Bilan hebdo : le CAC40 réussit à finir dans le vert, Eutelsat s'enflamme, FDJ chute
Grosse actualité...

De justesse ! Le CAC40 évite une troisième semaine consécutive de repli, en légère hausse de 0,11% sur cinq séances, à 8.121 points ce vendredi soir. L'indice parisien a tutoyé à deux reprises son sommet historique avant d'être rattrapé par les doutes sur la croissance mondiale sur fond de guerre commerciale et des multiples volte-face de Donald Trump.
La semaine a été très riche en actualité avec la poursuite des publications d'entreprises, la réunion de la BCE et l'annonce d'un bouleversement budgétaire en Allemagne accompagné d'un méga plan de relance axé sur la Défense et les infrastructures. La perspective de besoins budgétaires massifs a fait s'envoler les taux souverains, à commencer par le Bund allemand qui a flambé de plus de 30 points de base le jour de l'annonce, soit la plus importante hausse journalière depuis 1990 ! Le taux de l'OAT à 10 ans a grimpé dans le sillage de celui du Bond et dépasse les 3,50% ce soir.
Du côté de la politique monétaire, sans surprise, la BCE a encore abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, la sixième réduction depuis le début de ce cycle d'assouplissement entamé en juin dernier. L'Institution, qui a évoqué une politique monétaire "moins restrictive", a également baissé ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026 mais sans prendre en compte les annonces des derniers jours, dont le plan d'investissement européen dans la défense. Christine Lagarde a mis en avant l'incertitude "énorme" et "omniprésente" qui limite les investissements des acteurs économiques et renforce la dépendance aux données de la Banque centrale...
Sur le front des valeurs, Eutelsat s'est littéralement envolé, porté par les milliards d'euros d'investissements attendus en Europe dans les prochaines années dans la défense. Air France KLM, JCDecaux et Spie ont été recherchés après leurs résultats. A l'inverse, FDJ, Manitou et Seche Environnement ont été chahutés.
Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord abandonne environ 2% vers les 71$. L'once d'or reprend 2% à 2.916$, au sommet. Du côté des devises, l'euro s'offre un incroyable rebond face au billet vert, autour des 1,085$ entre banques. Enfin, le Bitcoin se négocie environ 87.000$.
LES VALEURS
* Eutelsat flambe de 387% ! Le titre de l'opérateur satellites, qui s'échange au plus haut depuis octobre 2023, a été porté par l'optimisme autour d'une forte hausse à venir des dépenses de défense en Europe et d'une augmentation de la demande des gouvernements et des militaires européens pour OneWeb. Le groupe s'est engagé à fournir des services pour renforcer l'autonomie de l'Europe en matière de connectivité spatiale, tout en continuant à fournir un accès internet à l'Ukraine déchirée par la guerre, a-t-il déclaré lundi. "Tout le monde nous demande aujourd'hui : 'Pouvez-vous remplacer le grand nombre de terminaux Starlink en Ukraine ?' et nous étudions cette question", a déclaré la directrice générale du groupe. L'entreprise travaille déjà en Ukraine et y possède actuellement des milliers de terminaux, mais tous ne sont pas connectés au réseau, a précisé la dirigeante. Il faudrait quelques mois pour en fournir 40.000, selon elle. C'est à peu près le nombre de terminaux Starlink utilisés dans le pays. La dirigeante a par ailleurs confirmé des négociations avec le gouvernement italien pour fournir des systèmes de communications par satellite sécurisées.
* Air France KLM s'envole de 31%. De solides revenus unitaires ont permis au groupe aérien de dépasser les attentes des analystes au quatrième trimestre, tandis que les commentaires de la direction selon lesquels les prévisions de bénéfice opérationnel pour l'exercice 2025 seraient au moins 300 millions d'euros supérieures à celles de l'année précédente ont rassuré le marché. "En 2025, nous continuerons à mettre en oeuvre notre feuille de route stratégique et à faire de la transformation notre priorité numéro un", a déclaré Ben Smith dans le communiqué. "Dans ce contexte, nous restons confiants dans la réalisation de notre ambition à moyen terme, avec une approche disciplinée de l'allocation du capital et de l'efficacité des coûts". La société ne prévoit pas de vents contraires supplémentaires cette année après quelques coûts et défis ponctuels en 2024, et la demande au premier trimestre reste forte, a indiqué le patron d'AF-KLM dans une interview à 'Bloomberg Television'.
