Clôture Paris : le CAC 40 poursuit son rebond
A l'approche des 8.000 points

Le CAC 40 termine la journée nettement dans le vert, malgré l'incertitude géopolitique et commerciale persistante, en hausse de 0,67% à 7.923 points. L'indice parisien aligne ainsi une quatrième séance consécutive dans le vert. Cette séance du 15 août était très calme en Europe, les rares opérateurs présents attendant patiemment le sommet Donald Trump/Vladimir Poutine ce soir à Anchorage, en Alaska. Un rendez-vous très attendu destiné à avancer vers un cessez-le-feu en Ukraine. Cette réunion, à laquelle le président ukrainien Volodomir Zelensky n'a pas été convié, alimente les préoccupations de l'Ukraine et de ses alliés européens qui redoutent qu'un accord défavorable à Kiev ne soit scellé. Lors d'une réunion virtuelle mercredi, ils ont dit avoir reçu des garanties de la part de Trump sur le fait que les questions territoriales seraient discutées seulement en présence de l'Ukraine. Le président américain a averti qu'il y avait 25% de chances que les négociations échouent et a déjà menacé de "conséquences très graves" si Poutine n'acceptait pas un accord de cessez-le-feu.
Wall Street s'affiche pour sa part en ordre dispersé à la mi-séance ce vendredi, le S&P 500 régressant de 0,21% à 6.455 pts et le Nasdaq de 0,41% à 21.619 pts avec Applied Materials, contre une hausse de 0,24% du DJIA à 45.019 pts, au sommet avec UnitedHealth. Hier, la cote américaine était parvenue à terminer à l'équilibre malgré la poussée inattendue des prix à la production du mois de juillet. L'indice PPI ajusté, hors alimentaire et énergie, affiche sa plus forte hausse en trois ans ! L'indice des prix à la production hors ajustements a affiché sur une base annuelle une hausse de 3,3%, la plus forte depuis février. Un rapport préoccupant qui intervient par ailleurs juste avant l'intervention de Jerome Powell, patron de la Fed, programmée dans à peine plus d'une semaine pour le symposium de Jackson Hole. En bref, le narratif des assouplissements monétaires qui dominait ces dernières semaines en prend un coup, même si dans le clan Trump, on continue de plaider pour une baisse agressive et rapide des taux. Le président américain juge ainsi que les taux de la Fed devraient se situer... à 1%, alors qu'ils sont actuellement entre 4,25 et 4,50%. Scott Bessent, le Secrétaire américain au Trésor, avait estimé plus tôt cette semaine que les taux de la Fed devraient déjà être 150 ou 175 points plus bas.
Les économistes interrogés par Reuters estiment plus raisonnablement qu'une baisse des taux d'intérêt de la Fed en septembre, la première cette année, suivie peut-être d'une autre avant la fin de l'année, reste la prévision de base dans un contexte d'inquiétudes croissantes quant à la santé de la première économie mondiale. L'inflation américaine est de nouveau en hausse, avec une pression à la hausse accrue attendue en raison des droits de douane de Trump. De plus, les chiffres de l'emploi ont été fortement révisés à la baisse sur les derniers mois, suggérant un affaiblissement du marché du travail. Les économistes s'en tiennent donc globalement à des perspectives plus prudentes que les traders de contrats à terme sur taux d'intérêt, dont les estimations suggèrent une quasi-certitude d'une baisse en septembre et une forte probabilité d'une autre, voire la possibilité d'une troisième d'ici la fin de l'année.
Sur le front commercial, Trump a annoncé ce jour qu'il dévoilerait ses droits de douane sur les importations de semi-conducteurs au cours des prochaines semaines. "Je fixerai des droits de douane la semaine prochaine et la semaine suivante sur les puces et semi-conducteurs", a-t-il déclaré ce jour devant les journalistes. Le président américain avait indiqué auparavant qu'il pourrait fixer des droits de douane sur les importations de puces à environ 100%, mais ce vendredi, Trump choisit la surenchère, évoquant un taux encore plus élevé "de 200%, 300%". Trump a aussi promis des droits de douane sur les importations de produits pharmaceutiques dans un avenir proche.
