par le consensus, pour un chiffre d'affaires de 7,10 Mds$ (+6,8%), globalement conforme aux attentes. Applied Materials a constaté un ralentissement des investissements sur le marché des ICAPS (Internet des objets, communication, automobile, énergie et capteurs), mais a indiqué que ce ralentissement avait été partiellement compensé par d'importants investissements dans les puces avancées destinées à l'IA. Le groupe et d'autres entreprises du secteur s'adaptent aux restrictions sur les ventes à la Chine, l'un des plus grands marchés pour leurs produits. L'impact des droits de douane imposés par Washington rend également plus difficile la prévision des revenus futurs. " L'incertitude est plus forte sur le marché", a déclaré le DG Gary Dickerson lors d'une interview accordée à 'Bloomberg'. "Malgré cela, l'entreprise affiche d'incroyables performances". Le management prévoit un chiffre d'affaires de 7,20 milliards de dollars au troisième trimestre, plus ou moins 500 ME, contre un consensus de 7,19 Mds$, avec un bpa ajusté de 2,15 à 2,55$ (vs 2,32$ attendus).
* Charter Communications vient d'annoncer avoir conclu un accord de fusion avec la société privée Cox Communications dans le cadre d'un accord qui réunirait deux des plus grands câblodistributeurs américains. La transaction valorise Cox à environ 34,5 milliards de dollars, dette comprise, selon un communiqué. La famille Cox sera le principal actionnaire de la nouvelle société, avec une participation d'environ 23%, et siégera au conseil d'administration. La nouvelle société changera de nom et deviendra Cox Communications l'année suivant la clôture de la transaction. Elle conservera le siège social de Charter à Stamford, dans le Connecticut, et assurera une présence significative sur le campus de Cox à Atlanta, en Géorgie. Chris Winfrey, PDG de Charter, deviendra directeur général de la nouvelle société. Alex Taylor, PDG de Cox, en assurera la présidence.
* Alphabet. Le service d'abonnement Google One, qui facture aux consommateurs des fonctionnalités de stockage dans le cloud et d'intelligence artificielle, a récemment franchi le cap des 150 millions d'abonnés, a déclaré la société à 'Reuters'.
* Meta Platforms a demandé jeudi à un juge de Washington de rejeter les poursuites de la Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC) qui l'accuse de monopole illégal sur les réseaux sociaux, affirmant que l'instance n'avait pas réussi à prouver ses allégations lors d'un procès antitrust.
* Berkshire Hathaway, sous l'impulsion de Warren Buffett, a profité de la chute des marchés en début d'année pour réduire ses positions bancaires. Le gourou, qui quittera la tête de son entreprise à la fin de l'année, a ainsi liquidé sa position dans Citigroup, réduit sa participation dans Capital One Financial et dans Bank of America et soldé sa participation dans la banque brésilienne Nubank. Berkshire avait acquis une participation de 500 millions de dollars avant l'introduction en bourse de cette dernière en 2021. L'action a gagné 46% depuis...
Au cours des trois premiers mois de l'année, Berkshire a accru sa participation dans Constellation Brands, qui représente désormais 6,6% du capital du distributeur d'alcool, soit environ 2,2 milliards de dollars. La firme a également acquis davantage d'actions Sirius XM Holdings et d'Occidental Petroleum. De plus, 'Bloomberg' note que la société a demandé un traitement confidentiel à la Securities and Exchange Commission afin de lui permettre d'omettre une ou plusieurs participations dans son dossier réglementaire déposé jeudi. W.Buffett s'est largement abstenu de procéder à des acquisitions d'envergure ces dernières années, se constituant plutôt une trésorerie qui a atteint près de 350 milliards de dollars fin mars. La participation dans Apple n'a pas évolué au cours de la période et représente toujours l'actif le plus précieux du portefeuille du milliardaire.
* Amgen. Un jury fédéral du Delaware a déclaré que la société de biotechnologie devait plus de 406 millions de dollars à son concurrent Regeneron pour avoir engagé des pratiques anticoncurrentielles afin d'augmenter les ventes de son médicament anti-cholestérol Repatha au détriment du médicament concurrent de Regeneron, Praluent.
* Boeing. Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi des accords d'une valeur totale de plus de 200 milliards de dollars entre les États-Unis et les Émirats arabes unis, dont un accord de 14,5 milliards de dollars entre Boeing, GE Aerospace et Etihad Airways.
* Microsoft pourrait échapper à une lourde amende antitrust de Bruxelles. La Commission européenne a sollicité des commentaires sur les engagements proposés par le géant américain pour répondre aux préoccupations de concurrence concernant la liaison de son produit de communication Teams à ses applications populaires incluses dans ses suites professionnelles Office 365 et Microsoft 365, telles que Microsoft Word et Microsoft Outlook. Pour répondre aux préoccupations de la CE, Microsoft a proposé divers engagements tels que la possibilité donner aux clients d'acheter ses suites Office 365 et Microsoft 365 sans Teams, à un prix inférieur à celui des suites correspondantes incluant Teams ou encore de permettre aux concurrents de Teams et à certains tiers d'intégrer les applications web Office (Word, Excel et PowerPoint) dans leurs propres produits, et d'intégrer de manière visible leurs produits dans les principales applications de productivité de Microsoft.
Cette décision fait suite à un avertissement officiel émis l'année dernière concernant un abus présumé de position dominante. Des réponses positives de la part des concurrents et des clients permettraient à l'autorité de la concurrence de l'UE d'abandonner l'affaire sans amendes ni constat d'infraction. L'enquête de l'UE a été déclenchée par une plainte de Slack en 2019. La proposition de Microsoft visant à offrir plus de choix aux clients européens serait harmonisée à l'échelle mondiale si elle était approuvée. Les parties intéressées disposent d'un mois pour faire part de leurs commentaires.
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