Une nouvelle crise politique synonyme d'opportunités sur le marché français ?
Un coup à jouer ?

Des opportunités à saisir sur le marché français ? Si le drama est encore loin d'être terminé, une grande partie des turbulences semble désormais intégrée dans les cours, selon les spécialistes. Preuve en est, le CAC 40 sous-performe depuis plus d'un an, les investisseurs appliquant une décote aux actions françaises. Si les valeurs très exposées à l'économie nationale et à la dette domestique semblent en première ligne, comme l'illustre la chute des valeurs bancaires et immobilières hier, les sociétés 'plus internationales' ont une carte à jouer. 'Bloomberg' note ainsi qu'un panier d'actions internationales françaises a progressé d'environ 6% depuis début septembre, pendant que leurs homologues plus nationales stagnent. Une rotation accrue amplifiant cette divergence pourrait se poursuivre.
"Je rechercherais une rotation sectorielle sur le marché actions français ; il y a une opportunité à saisir ", déclare à l'agence Ludovic Subran, CIO et économiste en chef chez Allianz. Les entreprises internationales affichent des attentes de bénéfices plus élevées que leurs homologues freinées par les événements sur le marché national. Le spécialiste recommande de s'intéresser aux entreprises issues de secteurs couverts par les accords commerciaux avec les Etats-Unis et qui bénéficient de l'assouplissement de la politique monétaire de la Fed. Quant aux banques, il affirme qu'elles sont prises dans une " spirale infernale " injustifiée, où un sentiment excessivement négatif conduit à de mauvais résultats, étant donné que le groupe est moins exposé à la dette souveraine que les prêteurs d'autres marchés. " Il s'agit d'un pari risqué ; ce n'est pas la première fois que nous constatons que les banques françaises sont particulièrement réactives à tout ce qui se passe du côté de l'incertitude politique ".
Avant la démission de Sebastien Lecornu, les stratèges de JP Morgan, dirigés par Mislav Matejka, écrivaient que l'exposition française était déjà faible depuis un certain temps et qu'en cas de hausse du risque, les investisseurs devraient acheter en cas de baisse. Ils considèrent les actions françaises comme une opération " contrarienne " intéressante. D'autant que le CAC 40 se négocie avec une décote nette par rapport à l'Euro Stoxx 50, une configuration qui n'a historiquement été le cas que lors des crises majeures. Avec l'amélioration des perspectives chinoises et la vigueur persistante de l'économie américaine, les arguments en faveur de la France deviennent plus convaincants. Il faut garder à l'esprit que les entreprises du CAC 40 ne génèrent que 15% de leur chiffre d'affaires sur leur territoire national, les États-Unis et la Chine représentant 46%, rappelle l'agence.
La prudence domine néanmoins toujours alors que l'issue de la crise politique reste très incertaine. "Bien qu'il soit encore réticent, le président pourrait être contraint d'annoncer une nouvelle dissolution dans les prochains jours, ce qui pourrait accentuer la pression à la hausse sur les taux d'intérêt français et la sous-performance du CAC 40, avec un risque important de propagation des tensions à d'autres actifs tels que les banques françaises, l'euro et les spreads périphériques", explique Michael Nizard, responsable multi-actifs chez Edmond de Rothschild Asset Management. "Ce scénario devient de plus en plus probable compte tenu de l'incapacité à trouver un compromis avec les forces actuellement en présence à l'Assemblée nationale". "Les marchés le prennent mal, car cela renforce la probabilité de scénarios négatifs tels qu'une dissolution de l'Assemblée nationale ou la démission de Macron, même si, personnellement, je ne crois pas que ce dernier se produise", ajoute Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions. "Globalement, la prime de risque pour la France s'élargit, mais à ce stade, on ne sait pas si elle va beaucoup se détériorer. Cela dépend des discussions politiques à venir".
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