Wall Street attendu dans le vert, malgré les nouveaux droits de douane
Au lendemain de la signature du décret TikTok

Wall Street s'affiche légèrement dans le vert avant bourse ce vendredi, le S&P 500 regagnant 0,2%, le Nasdaq 0,1% et le Dow Jones 0,2%. La place américaine avait été chahutée hier après une révision en hausse des chiffres du PIB du deuxième trimestre outre-Atlantique et des statistiques par ailleurs solides des commandes de biens durables et de l'emploi (inscriptions au chômage). Ces bonnes "stats" ont fait retomber les anticipations de baisse des taux, ce qui a quelque peu perturbé les marchés l'espace d'une séance. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de 50 points de base au total d'ici la fin de l'année a reculé à 62%, contre 34,4% de 'proba' d'une baisse d'un quart de point seulement...
Plus tôt cette semaine, les commentaires prudents du patron de la Fed à propos des marchés actions avaient refroidi les opérateurs. Jerome Powell intervenait mardi à l'occasion d'un déjeuner de la Chambre de Commerce de Greater Providence à Warwick dans l'État de Rhode Island. Il a affiché sa prudence, dans un contexte difficile mêlant ralentissement économique, faiblesse du marché de l'emploi et inflation persistante. Powell a également souligné que les prix des actifs financiers, comprenant les actions, se situaient à des niveaux "assez élevés". "Nous examinons les conditions financières globales et nous nous demandons si nos politiques affectent les conditions financières de manière à atteindre notre objectif", a précisé Powell. "A bien des égards, les cours des actions sont assez élevés", a précisé Powell. "Les marchés nous écoutent et nous suivent, et ils font une estimation de l'évolution des taux. Ils intègrent donc les facteurs dans leurs cours", a analysé le patron de la Fed lors d'une discussion portant cette fois sur les taux hypothécaires... Malgré les niveaux jugés élevés des actions, Powell a tout de même déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une période de risques élevés pour la stabilité financière.
Le leader de la Fed a par ailleurs expliqué que la banque centrale américaine devait trouver un équilibre entre les risques concernant l'emploi et ceux relatifs à l'inflation. Il a donc évoqué une situation difficile, avec une inflation plus forte que prévu et une croissance faible de l'emploi. Il existe donc selon lui un risque d'abaisser trop rapidement les taux et de relancer l'inflation, tout comme un risque d'agir trop lentement et de voir le chômage grimper. Face à ce dilemme, la Fed a tout de même réduit ses taux d'un quart de point la semaine dernière, les ramenant entre 4 et 4,25%. Les marchés et les responsables de l'institution monétaire (du moins leur prévision médiane) tablent encore sur deux baisses d'un quart de point cette année, mais les dernières statistiques plaident pour une certaine modération.
Ainsi, la progression du PIB américain pour le deuxième trimestre 2025, en lecture finale, a été révisée hier à +3,8%, contre un consensus de 3,3% et une lecture antérieure de 3,3% également. Les dépenses personnelles de consommation sont quant à elles ressorties en progression au rythme de 2,5%... "De grands chiffres économiques ont été publiés (3,8% !) et témoignent de notre réussite, mais nos taux d'intérêt sont trop élevés ! Sans Jerome 'Too Late' Powell, nous serions actuellement à 2% et en voie d'équilibrer notre budget. La bonne nouvelle, c'est que nous surmontons son incompétence et que notre pays s'en sortira bientôt mieux que jamais !", s'est empressé de commenter Trump sur Truth Social.
Les commandes de biens durables pour le mois d'août, également publiées hier, se sont établies en augmentation de 2,9% par rapport au mois antérieur contre -0,5% de consensus. Elles étaient en recul de 2,7% sur le mois antérieur. Hors transport, ces commandes d'août augmentent de 0,4% contre -0,2% de consensus.
Même le marché américain de l'emploi semble se tenir mieux que prévu, puisque, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 20 septembre se sont affichées à 218.000 contre 235.000 de consensus, ce qui marque une baisse de 14.000 en comparaison de la semaine antérieure.
