Avec une scie à métaux et des draps: deux détenus s'évadent de la prison de Dijon
Une évasion "à l'ancienne": deux détenus, dont un "dangereux", se sont évadés de la prison vétuste de Dijon après avoir eu raison des barreaux de leur cellule avec une simple lame de scie à métaux, puis en glissant sur des draps.
La double évasion a été constatée jeudi à 07H00 lors des contrôles effectués dans le quartier disciplinaire de la petite maison d'arrêt proche du centre-ville, selon l'administration pénitentiaire.
Les deux hommes se sont évadés après avoir "vraisemblablement scié des barreaux" et ont "pris la fuite à l'aide de draps", a précisé le procureur de Dijon dans un communiqué.
"Ils ont utilisé des lames de scie à l'ancienne, manuelles", a précisé Ahmed Saih, délégué FO Justice à la prison de Dijon.
Il s'agit de deux détenus en détention provisoire: l'un, âgé de 32 ans, "pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe", selon le procureur Olivier Caracotch.
L'autre, un homme de 19 ans, avait été mis en examen pour "des faits de tentative d'assassinat et association de malfaiteurs", selon la même source.
Incarcéré à de "très nombreuses reprises alors qu'il était mineur", il est "dans le registre de la criminalité organisée" et est soupçonné d'avoir participé à "un règlement de comptes sur fond de narcotrafic" à Montbéliard, après avoir été recruté, avec deux autres hommes, pour exécuter un "contrat criminel".
A Dijon, le syndicaliste Ahmed Saih se dit "pas surpris" par la double évasion. "On le dénonce depuis de longs mois, notamment sur les lames de scie découvertes au sein de l'établissement", a-t-il ajouté à la presse devant la maison d'arrêt.
Outre "des moyens humains", afin de permettre d'effectuer plus de fouilles, le syndicaliste réclame aussi "du matériel, des brouilleurs de téléphones, de drones, des caillebotis qui ne se font pas scier en une nuit...".
Une prison de 1853
"Cette maison d'arrêt est ancienne et date de 1853", rappelle la députée socialiste de Dijon Océane Godard, qui devait initialement visiter la prison ce jeudi après-midi pour justement se rendre compte de sa surpopulation, une visite reportée.
Cet établissement vétuste compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173% selon le ministère de la Justice.
Il figure parmi les six établissements pénitentiaires qui doivent bénéficier d'un plan "zéro portable" annoncé vendredi par le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Dans le cadre de ce plan, 6,34 millions d'euros doivent être alloués à la maison d'arrêt de Dijon.
Installation de caillebotis aux fenêtres, couverture des cours de promenade, dispositifs anti-drones... : "ces travaux débuteront dans les prochains jours" dans la prison dijonnaise, a promis le ministre dans un communiqué.
"La prison est très dure ici", témoigne auprès de l'AFP un détenu libéré ce jeudi matin après huit mois d'incarcération. "On était à trois dans une cellule: deux sur des lits superposés et un qui dormait par terre", ajoute-t-il devant la porte de l'établissement sans vouloir donner son nom.
Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 84.862 au 1er octobre 2025, pour 62.501 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 135,8% qui classe la France parmi les plus mauvais élèves en Europe, derrière la Slovénie et Chypre.
La double évasion dijonnaise intervient quelques jours après la fuite, lors d'une sortie collective, le 14 novembre, d'un détenu de la prison de Rennes-Vézin. Ce dernier a été retrouvé et interpellé jeudi à Nantes.
bur-lv/dch
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