* Thalès flambe de 23,5%. Le secteur de la défense a encore été recherché ces derniers jours dans la perspective de fortes hausses des investissements européens pour assurer la sécurité du Vieux continent. Le futur chancelier Friedrich Merz a déclaré que l'Allemagne débloquerait des centaines de milliards d'euros pour des investissements dans la défense et les infrastructures. Il s'est engagé à modifier la constitution pour exempter les dépenses de défense et de sécurité des limites des dépenses budgétaires et fera " tout ce qu'il faut " pour défendre le pays. Le dirigeant prévoit par ailleurs la création d'un fonds d'infrastructure de 500 milliards d'euros pour investir dans des priorités telles que les transports, les réseaux énergétiques et le logement sur 10 ans. " L'Europe doit renforcer sa défense ", a déclaré F.Merz, dont l'alliance CDU/CSU a terminé première aux élections fédérales il y a un peu plus d'une semaine. "Les décisions nécessaires, notamment en ce qui concerne le budget fédéral, ne peuvent plus être reportées après les récents choix du gouvernement américain".
* Spiefait partie des gagnants de la semaine à Paris avec une action qui bondit de 21%. Le spécialiste des services multi-techniques dans les domaines de l'énergie et des communications a fait état de résultats supérieurs aux attentes avec un Ebita record de 712 millions d'euros, en hausse de 21,9% sur un an, pour une production annuelle de 9,901 milliards d'euros, en hausse de 13,7%, dont +9,2 % de croissance liée aux acquisitions et +4,3% de croissance organique avec une bonne dynamique au 4ème trimestre marqué par une croissance organique de +4,2%. La Marge d'EBITA ressort en hausse de 50 pb à 7,2% avec des améliorations dans tous les segments, tirés par l'excellence opérationnelle, la sélectivité, le pricing power et l'effet relutif des acquisitions. Le Free cash-flow ressort aussi à un niveau record de 570 ME, en forte hausse de 34% et porté par un taux de cash-conversion exceptionnel de 122%. Le management vise cette année une forte croissance totale portant la production bien au-dessus de la barre des 10 MdsE, tirée par la poursuite de la croissance organique et une activité d'acquisitions bolt-on soutenue, et une poursuite de l'expansion de la marge d'EBITA.
* JCDecaux s'envole de 19%, dopé par une solide publication annuelle et le retour d'un dividende. Le groupe de mobilier publicitaire urbain a dégagé l'an passé un résultat d'exploitation en hausse de 44,8% à 126,5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3,94 MdsE, en augmentation de 10,2% et de 9,7% en organique. Toutes les activités ont connu une croissance organique. Le résultat net grimpe de 23,8% à 258,9 millions d'euros (vs 245,8 ME de consensus), en augmentation de 36,8 % à 281,5 millions d'euros avant dépréciation, une amélioration portée par une solide performance opérationnelle et la plus-value de l'opération APG
SGA. Le Conseil de Surveillance proposera le versement d'un dividende de 0,55 euro par action au titre de l'exercice 2024. "À l'avenir, nous avons l'intention d'augmenter progressivement ce dividende, tout en maintenant une répartition équilibrée de notre cash-flow disponible avec les dépenses d'investissement et les opérations de croissance externe ciblées", a indiqué JC Decaux.* Dassault Aviation grimpe de 16,3%, au plus haut historique, alors que le groupe qui profite aussi de la spéculation autour du secteur de la défense a dévoilé des comptes annuels supérieurs aux attentes... Sur l'exercice 2024, le groupe aéronautique enregistre un résultat opérationnel ajusté de 519 millions d'euros, soit une marge opérationnelle de 8,3%, pour un chiffre d'affaires de 6,2 milliards d'euros. 21 Rafale (14 France et 7 Export) et 31 Falcon ont été livrés. Le résultat net ajusté record s'établit à 1,1 milliard d'euros, soit une marge nette de 17%. Les prises de commandes consolidées sont ressorties à 10,869 MdsE, contre 8,253 MdsE en 2023. Le Conseil d'administration a décidé de proposer à l'Assemblée générale des actionnaires la distribution, en 2025, d'un dividende de 4,72 euros par action correspondant à un montant de 370 millions d'euros, soit un payout de 35%.
