Enfants et écrans: exposition précoce, quotidienne, avec des inégalités sociales, selon une étude

La quasi-totalité des enfants de 3 à 11 ans avait une exposition précoce et quotidienne aux écrans en 2022, montre une vaste étude publiée mercredi par Santé publique France, qui souligne aussi le poids des inégalités sociales.
Les enfants de 3 à 5 ans passaient en moyenne 1h22 par jour devant les écrans, ceux de 6-8 ans 1h53 et ceux de 9-11 ans 2h33, selon cette publication exploitant les données de l'enquête Enabee (Etude nationale sur le bien-être des enfants), menée en 2022 auprès de 12.818 enfants de 3 à 11 ans scolarisés en maternelle et en élémentaire en France hexagonale.
Les jours sans école - davantage propices à un usage des écrans -, leur temps d'utilisation était "deux fois plus important", observe l'enquête.
En 2022, près d'un enfant de 11 ans sur deux possédait un smartphone avant le collège, 15% des moins de 6 ans d'une tablette.
La télévision reste cependant la plus présente: elle représentait 71% du temps d'écran total quotidien chez les 3-5 ans, et 60% chez les 6-8 ans.
Le reste des usages diffère selon les sexes et l'âge: les garçons sont "davantage enclins à jouer aux consoles de jeux vidéos (à tous les âges)", les filles "investissent davantage les smartphones" - à partir de 9 ans - et accèdent plus tôt aux réseaux sociaux.
Alors que l'âge minimum pour s'inscrire sur les réseaux sociaux est de 13 ans en France, 25% des 9-11 ans les utilisaient déjà en 2022 et même 7% des 6-8 ans.
Concernant la régulation parentale, 9 parents sur 10 ont déclaré encadrer le temps d'écran de leur enfant, mais le contrôle des contenus reste plus limité.
Ainsi, seuls 52% des parents d'enfants de 3-5 ans et 45% de ceux de 6-8 ans ont dit empêcher "souvent" leur enfant de consulter certains contenus.
"Si les écrans peuvent offrir de nombreuses opportunités", note l'agence sanitaire, "leur utilisation excessive et leur impact sur la santé et le développement des enfants font l’objet de nombreuses préoccupations et recherches ces dernières années".
L'enquête confirme aussi le contraste des pratiques familiales et surtout le poids des inégalités socio-économiques.
Les enfants issus de familles les moins diplômées passaient ainsi davantage de temps devant les écrans et disposaient plus souvent d'appareils personnels ou d'un écran dans leur chambre.
"Ces écarts, observés dès la maternelle et qui se maintiennent avec l’âge, soulignent l’importance de renforcer les actions de promotion et de prévention en tenant compte des inégalités sociales", souligne SpF, jugeant aussi nécessaire des données complémentaires.
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