Trump secoue les marchés
L’épisode impulsif, caractérisé par un fort retour de la volatilité, suscité par l’élection surprise de D. Trump comme président des USA a bouleversé la donne.
Ses conséquences tendent à se prolonger et installent donc un nouvel état de fait. Les capitaux ont quitté en masse les actifs obligataires pour se reporter sur les actions, véhicule d’investissement jugé favorisé par le plan de relance prôné par le nouveau président. Les taux US à 10 ans se sont tendus à 2,32 % (contre 1,73 % il y a un mois) et le dollar est brutalement remonté au plus haut de 11 mois (1,059/euro après 1,097 il y a un mois). L’Index dollar, qui mesure le dollar face aux principales devises, a atteint un sommet de 14 ans. Le spectre des taux négatifs et de leurs effets secondaires toxiques est certes écarté mais néanmoins cette normalisation doit se faire en bon ordre pour ne pas provoquer d’incidents déstabilisateurs.
L’inflation, qui auparavant était un sujet d’inquiétude par manque, est réapparue sur l’anticipation des effets à terme d’une politique de relance de la croissance via des baisses d’impôts et des dépenses massives en infrastructures.
Le secteur qui a le premier bénéficié de cet « effet Trump » a été celui des banques (+ 10,2 % en trois séances), porté par la repentification des taux et l’espoir d’un assouplissement de la loi Dodd-Franck qui l’encadre depuis 2010. Cette appréciation des banques américaines pourrait d’ailleurs se poursuivre car leur valorisation actuelle est encore modérée (PER d’environ 12) et très éloignée de celle atteinte en mai 2009.
Les valeurs liées aux infrastructures de tous ordres (BTP, mines, ferroviaire …) ainsi que celles de la défense, secteur lui aussi devant profiter de dépenses d’état accrues, ont elles aussi nettement progressé mais leur redressement devra se confirmer dans la durée en fonction des mesures effectivement adoptées en janvier prochain.
Le secteur des pharmaceutiques a lui aussi réagi très positivement, rassuré car il craignait l’arrivée au pouvoir de H. Clinton qui avait annoncé un certain encadrement des prix pour leurs produits.
En revanche, les titres des grandes technologiques ont d’abord subi de violents dégagements (Apple a perdu jusqu’à 10 %) car, symboles de la mondialisation, elles étaient une des cibles préférées du nouveau président et avaient fait majoritairement campagne contre lui. La plupart ont cette semaine fait l’objet de rachats à bon compte.
Les déclarations de la Présidente de la FED, J. Yellen jeudi ont fait supposer qu’une deuxième hausse des taux aux USA se profilait pour la prochaine réunion de la FED le 14 décembre et, au vu de la réaction des marchés, cette décision parait intégrée. Dans un premier temps, le discours « pro business » du nouveau président soutient les marchés actions. Il sera jugé et évalué selon l’exacte nature des mesures prises et, à moyen terme, devra être confronté aux inconvénients d’un protectionnisme pré annoncé et du creusement d’un déficit qui atteint déjà 105,5 % du PIB.
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