Dans l'actualité géopolitique, Trump rencontre Poutine ce jour en Alaska afin de tenter de mettre un terme au conflit entre Russie et Ukraine. Trump a également déclaré qu'il espérait profiter de la réunion du jour pour organiser une deuxième rencontre rapide avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, après que ses alliés l'ont pressé d'organiser un tel sommet. "Il y a de fortes chances que nous ayons une deuxième réunion qui sera plus productive que la première", a déclaré Trump, semblant minimiser les attentes concernant la conclusion d'un accord de paix complet lors de ce sommet d'Anchorage. Lors de l'appel avec ses alliés européens, Trump aurait assuré qu'il ne négocierait pas de territoires avec Poutine et qu'il inciterait le dirigeant russe à rencontrer Zelensky. Trump a réitéré sa déclaration selon laquelle il saurait rapidement si le président russe était sérieux dans ses négociations, et a affirmé que les États-Unis seraient disposés à contribuer à certaines garanties de sécurité, sans pour autant que Kiev soit pleinement membre de l'OTAN.
"Les enjeux sont considérables. L'essentiel est que cette réunion ouvre la voie à une paix juste et à une discussion de fond entre les dirigeants dans un format trilatéral - l'Ukraine, les États-Unis et la partie russe. Il est temps de mettre fin à la guerre, et la Russie doit prendre les mesures nécessaires. Nous comptons sur l'Amérique. Nous sommes prêts, comme toujours, à travailler de la manière la plus productive possible", a indiqué Zelensky sur le réseau social X.
Sur le front économique outre-Atlantique ce jour, les ventes de détail aux USA pour le mois de juillet 2025, annoncées ce vendredi, ont augmenté comme attendu de 0,5% d'un mois sur l'autre et de 0,3% hors automobile, selon le rapport du jour... L'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York s'est établi positif à 11,9, bien plus que le consensus qui était proche de zéro. L'indice des prix à l'import du mois de juillet a grimpé de 0,4% d'un mois sur l'autre, contre 0,1% de consensus, mais il régresse de 0,2% sur un an... La production industrielle américaine pour le mois de juillet 2025 s'est établie en baisse de 0,1% d'un mois sur l'autre, contre +0,4% un mois avant et +0,1% de consensus. Enfin, l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois d'août 2025 s'est établi à 58,6, très inférieur au consensus de place qui se situait à 62,2 et à la lecture du mois antérieur qui était de 61,7. Pire, l'indice relatif aux anticipations d'inflation pour l'année à venir atteint désormais 4,9% contre 4,5% auparavant.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI redonne 0,9% à 63,4$. L'once d'or grignote 0,2% à 3.343$. L'indice dollar cède 0,5% à 97,8, tandis que l'euro avance de 0,5% face au dollar (1,1712$). Le bitcoin consolide sur les 117.000$.
VALEURS EN HAUSSE
* L'Oréal avance de 1,1%. HSBC a remonté son objectif sur le géant des produits cosmétiques de 333 à 355 euros tout en maintenant son avis 'conserver'. Le marché est partagé sur le dossier puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 9 analystes sont à l''achat', 16 à 'conserver' et 4 à 'vendre'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 384,47 euros.
* Eurazeo (+1,7%) a annoncé son entrée en discussions exclusives avec Inspired Pet Nutrition (IPN), présentée comme la principale plateforme indépendante de petfood au Royaume-Uni, soutenue par CapVest Partners, en vue de la cession d'Ultra Premium Direct (UPD), leader français de la vente en direct d'aliments pour animaux de compagnie. Aux termes de cet accord, Eurazeo, Eutopia (actionnaire minoritaire historique) ainsi que d'autres actionnaires minoritaires, céderaient l'intégralité de leur participation dans UPD. La réalisation de l'opération reste soumise à la conclusion du processus d'information et de consultation des instances représentatives du personnel de la société et à l'approbation des autorités de la concurrence. Eurazeo estime qu'elle devrait être finalisée au cours du quatrième trimestre 2025. Au total, les cessions réalisées ou annoncées depuis le début de l'année pour le compte du bilan d'Eurazeo représentent presque 1,1 milliard d'euros, soit près de 14% du portefeuille, avec des valorisations au niveau ou supérieures à la valeur marquée dans ses livres.
