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Lola: perpétuité incompressible pour la meurtrière, première femme condamnée à cette peine maximale

| AFP | 149 | Aucun vote sur cette news
Croquis d'audience du 17 octobre 2025 montrant Dahbia Benkired lors de son procès pour le meurtre de Lola, à la cour d'assises de Paris
Croquis d'audience du 17 octobre 2025 montrant Dahbia Benkired lors de son procès pour le meurtre de Lola, à la cour d'assises de Paris ( Benoit PEYRUCQ / AFP/Archives )

Dahbia Benkired est devenue vendredi la première femme à être condamnée à la perpétuité incompressible ou "réelle", la peine maximale prévue par le code pénal, reconnue coupable par la cour d'assises de Paris du meurtre de Lola Daviet, 12 ans, après l'avoir violée et torturée.

La peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une sûreté également à perpétuité, avait été réclamée dans la matinée par l'avocat général au terme de ses réquisitions.

Le représentant de l'accusation avait souligné la nécessité "d'assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l'équilibre social".

Le président de la cour a insisté lors de l'énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré, sur "l'extrême cruauté des faits criminels", "de véritables supplices" "totalement déshumanisés".

"La cour, pour fixer la peine juste, a pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la victime et à la famille dans des circonstances aussi violentes et presque innommables", a-t-il ajouté, en relevant que le "parcours de vie" de la condamnée "ne saurait expliquer ce déferlement de haine".

Le magistrat a encore relevé la "dangerosité criminologique très élevée" de Dahbia Benkired.

"On croyait à la justice et on l'a eue", a déclaré après le verdict Delphine Daviet, la mère de Lola.

L'une de ses avocates, Me Clotilde Lepetit, a assuré que sa cliente était "heureuse que la raison et l'absence de haine soient du côté de ce qu'ils ont vécu et de ce qu'ils ont souffert".

L'avocat de la condamnée, Me Alexandre Valois, a reconnu une "décision évidemment sans surprise" avec "des motivations claires", tout en se disant "satisfait" que "l'audience judiciaire (ait) pu se tenir sereinement".

Depuis son instauration en 1994, la "perpétuité réelle" n'avait jusqu'alors été prononcée qu'à quatre reprises en droit commun, contre Pierre Bodein, Michel Fourniret, Nicolas Blondiau et Yannick Luende Bothelo.

Réputée "incompressible", cette peine peut néanmoins être aménagée selon des critères draconiens au bout de trente ans par le tribunal de l'application des peines.

"Risque de récidive"

Est-ce l'impassibilité de Dahbia Benkired durant les débats et, surtout, ses bribes d'explications incohérentes, fluctuantes et contredites par des éléments objectifs de l'enquête qui ont guidé cette sévérité?

Six jours d'audience n'ont quoi qu'il en soit pas permis de distinguer les véritables mobiles et, d'une manière générale, le processus qui l'a fait passer à l'acte.

C'est, de manière encore plus évidente, un mode opératoire d'un rare sadisme qui a marqué les esprits.

A l'époque âgée de 24 ans, marquée par une précarité sociale certaine, Dahbia Benkired vivait par intermittence chez sa sœur, dans un immeuble du XIXe arrondissement de Paris.

Le 14 octobre 2022, elle a attiré sous la contrainte Lola, la fille des gardiens de la résidence dans son appartement.

Dans un huis clos de quelque 97 minutes, elle l'a ensuite violée, torturée puis tuée en lui obstruant les voies respiratoires avec du ruban adhésif.

S'en était suivie une fuite erratique, chargée d'une malle dans laquelle elle avait placé le corps de la fillette.

Lors du procès, trois experts psychiatres avaient à la fois exclu toute pathologie de l'accusée qui aurait pu l'exempter de sa responsabilité pénale, en dépit de traits de personnalité "psychopathiques", et insisté sur leurs réserves quant à la possibilité de soins.

"Aucun traitement médicamenteux ne saurait fondamentalement transformer la personnalité de Mme Benkired. Quand il n'y a pas de maladie, il n'y a pas de traitement", avait ainsi estimé l'avocat général.

"Le risque de la récidive, il est maximum du fait de ces traits de personnalité, du fait de l'absence de traitement adapté", avait-il encore fait valoir.

"Dignité" de la famille Daviet

Le crime avait durablement marqué l'opinion publique.

Des premières heures de l'affaire jusqu'aux marches du palais de justice, l'extrême droite française s'est emparée de ce drame, mettant en exergue la situation irrégulière en France de l'accusée.

Dans sa plaidoirie, jeudi, l'une des deux avocates de la famille de la victime s'était voulue sans ambiguïté: ce sont bien les proches de Lola les "seuls gardiens de sa mémoire", elle qui était "trop jeune pour servir les débats haineux", alors que "ce qu'elle aimait, c'était manger des crêpes et faire de la gym".

Des fleurs déposées devant l'immeuble dans lequel résidait Lola, 12 ans, dont le corps a été découvert dans une malle dans le 19e arrondissement à Paris, le 20 octobre 2022
Des fleurs déposées devant l'immeuble dans lequel résidait Lola, 12 ans, dont le corps a été découvert dans une malle dans le 19e arrondissement à Paris, le 20 octobre 2022 ( STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives )

Au cours d'un procès empreint d'une grande émotion, le président de la cour d'assises, Julien Quéré, avait tenu à saluer l'immense "dignité" de la mère et du frère de la fillette, alors que le père de Lola Daviet avait succombé quelques mois après le drame d'un chagrin noyé dans de vieux démons.

L'avocat de la défense s'était pour sa part penché sur le passé de Dahbia Benkired, marqué par les violences, notamment sexuelles.

Il en avait surtout appelé à "une décision de justice". "Si la peine de mort n'avait pas été abolie, elle aurait certainement été requise", avait fait remarquer Me Valois aux jurés. "Si vous aviez considéré de ne pas lui appliquer cette peine de mort, la peine maximale; sur le même raisonnement, rien ne vous empêche de l'accepter maintenant."

La condamnée a dix jours pour interjeter appel.

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