Wall Street : légère consolidation sur les sommets
En attendant le sommet Trump-Poutine et après des comptes sans surprise de Cisco

Wall Street consolide avant bourse ce jeudi, alors que la place américaine rejoignait hier soir des sommets avec les espoirs de baisse des taux. Le S&P 500 rend prudemment 0,1% en pré-séance ce jour, le DJIA perd quelques points et le Nasdaq recule de 0,1%. Les investisseurs demeurent néanmoins confiants, alors que la trêve commerciale entre Washington et Pékin a été prolongée comme attendu et que les derniers chiffres de l'inflation restent contenus en juillet, laissant la voie ouverte à la baisse des taux en septembre...
Scott Bessent, le Secrétaire américain au Trésor, s'exprimant hier, a estimé que les taux de la Fed devraient déjà être 150 ou 175 points plus bas. Il ajoute, alimentant la théorie de Trump selon laquelle les chiffres de l'emploi américain auraient pu être manipulés à des fins politiques, que si les données économiques avaient été exactes, il est possible que la Fed aurait réduit ses taux plus tôt. Bessent pense que la baisse des taux attendue pourrait débuter par un geste fort de 50 points de base en septembre et voit "une bonne chance" que cela se produise. En revanche, il ne juge pas nécessaire que la banque centrale américaine en revienne à des achats d'actifs à grande échelle... "Lorsqu'il s'agit de choisir un nouveau président de la Fed, c'est une question d'économie et de ce qui est le mieux pour le peuple américain. Je me concentre sur trois choses : la politique monétaire, la politique réglementaire et la rationalisation d'une Fed pléthorique qui met en péril son indépendance monétaire", a aussi lancé le responsable sur le réseau social X. Un travail serait aussi fait sur "une liste importante de remplacements au Comité", Bessent indiquant qu'il s'agirait "de noms du secteur privé".
L'administration Trump envisagerait 11 candidats pour remplacer Jerome Powell, président de la Fed, à l'expiration de son mandat en mai. C'est du moins ce que croit savoir CNBC ce mercredi. Trois d'entre eux n'auraient pas encore été nommés publiquement, selon deux responsables de l'administration cités par CNBC, qui ont requis l'anonymat. Parmi les nouveaux candidats figureraient ainsi David Zervos, stratège en chef des marchés chez Jefferies, Larry Lindsey, ancien gouverneur de la Fed, et Rick Rieder, le directeur des investissements pour les titres à revenu fixe mondiaux chez BlackRock. Ils rejoignent une liste de huit autres candidats dont CNBC a confirmé l'existence, dont Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed chargée de la supervision, Christopher Waller, gouverneur de la Fed, et Philip Jefferson, vice-président de la Fed. Les responsables ont également confirmé que parmi les candidats figuraient Marc Summerlin, conseiller économique sous l'administration Bush, Lorie Logan, présidente de la Fed de Dallas, et James Bullard, l'ancien président de la Fed de St. Louis. Trump a par ailleurs récemment déclaré à CNBC lors d'une interview que Kevin Hassett, directeur du Conseil économique national, et Kevin Warsh, ancien gouverneur de la Fed, figuraient parmi les candidats sur sa liste.
Les responsables cités par CNBC ont décrit un processus délibératif au cours duquel le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, interrogera tous les candidats, ajustera la liste et transmettra la liste finale au président pour décision. La taille de la liste et le processus décrit suggèrent qu'une décision n'est pas imminente et pourrait prendre un temps considérable, ajoute CNBC, expliquant que les responsables n'ont pas souhaité fournir de calendrier. Plus le processus est long, moins il est probable qu'un "président fantôme de la Fed" soit en poste pendant plusieurs mois avant le départ de Powell, ce qui, selon certains, perturberait la politique monétaire. Bien que très critique à l'égard de Powell, Trump aurait abandonné l'idée de remplacer le président de la Fed avant la fin de son mandat en mai.
Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité actuelle d'une baisse des taux d'un quart de point le 17 septembre à l'issue de la prochaine réunion monétaire se situe à 95,8%, contre 4,2% pour la 'proba' d'un geste encore plus fort de 50 pb.
La trêve commerciale entre la Chine et les États-Unis a rappelons-le été prolongée juste avant son expiration. Donald Trump a signé un décret suspendant jusqu'au 10 novembre à 12h01 l'entrée en vigueur des droits de douane annoncés plus tôt sur les produits importés de Chine. Trump a expliqué que les USA continueraient de discuter avec la Chine "pour répondre au manque de réciprocité commerciale dans les liens économiques et aux préoccupations de sécurité nationale et économique", ajoutant que Pékin continuait de prendre "des mesures significatives pour remédier aux régimes commerciaux non-réciproques et répondre aux préoccupations des États-Unis". Le président américain avait annoncé en avril que les produits provenant de Chine allaient être taxés à hauteur de... 145%. Pékin avait répliqué avec des droits de 125% sur les produits américains, ce qui avait alors fait craindre le pire. Mais l'heure semble désormais à l'apaisement. Les surtaxes douanières maintenues pour l'instant sont de 30% sur les produits chinois importés aux USA et de 10% sur les produits américains arrivant en Chine. Pékin a décrit la nouvelle trêve commerciale comme une mesure destinée à progresser dans la mise en oeuvre du consensus obtenu par Trump et Xi Jinping lors de leur entretien du début du mois de juin.
Sur le front géopolitique, Trump rencontrera Vladimir Poutine demain en Alaska afin de tenter de mettre un terme au conflit entre Russie et Ukraine. Le président américain a averti qu'il y aurait "des conséquences très graves" si Poutine n'acceptait pas un accord de cessez-le-feu plus tard cette semaine, à la suite d'un appel avec les dirigeants européens avant sa rencontre avec le président russe. Trump a également déclaré qu'il espérait profiter de la réunion de vendredi pour organiser une deuxième rencontre rapide avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, après que ses alliés l'ont pressé d'organiser un tel sommet. Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueillera Zelensky à Londres ce jeudi, a indiqué Downing Street. "Il y a de fortes chances que nous ayons une deuxième réunion qui sera plus productive que la première", a déclaré Trump depuis le Kennedy Center, ajoutant qu'il préparait la table pour la deuxième réunion. Ainsi, Trump semble minimiser les attentes concernant la conclusion d'un accord de paix complet lors de son sommet d'Anchorage, en Alaska, avec Poutine. Lors de l'appel avec ses alliés européens, Trump aurait assuré qu'il ne négocierait pas de territoires avec Poutine et qu'il inciterait le dirigeant russe à rencontrer Zelensky. C'est du moins ce qu'affirment des sources de Bloomberg. Trump a réitéré sa déclaration selon laquelle il saurait rapidement si le président russe était sérieux dans ses négociations, et a affirmé que les États-Unis seraient disposés à contribuer à certaines garanties de sécurité, sans pour autant que Kiev soit pleinement membre de l'OTAN. Le président français Emmanuel Macron a jugé pour sa part que toute décision sur d'éventuelles concessions territoriales devrait être prise par l'Ukraine...
Ce jeudi sur le front économique, les investisseurs surveilleront notamment les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 9 août - qui pourraient remonter -, ainsi que l'indice des prix à la production de juillet (consensus +0,2% d'un mois sur l'autre et +2,6% sur un an). Thomas Barkin, le patron de la Fed de Richmond, interviendra encore aujourd'hui pour la 3e fois en trois jours. Sa position sur les taux est modérée et il juge la politique monétaire bien positionnée. Il ne devrait donc rien dire de tourneboulant ce jour.
La journée de vendredi sera particulièrement chargée, avec les ventes de détail, l'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York, les prix à l'import et à l'export, ainsi que la production industrielle américaine et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan. De quoi se faire une meilleure idée de l'état actuel de l'économie américaine.
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