* Tikehau Capital grappille 0,1%, alors que Berenberg a réitéré sa recommandation 'achat' et son objectif de 28 euros.
Sur le CAC, LVMH avance ce soir de 0,7%, Airbus et EssilorLuxottica prennent 1,7%, Air Liquide s'adjuge 0,9% et Sanofi 1,7%.
VALEURS EN BAISSE
* IT Link (-6,8%) affiche un chiffre d'affaires de 42,3 millions d'euros au premier semestre, en croissance de 0,8% (1,6% retraité de l'effet calendaire négatif). Le deuxième trimestre marque un point bas avec un chiffre d'affaires en léger recul de 0,2% malgré le retour à une dynamique positive à partir du mois de juin, tant en termes de commandes que sur le plan du recrutement. Le groupe table désormais sur une croissance du chiffre d'affaires de 1 à 3% pour l'année. En conséquence de la baisse du taux d'activité, le résultat opérationnel devrait s'établir autour de 6% du chiffre d'affaires avec une saisonnalité marquée entre le premier et le second semestre en raison du calendrier (4 jours ouvrés de plus au second semestre).
* Verallia (-6,1%) a annoncé les résultats de l'OPA volontaire initiée par BWGI à l'issue de sa période de réouverture. 8.141.380 actions Verallia ont été apportées à l'offre lors de sa période de réouverture, représentant 6,74% du capital et 5,72% des droits de vote de Verallia, permettant à BWGI de détenir 77,05% du capital et 69,15% des droits de vote de Verallia à compter du règlement-livraison de l'offre rouverte. Le règlement-livraison de l'offre rouverte interviendra le 20 août 2025. BWGI agit en tant que société de gestion de Kaon V, un compartiment de Kaon Investment Fund ICAV et actionnaire direct de Verallia.
* Linedata (-0,3%), éditeur de solutions globales et de services d'outsourcing pour les professionnels de l'asset management, de l'assurance et du crédit, a annoncé avoir été victime d'une cyberattaque survenue le 11 août. Le groupe précise que l'enquête approfondie en cours, menée avec le soutien d'une société spécialisée en cybersécurité, et ayant pour objet de déterminer la nature et l'étendue exacte de l'incident, a révélé un cryptage malveillant de données hébergées sur un domaine de la business line Asset Management. "Les autres domaines d'hébergement et autres business lines ne sont pas concernés", ajoute Linedata, qui "a immédiatement mis en place des mesures pour contenir la menace, protéger les données et informer ses clients". La société "travaille activement à la restauration complète de ses systèmes et est pleinement mobilisée pour que les opérations puissent reprendre normalement dans les délais nécessaires à une restauration sécurisée". Linedata a également porté plainte auprès des autorités judiciaires compétentes.
* Planisware cède 0,8%. Berenberg revient sur le dossier après l'avertissement sur revenus lancé par l'éditeur de logiciels de gestion de projets fin juillet. Pour l'exercice en cours, le management vise désormais une croissance à changes constants d'"environ 10%" contre une précédente fourchette de prévision de 15% à 20%. Planisware a en outre indiqué que sa marge d'Ebitda ajusté devait atteindre environ 36% en 2025, contre une précédente estimation à environ 35%. Les perspectives du groupe indiquent que 2025 représente une année atypique par rapport à un ensemble globalement stable, caractérisé par des taux de croissance des ventes compris entre 15% et 20% depuis 2016. L'analyste abaisse ainsi ses estimations et son objectif de cours de 30 à 25 euros, tout en considérant de nombreuses raisons de détenir des actions Planisware à ces niveaux.
Côté CAC 40, Hermès rend 0,7%, Schneider Electric perd 0,6%, tout comme Safran, et Thales abandonne 0,9%. Publicis cède aussi près de 1%.
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