Wall Street : la hausse persiste, malgré le 'shutdown'

Wall Street s'affiche dans le vert avant bourse ce lundi, le S&P 500 s'accordant 0,3%, le Dow Jones 0,2% et le Nasdaq 0,4% ! La cote américaine se maintient donc au sommet, malgré un certain questionnement désormais concernant le niveau des valorisations, suite notamment aux commentaires récents de Sam Altman d'OpenAI ou de Jeff Bezos d'Amazon au sujet d'une possible bulle de l'IA. La hausse des marchés est alimentée essentiellement par les espoirs de baisse des taux, alors que la faiblesse du marché américain de l'emploi a été confirmée par les derniers chiffres d'ADP.

Le 'shutdown' reste au centre des débats et devrait s'il se prolongeait provoquer encore les reports de plusieurs statistiques majeures. La semaine dernière, le rapport mensuel gouvernemental sur l'emploi, qui devait être annoncé vendredi, a été repoussé. Sur le front économique cette semaine, la balance du commerce international des biens et services pour le mois d'août est en principe attendue mardi. Les Minutes du FOMC (dernière réunion monétaire de la Fed) doivent être publiées mercredi soir. Les stocks de grossistes et les inscriptions hebdomadaires au chômage sont attendus jeudi. L'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour octobre et la balance budgétaire de septembre sont prévus vendredi.

Une indigestion de 'fedspeak' n'est pas exclue cette semaine. Raphael Bostic, Michelle Bowman, Stephen Miran et Neel Kashkari de la Fed interviennent ainsi mardi. Alberto Musalem, Michael Barr et Kashkari (encore) prendront la parole mercredi. Michelle Bowman, Barr et surtout Jerome Powell, seront de la partie jeudi. Enfin, Austan Goolsbee et Alberto Musalem interviendront vendredi...

La paralysie partielle du gouvernement américain n'empêchera sans doute pas (hélas ?) ces interventions de responsables de la Fed, mais elle compromet donc quelques publications de statistiques et provoque une surveillance accrue des chiffres économiques privés (ADP, PMI...). Les indicateurs récents de l'emploi privé et de l'activité économique ont donné des signaux préoccupants et devraient donc inciter la Fed à réduire encore ses taux par deux fois d'ici la fin de l'année. Le mois dernier, la banque centrale a abaissé ses taux d'un quart de point à 4-4,25% afin de soutenir un marché du travail en difficulté, au risque toutefois de raviver l'inflation. Selon l'outil FedWatch du CME, il y a 85,4% de probabilité que les taux terminent l'année entre 3,5 et 3,75%. Pendant ce temps, la paralysie s'éternise, les Républicains et les Démocrates étant dans l'impasse sur la question des garanties de santé. Dimanche, un haut responsable de la Maison Blanche a averti que des licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux commenceraient si Donald Trump décidait que les discussions avec les Démocrates du Congrès ne menaient à rien.