Surveillante tuée: l'exécutif sous pression, attaqué à droite

Après le meurtre d'une surveillante mardi à l'entrée d'un collège en Haute-Marne, l'exécutif promet de s'attaquer "au fléau" des armes blanches mais est critiqué à droite sur son "apathie" contre la violence, en particulier le chef de l'Etat accusé d'avoir minimisé ces faits divers.
L'ensemble de la classe politique s'est dite "horrifiée" par cette agression dans un lieu censé être "protecteur".
Répondant à une question de la cheffe de file du RN Marine Le Pen dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou a dit sa volonté de "durcir la réglementation" en vue d'une interdiction "effective" de certains couteaux qui ne sont pas considérés comme des armes.

Le Premier ministre, qui sera l'invité du 20H de TF1 mardi, a également fait part de son souhait que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires.
"Alors qu'elle veillait sur nos enfants, une assistante d'éducation a perdu la vie, victime d'un déferlement de violence insensé (...) La Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime", a déploré pour sa part le président Emmanuel Macron.
La surveillante, âgée de 31 ans, a été tuée lors d'un contrôle de sac devant un collège. L'auteur des coups de couteau, un élève de 14 ans, a été aussitôt interpellé et placé en garde à vue.

"Comme mère, comme citoyenne, je sais ce que l'on attend de l'École: qu'elle soit un lieu sûr, exigeant, protecteur", a réagi la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, avant une minute de silence à l'Assemblée lors de la séance des questions au gouvernement.
Une émotion largement partagée à gauche, où le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a notamment appelé à "veiller à la santé mentale" des jeunes, en particulier des jeunes garçons, qui "s'enfoncent" dans la violence.
"Déni"
Mais le chef de l'Etat a été immédiatement critiqué à droite pour avoir dénoncé la tendance de certains politiques à surexploiter chaque fait divers à des fins politiciennes.

Dans un entretien à la presse quotidienne régionale ce week-end, consacré à l'écologie, le président avait vitupéré ceux qui "voudraient faire oublier le combat pour le climat" et "préfèrent, pendant ce temps-là, +brainwasher+ (opérer un lavage de cerveau, NDLR) sur l'invasion du pays et les derniers faits divers".
"Hier, vous dénonciez +ceux qui brainwashent sur les derniers faits divers+. Les Français subissent à la fois la violence d'en bas et le mépris d'en haut: on ne peut plus tolérer cette alliance insupportable de la sauvagerie sur le terrain et du déni à la tête de l'État", a attaqué le président du Rassemblement national Jordan Bardella, tandis que Marine Le Pen s'indignait d'une "banalisation de l'ultraviolence, encouragée par l'apathie des pouvoirs publics".

"Voilà où mènent le laxisme et l'absence de fermeté", a renchéri le chef des députés LR Laurent Wauquiez.
Sur le sujet plus global de la violence, l'exécutif est apparu divisé ces derniers jours.
Après les violences en marge des célébrations de la victoire du PSG, la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, avait ainsi exhorté à "éviter la surenchère de mesures éculées" après "chaque actualité dramatique" et à "apporter avec sang-froid des réponses efficaces et réalistes".
Des critiques visant les nombreuses propositions sécuritaires émanant du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau et de son collègue à la Justice, Gérald Darmanin.

François Bayrou a indiqué qu'il entendait s'appuyer sur un récent rapport de la vice-présidente Horizons de l'Assemblée Naïma Moutchou, missionnée après la mort fin avril d'une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes.
La détention d'armes blanches par des mineurs est devenue "un phénomène" en France qui concerne "n'importe quel territoire" et des profils variés, avait déploré Mme Moutchou. "Cela représente 3.000 jeunes par an qu'on interpelle avec une arme blanche", avait-elle détaillé.
Elle recommande le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l’entrée des établissements scolaires, se dit favorable à la pause numérique dans les établissements scolaires, soit l'interdiction des téléphones portables, et préconise d’interdire la vente de certains couteaux "extrêmement dangereux".
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