Ce vendredi, les opérateurs suivront les revenus et dépenses des ménages du mois d'août (14h30, consensus +0,3% pour les revenus personnels d'un mois sur l'autre et +0,4% pour les dépenses de consommation, +0,2% pour l'indice de prix core 'PCE' par rapport à juillet ou +3% sur un an selon FactSet). L'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour septembre sera publié à 16 heures (consensus 55,4 avec une lecture des anticipations d'inflation à un an de 4,8%). Thomas Barkin et Michelle Bowman de la Fed seront aussi de la partie...
Sur le front commercial, Trump a donc signé hier un décret officialisant l'approbation par le gouvernement américain de la scission des activités américaines de TikTok de la société chinoise ByteDance dans le cadre d'un accord évalué à 14 milliards de dollars. Trump a signé le décret affirmant que le projet est conforme aux exigences d'une loi de 2024 demandant que la plateforme de vidéos courtes se sépare de ses activités américaines pour des raisons de sécurité nationale, sous peine de fermeture. Il s'agit désormais d'obtenir l'approbation finale de la Chine et de conclure l'accord jusqu'à la mise en oeuvre d'un cadre technique complexe. La Maison Blanche a promis cette semaine la création d'une nouvelle coentreprise contrôlée par des investisseurs américains qui détiendront la majorité du capital et des sièges à son conseil d'administration. La nouvelle alliance devrait donc être contrôlée par un groupe d'investisseurs américains menés par Oracle, ainsi que par la société de capital-risque Andreessen Horowitz et le géant du capital-investissement Silver Lake.
"La chose fondamentale que nous voulions obtenir, c'est le maintien des activités de Tiktok mais aussi la garantie que la vie privée des Américains serait protégée", a ajouté le vice-président J.D. Vance. "J'ai parlé au président Xi Jinping. Nous avons eu une bonne discussion. Je lui a dit ce que nous faisions. Il m'a dit de continuer", a pour sa part affirmé Trump, selon lequel le projet sera "totalement piloté par des Américains". Le président américain a évoqué encore les noms de Michael Dell et Rupert Murdoch, ainsi que "quatre ou cinq investisseurs de classe mondiale" qui prendraient part à l'alliance attendue. Oracle doit pour sa part sécuriser une nouvelle version américaine de l'algorithme de TikTok afin de garantir que le contenu soit exempt de toute manipulation ou surveillance abusive.
Trump a aussi annoncé sur Truth Social une nouvelle série de droits de douane, frappant pharmacie, meubles ou camions. "À compter du 1er octobre 2025, nous imposerons un tarif de 100% sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise construit actuellement son usine de fabrication pharmaceutique aux États-Unis", a ainsi lancé le président américain. "À compter du 1er octobre 2025, nous imposerons un droit de douane de 50% sur tous les meubles de cuisine, meubles-lavabos et produits associés. De plus, nous appliquerons un droit de douane de 30% sur les meubles rembourrés. Cette mesure s'explique par l'afflux massif de ces produits aux États-Unis par des pays tiers. Il s'agit d'une pratique très déloyale, mais nous devons protéger notre processus de fabrication, notamment pour des raisons de sécurité nationale", a aussi lancé Trump sur son réseau social. "Afin de protéger nos grands constructeurs de poids lourds de la concurrence extérieure déloyale, j'imposerai, à compter du 1er octobre 2025, un droit de douane de 25% sur tous les 'gros !' camions fabriqués ailleurs dans le monde. Ainsi, nos grands constructeurs de poids lourds, tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner, Mack Trucks et d'autres, seront protégés des assauts des perturbations extérieures", a aussi déclaré le président américain...
Et ce ne serait pas tout, puisque le Wall Street Journal croit savoir que l'administration Trump envisagerait un nouveau plan visant à réduire la dépendance américaine à l'égard des puces fabriquées à l'étranger, dans l'espoir de stimuler la production nationale et de remodeler les chaînes d'approvisionnement mondiales. Selon les informations du quotidien financier, l'objectif de cette politique est de faire en sorte que les fabricants de semi-conducteurs fabriquent aux États-Unis autant de semi-conducteurs que leurs clients en importent auprès de producteurs étrangers. Les entreprises qui ne maintiennent pas un ratio de 1:1 au fil du temps devraient s'acquitter de droits de douane, selon des sources proches du sujet citées par le WSJ. Trump avait déjà déclaré en début de mois que son administration imposerait des droits de douane sur les importations de semi-conducteurs provenant des entreprises ne délocalisant pas leur production aux États-Unis.
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