A l'inverse, * FDJ chute de 10,2%, sanctionné après des résultats un peu courts tandis que la hausse de la fiscalité va peser sur les comptes de l'exercice en cours. L'an passé, FDJ UNITED, le nouveau nom de la FDJ, a enregistré un EBITDA courant de 792 ME, en progression de +21%, soit une marge d'EBITDA courant de 25,8%, pour un chiffre d'affaires de 3,07 MdsE, en progression de +17% en intégrant Kindred à partir du 11 octobre. Hors Kindred, la hausse est de +10% et de +6% pour les seules activités de jeux en France. Sur la base d'un résultat net de 399 ME, le résultat net ajusté ressort à 490 ME, en hausse de +13%. En 2025, FDJ UNITED vise un chiffre d'affaires de l'ordre de 3,8 MdsE, avec un taux de marge d'EBITDA courant supérieur à 24%. Des chiffres globalement stables par rapport à 2024 que la firme explique par la forte augmentation de la fiscalité sur les jeux d'argent et de hasard, en France à partir du 1er juillet pour près de 45 ME, et aux Pays-Bas à partir du 1er janvier pour plus de 10 ME.
* Manitou trébuche de 11,7% après avoir indiqué s'attendre à une nette baisse de sa rentabilité cette année. Le groupe spécialisé ans le matériel de manutention anticipe une marge opérationnelle courante 2025 de l'ordre de 5,5% contre 7,5% en 2024 malgré un chiffre d'affaires attendu stable. "Cette perspective s'inscrit dans la continuité de l'activité moins soutenue observée au second semestre 2024 et pourrait évoluer, notamment en raison des incertitudes liées à l'actualité géopolitique, a souligné le management.
* Kering recule de 8,2% avec LVMH (-8,7%) et Hermès (-7,8%) après des données chinoises guère enthousiasmantes et les craintes entourant la croissance mondiale sur fond de guerre commerciale menée par les Etats-Unis. "Le marché commence à avoir des doutes sur la probabilité d'une reprise macro-économique en 2025", déclare Luca Solca, analyste chez Bernstein, en référence aux conséquences incertaines des politiques douanières que le président américain Donald Trump commence à mettre en place avec certains partenaires commerciaux. "La crainte est que les droits d'importation alimentent l'inflation, et que l'inflation retarde les baisses de taux d'intérêt. Il est logique que le secteur du luxe soit plus en baisse, car le luxe est un secteur cyclique qui commençait à anticiper une reprise macro-économique", ajoute le spécialiste.
* Stellantis rend 5,9%, plombé par l'incertitude autour des droits de douane américains visant le Mexique et le Canada. Donald Trump a confirmé lundi soir que le Canada - comme le Mexique - n'échapperait pas aux droits de douane de 25% annoncés début février avant de finalement décider, une nouvelle fois, d'activer le bouton pause jusqu'au 2 avril. Ces nouveaux tarifs douaniers remettraient en question des chaînes d'approvisionnement vieilles de plusieurs décennies, en particulier pour les constructeurs automobiles du monde entier qui ont installé des centres de fabrication au Mexique, en grande partie pour approvisionner le marché américain. Ces tarifs douaniers additionnels sur le Canada et le Mexique risquent de faire augmenter les prix des voitures américaines jusqu'à 12.000 dollars, selon une nouvelle étude d'Anderson Economic Group, un consultant automobile situé dans le Micigan, le berceau de l'industrie automobile américaine. Le patron de Ford, Jim Farley, a averti en février que des tarifs douaniers de 25% sur le Mexique et le Canada "creuseraient un trou dans l'industrie américaine comme nous n'en avons jamais vu"...
* Nexans recule de 4,8%. Selon le quotidien 'Cyprus Mail', Admie (IPTO), un client du spécialiste des câbles industriels, aurait suspendu ses paiements en raison de l'ingérence présumée de la Turquie dans le projet Great Sea Interconnector. La suspension concernerait la tranche 70 millions d'euros qui devait être réglée en février. Nexans est responsable de la fabrication et de l'installation du câble sous-marin reliant la Grèce et Chypre. Le groupe français a démenti ces affirmations, affirmant qu'elles ne reflètent pas l'état réel du projet ni les relations en cours avec le client. " Nous réaffirmons notre engagement envers la réussite de ce projet d'infrastructure stratégique, essentiel pour la sécurité énergétique régionale et l'intégration des sources d'énergie durable ", a indiqué Nexans.
* Getlink cède 2,6% après sa publication annuelle. L'opérateur du tunnel sous la Manche a dévoilé un recul moins important qu'attendu de son Ebitda sur 2024, alors que la croissance de ses activités de transport a permis de compenser la suspension de sa branche ElecLink. L'Ebitda a ainsi atteint 833 millions d'euros, contre 979 ME l'année précédente, et un consensus de 815 ME. En 2025, Getlink prévoit un Ebitda consolidé situé entre 780 et 830 ME. Le groupe va par ailleurs proposer un dividende de 0,58 euro par action.
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