Worldline : encore de la pression
Worldline recule de nouveau 2,8% à 10,70 euros ce jeudi, alors que le titre avait déjà accusé le coup dans la foulée de sa dernière publication...
Worldline recule de nouveau 2,8% à 10,70 euros ce jeudi, alors que le titre avait déjà accusé le coup dans la foulée de sa dernière publication annuelle. Des comptes marqués par une perte nette part du groupe de 817 millions d'euros, en raison principalement d'une dépréciation pour écart d'acquisition ("goodwill") d'une valeur de 1,15 MdE liée à ses activités de services aux commerçants. L'EBE ajusté (précédemment EBO) est de son côté ressorti stable à 1,110 MdE, pour un chiffre d'affaires en hausse de 6% à 4,61 MdsE.
Cette dépréciation ayant affecté le résultat net part du groupe reflète "le changement des valorisations de l'industrie", selon le groupe... Elle est "totalement liée à l'évolution des valeurs du secteur et l'application plus stricte aux paramètres techniques dans la valorisation comptable et non-cash de nos actifs", selon le directeur financier, Grégory Lambertie, qui a ajouté que "le résultat net part du groupe était relativement stable en comparaison avec 2022".
"Power 24"
Il y a quelques semaines, Worldline avait annoncé la mise en marche de son plan 'Power24' dans le cadre duquel elle supprimera environ 8% de ses effectifs mondiaux, soit environ 1.400 postes, afin de réduire sa base de coûts d'environ 200 millions d'euros à partir de l'année prochaine... Le coût total de la mise en oeuvre du plan devrait s'élever jusqu'à environ 250 millions d'euros. En octobre, Worldline a abaissé ses perspectives de ventes, affirmant que les consommateurs étaient plus prudents et dépensaient moins, ce qui nuisait à la croissance et à la rentabilité de l'entreprise. Cet avertissement, qui s'ajoute à une série de mauvaises nouvelles pour le secteur des paiements en Europe, a fait plonger le titre de la société d'environ 60% en une seule journée.
Après une forte détérioration de l'environnement macroéconomique au cours du quatrième trimestre 2023 et des perspectives de croissance du PIB et de la consommation encore faibles en Europe, 2024 sera pour Worldline une année de transformation active, axée majoritairement sur des initiatives internes, conduisant aux objectifs suivants : au moins 3% de croissance organique du chiffre d'affaires ; au moins 1,17 milliard d'euros d'EBE ajusté ; et au moins 230 millions d'euros de flux de trésorerie disponible, incluant environ 150-170 ME de coûts exceptionnels liés à la mise en oeuvre de 'Power24'. Des objectifs un peu "justes" par rapport aux attentes du marché notamment au niveau de la croissance puisque le consensus était positionné à +4,1%.
Grâce à toutes les actions mises en oeuvre en 2024 le profil compétitif et financier de Worldline sera considérablement renforcé dès 2025 et à moyen terme, bénéficiant des bénéfices de Power 24, ainsi que des nouvelles initiatives de croissance, une réduction rapide des coûts d'intégration et une politique de fusions-acquisitions recentrée sur les bolt-on incluant les produits et les technologies, estime encore Worldline. Le groupe a ainsi les ambitions suivantes pour le moyen terme : croissance organique du chiffre d'affaires à un chiffre de milieu à haut de fourchette ; amélioration continue de l'EBE ajusté à partir de 2024 ; progression rapide de la conversion de l'EBE ajusté vers un taux d'environ 50%.
Les brokers s'ajustent
Côté brokers, Jefferies est à 'sousperformance' sur Worldline avec une cible qui passe de 11,60 à 9,20 euros. "Worldline a publié des résultats trimestriels légèrement inférieurs aux attentes sur le chiffre d'affaires, mais meilleurs que prévu sur la rentabilité et la génération de FCF", a estimé de son côté Bryan Garnier qui est 'neutre'... "Les résultats de Worldline sont globalement faibles, mais sans surprise" soulignait Stifel : "Les résiliations des commerçants en ligne impacteront le chiffre d'affaires des Services Commerçants de 100 ME au S1, tandis que le programme d'économies de coûts 'Power24' a démarré et se poursuivra tout au long de l'année, certaines actions restant à entreprendre en 2025. Les orientations pour 2024 sont donc en conforme au consensus de place" explique l'analyste qui poursuit : "Sur le plan de la gestion, les changements sont très limités pour l'instant... Enfin, l'entreprise partage une nouvelle ambition à moyen terme (pas de calendrier) qui, selon nous, manque... d'ambition, notamment en termes d'EBITDA ajusté. Jusqu'au S2, nous continuons de penser qu'il y a un manque de positif catalyseurs mis à part les changements de gouvernance pour aider les actions à remonter la pente". De quoi rester à "tenir" en visant un cours de 15 euros.
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